dimanche 28 février 2010

La Justice [la force du Droit !]

C'est le retour de Monsieur Poireau, dernier avertissement !



Justice League of America (Black Canary, Flash Gordon, Superman, Aquaman, and Batman) [source]



Peut-être que les spécialistes me contrediront, mais personnellement, je trouve qu'on peut parler de société humaine à partir du moment où se met en place un processus de justice. Avant ça, c'est le colosse du coin qui fait sa loi, le molosse du quartier qui dirige la bande, le beau-gosse à la plus grosse massue qui régne sans partage. Comme quoi, la taille de l'engin doit tout de même avoir quelque importance.

Dans un groupe donné, il y a toujours une certaine proportion de membres qui considère que, quitte à se prendre des coups sur la tête, autant que ce soit en sachant qu'elle les a quand même bien cherchés. Une certaine partie de l'humanité conserve, de longue date, de gros problèmes de souplesse au niveau de l'échine et s'obstine à vouloir rester debout.

Il arrive que la communauté dans son ensemble, quand il lui prend de suivre cette bande d'entêtés incurables, décide de changer complétement le personnel de la Direction. Elle opte pour une nouvelle méthode de management et organise ce qu'on appelle la Justice.

C'est sans doute pour compliquer le retour toujours possibles des porteurs de biceps et d'objets contondants (c'est parfois la même chose, note bien !), qu'elle sépare avec soin les gars qui décident de la Loi de ceux qui ont en charge de l'appliquer. S'il advient ainsi qu'un crétin soit élu et qu'enivré de cette victoire, il lui prenne des envies de dictature, elle garde ainsi la garantie de la pérennité du Droit.

Aux États-Unis, les Juges sont élus par le peuple. Ça peut avoir l'air d'une bonne idée sur le papier. Mais on sait d'expérience qu'il est électoralement plus rémunérateur d'agiter les bas instincts des foules que de leur offrir de comprendre par elles-mêmes. La complexité du monde est dû, vraisemblablement, au trop grand nombre de nuances possibles entre le tout noir et le tout blanc. Mais on sait d'expérience que la peur et le besoin de sécurité sont plus faciles à exacerber que l'intelligence et le discernement.

En France, après la suppression du Juge d'Instruction, le gars qui décidera de ton avenir carcéral sera clairement à la merci du pouvoir politique. S'il tient à avancer dans la vie et s'il veut continuer à cotiser pour sa retraite privée, tout en finançant les études des enfants, il tranchera le plus souvent de manière à plaire à ses supérieurs. C'est un sentiment tout à fait humain, une faiblesse dont le système actuel nous préservait.

Mais quel urgence y a-t-il donc, pour ce gouvernement, à vouloir ainsi ce saisir de tous les pouvoirs ? Les services secrets recentralisés, la gendarmerie et la Police Nationale qui fusionnent pour ne former qu'un seul corps à direction unique, les médias de l'Etat dont l'attribution des présidences passent par l'agrément du Président de la République et pour très bientôt, le contrôle direct et complet de tout le système judiciaire.

Vous croyez qu'ils ont si peur que cela pour 2012 ?

vendredi 26 février 2010

L'amour [fermez les yeux !]


«Le miel est plus doux que le sang» - Salvador Dali - 1941



Pourquoi on les voit pas les gens qui baisent ?
Les disputes, les bagarres, les coups dans la gueule,
les poings fermés lancés à pleine vitesse fendant l'air en direction d'un visage apeuré,
les viols, les agressions, les accidents de voitures,
les femmes prises de force dans des immeubles délabrés, des caves, des parcs à la tombée de la nuit
les cadavres dépecés calmement sur les tables des morgues,
les armes à feu et tous les types de lames acérées bricolées et mises au point par des cerveaux humains.
La peur, l'effroi, la torture.
La barbarie, l'inhumain de l'humain comme disait Hannah.

On nous montre tout dans les moindres détails.
La sauvagerie, la violence,
l'exploitation de l'homme par l'homme, ou le contraire,
la mésentente, la trahison, la duperie.
Les scandales, les détournements d'argent,
Les guerres.
Les hold-up, les casses, les prises d'otages.
Les prises d'otages avec enfants affamés,
Les associations de malfaiteurs.
Les élections truquées.
Les dictatures dans les pays à fort potentiel de ressources naturelles.
Les suicides, les vengeances, la préméditation
La méchanceté sous toutes les coutures.

Mais les gens qui s'aiment, pourquoi on ne les voit pas ?
Ses mains à elle découvrant sa peau à lui,
cette manière particulière qu'il a de sourire sous ses caresses, les yeux mi-clos.
Pas les premiers baisers sous la lumière douce du perron un peu avant de se laisser.
Pas les tenus de main en marchant paisiblement le long du fleuve.
Mais le cul, la chair, ce truc qui porte nos sentiments,
Nos sensations, nos émotions concrètes,
Le réchauffement de la planète intime.
La réalité physique des personnages de nos histoires.
Les corps se dévoilant pour cause de trouble épidermique,
Se nudifiant.
Les petits incendies que transportent nos veines.
Les regards brillants
Les souffles syncopés
Le désir.
L'envol intérieur des nuées de papillons.
Les manifestations concrètes du désir, la tectonique des fluides.

Pourquoi on les voit pas ?

On en a honte ou quoi ?



_____________________________
Article repris de «L'avis des petites choses», 24 novembre 2006 pour le concours de See Mee.


Billets d'amour Candidat

jeudi 25 février 2010

La grève [agitation totale !]

En avant première mondiale, le retour de Monsieur Poireau :



[source]

A force d'agiter le chiffon de la burqa, voilà notre gouvernement dans de beaux draps : grève générale chez Total.
Au nom de la CGT, c'est Charles Foulard qui dirige les opérations !
«C'est le moment d'en découdre avec Total» a-t-il déclaré le 19 février dernier…

dimanche 14 février 2010

Ce Saint m'habite [on fait la paire ?]


[source]


Il y a deux scénarios possibles pour la Saint-Valentin.

Soit tu es en couple et pour l'occasion, tu sors ta grosse ta bien aimée. Ce n'est pas que cela t'enchante de te taper un restau un dimanche soir mais si tu ne le fais pas, tu pressens que tu vas te manger des reproches pour le reste de la semaine. Elle est même capable, en plus, de se tenir
les cuisses closes, si elle est vraiment cruelle.

Soit tu es momentanément célibataire et tu profites de la venue de ce jour merveilleux pour rappeler chacune de tes ex, afin de savoir ce qu'elle devient. Quand tu apprends que l'une d'entre elle est en couple avec un type formidable (pouah !) et enceinte jusqu'au cou, ça te surprend un peu. Pour te remonter le moral, tu la visualises avec dix vingt trente kilos de plus et des gosses en pleurs plein les bras.

Tu ne laisses bien sûr aucun message sur les boîtes vocales. Vous le connaissez vous, le gars qui a inventé ce truc ignoble ? Une veille de Saint-Valentin, une musique pourrie et une voix glacée d'électronique t'annoncent que tu es bien sur la messagerie de ton ex et t'incitent à lui laisser un message. Et tu peux même te réécouter. On n'est pas loin de la perversion, là, non ?

— Oui, salut mon ex, je me demandais comment tu vas et si tu voulais qu'on prenne un verre ensemble. Tiens, demain soir, pourquoi pas demain soir ? Vous êtes satisfait de votre message, tapez UN. Si vous voulez recommencez, tapez DEUX. Pour le réécouter, tapez ÉTOILE. Et te reviennent en mémoire, les images de cette dernière fois, dans la salle de bain, pendant que tu fermais la porte sur son visage en larmes…

La Saint-Valentin, c'est quand même la seule fête qui t'offre en une seule journée, autant de raisons de détester l'amour, non ?




Cet article est écrit pour le blog de l'Association des Mâles Fêteurs.

Dimanche matin [un café ?]

Le dimanche matin, une tasse de café à la main et la souris dans l'autre, il vous faut de la musique qui fait bouger les pieds. De quoi vous réveiller les neurones englués des excès de la veille.

Mettez-le casque et poussez le son :



vendredi 12 février 2010

La Police [de la tenue !]


[source]



Une gamine de quatorze ans se fait embarquer par la police. Elle porte un jogging et des menottes et reste vingt quatre heures retenue dans un commissariat de la République. Il n'y a rien qui vous choque ?

Alors que dans le moindre Macumba de province de nos régions, une tenue correcte est exigée, on entre à présent dans les commissariats en n'importe quel vêtement !
En ces temps de défense de notre identité nationale et de rappel à nos valeurs fondatrices, il n'y a pas un quelconque membre de l'UMP ou un Didier Goux pour venir souligner l'inacceptable déliquescence de nos forces de l'Ordre.

Sans évoquer leur totale absence de soutien à notre industrie de la mode à l'heure où les britaniques perdent Alexander Mac Queen et ses parts de marché.

Dès le début de son règne de son mandat, nous avions bien saisi que Nicolas Sarkozy serait un président de la défense du yachting plutôt qu'un acharné des droits de l'Homme. Mais de là à voir une jeune fille forcée par les flics à se rendre en jogging dans un lieu public.
La France va mal…



jeudi 11 février 2010

Hommage à Jean-Paul Sartre


Source

L'essence est une matière liquide et volatile qui sert de carburant.

jeudi 4 février 2010

La presse [ça s'achète ?]




Le matin, quand tu arrives à la station de Métro, il te faut slalomer entre les distributeurs de journaux gratuits. Encore, les SDF, tu peux éviter de les regarder. Eux se plantent devant toi avec leur sourire d'arracheurs de dents. Tu te sentirais presque plus coupable de ne pas leur prendre un exemplaire que de ne pas lutter concrètement contre la misère du monde.


J'exagère un peu, il y a des voyageurs qui s'en saisissent volontairement puisque c'est offert. De même, ils dévorent les catalogues publicitaires des grandes surfaces et comparent à chaque parution, le prix des nouilles au centime près. C'est pour le programme télé de la future soirée, ou bien c'est pour la grille de sudoku qu'ils rempliront aux toilettes durant l'après-midi, ils sont considérés comme des lecteurs à part entière.

On devrait toujours se méfier de ce qui est gratuit. Ici, du journaliste du recopieur de dépêches au dernier maquettiste, tout le monde est rémunéré sur la publicité. Des marques paient la location d'un emplacement ou parfois de plusieurs pages afin de te convaincre d'acheter leurs produits.

Entre une calamité et les dernières nouvelles du gouvernement, entre une catastrophe et l'annonce des prochaines réformes, entre un cataclysme et une interview de Claude Guéant, les yaourts P'tilait t'encouragent à la consommation.

A l'inverse, je me demande quelle part du prix de mes biscuits sert à rémunérer la presse gratuite ; combien pourrais-je économiser sur mes courses si je ne payais que le prix du produit lui-même ? De combien d'argent supplémentaire pourrais-je profiter pour m'acheter de véritables journaux ?


Nota benêt : le pouvoir d'achat, c'est peut-être
de pouvoir choisir d'acheter des journaux !



[source image]