S'est assise à côté de moi. Une black pas totalement africaine, du Brésil* dans le moelleux des lèvres. J'étais nase et je subissais mollement le tramway. Les pensées libres, sans prendre garde aux autres autour, une sorte de flottement nonchalant de fatigue.
Il faisait doux au dehors depuis quelques jours. Les femmes ressortaient leurs robes comme les arbres leur parure au printemps*. Il flottait dans l'air, outre ses tissus légers, une mélodie de douceur et le vent taquin nous l'amenait à l'oreille.
Elle s'est assise à côté de moi. Je crois que j'ai regardé ses fesses. J'écris "je crois" car je le fais parfois sans même m'en rendre compte. C'est un peu comme quand on conduit, on ne pense plus vraiment à donner l'ordre au pied gauche* d'enfoncer la pédale. Cela se fait, cela a lieu, voilà tout.
J'ai du le faire sans m'en apercevoir, je me souviens juste l'avoir trouvé très regardable mais elle s'est assise trop vite pour que j'en sache plus. Elle sentait bon. Elle sentait terriblement bon*. Une bonne odeur de savon, quelque chose de fraîchement propre, comme une femme qui sort de la douche.
Elle avait le mp3 sur les oreilles. J'adorais la forme de sa bouche, pulpeuse, gourmande, mangée du sourire de son état intérieur. La forme des yeux aussi. La paupière comme incarnation du velours*. A un moment, elle se tourne vers moi et m'offre toute la gourmandise d'un sourire…
L'image est issue d'ici*