Nous, on n'est que de la viande* qui marche à l'électricité. Tu branches des neurones entre eux, tu interconnectes ici et là et ça fonctionne de manière autonome. Ça trouve sa nourriture tout seul. Ou bien ça se fait aider de différentes manières possibles. Ça tombe amoureux, ça se reproduit plus ou moins bien avant que l'auto-déterioration n'ait fait son effet.
Mais ce qui est certain, c'est que couper le jus, met fin à la circulation. La coupure de courant entraîne l'immobilité* et la fin de toute activité. Elle a l'air maligne la chair sans l'étincelle nécessaire, comme un RSS sans son flux. La mort, c'est de la viande qu'on débranche.
Tu vois comme je suis pragmatique. Je ne suis pas du genre à me raconter des histoires. Et pourtant, je crois aux fantômes*. Ou plutôt avec l'âge, j'ai appris que les morts ne disparaissent pas vraiment. Ils continuent d'habiter ici.
S'il te plait d'imaginer qu'après le trépas quelque chose se passe*, à ton aise. Qu'on aille au ciel, en enfer* ou dans cet entre-deux des trépassés, qu'on aille ailleurs ou qu'on décide de rester là — ou qu'on nous y oblige [l'enfer est pavée de bonnes intentions] — importe peu. Nous fabriquons chacun nos légendes* pour accepter le monde. Nos histoires qu'on se raconte pour mieux nous endormir.
Mon père est mort il y a longtemps et je continue pourtant de lui demander conseil. Je sais raisonnablement que cela ne sert à rien mais cela me rassure. Je revois le sourire d'Eric avant qu'il ne parte pour les Alpes, j'entends encore les vannes de Philippe avant qu'il reprenne le volant.
Joli post, M. du Poireau ! J'aime beaucoup.
RépondreSupprimerceblab : merci ! :-)
RépondreSupprimerBobyé. Tu as vu le mien, d'hier matin ?
RépondreSupprimerNicolas : Merci !
RépondreSupprimerNon, j'ai du retard de lecture un peu partout. J'y vais de ce clic ! :-))
Excellent billet. Emprunt d'émotion. Je plussoie. Et je rejoins ton avis.
RépondreSupprimerHomer : merci ! :-)
RépondreSupprimerParfait, Monsieur Poireau, parfait.
RépondreSupprimerSi tu le dis…
RépondreSupprimerTouché. merci pour la part d'émotion dans ce monde de brutes.Un ami vient de partir sur son tapis volant (une leucémie) et ma compagne vient de partir dans la nuit (en voiture, elle) assister à ses derniers soubresauts... l'électricité sans doute, oui... tu as raison. [fail out]
RépondreSupprimerLe Coucou : je le vis ainsi…
RépondreSupprimerGdC : courage… :-|
Nora Gaspard : oh non, surtout pas parfait, surtout pas ! Comment ça pourrait progresser ? ;-)