jeudi 29 janvier 2009

La représentation [les syndicats ?]


[Photo Nicolas Richoffer, blog à découvrir]


Et nous fûmes cinq cents en arrivant au port mais deux cents cinquante d'après la police.

Ils n'ont parlé que de ça à la télévision. Il faut dire que les pauvres, ils avaient passé la journée dans des gares vides. Trois pauvres travailleurs contraints par l'absence de liberté laissée à l'employé d'exprimer sa légitime colère contre l'ignoble patronat qui l'exploite et obligés de répondre aux journalistes dépités :
_ Non, ils raison de faire grève. Bien sûr que ça nous gène mais j'approuve la grève.

Même pas un quai débordé par une horde de bosseurs énervés par tous les privilèges accordés à tort à ces fainéant de fonctionnaires qui les prennent en otage et les empêchent par là-même d'accéder au mérite qu'ils méritent [s'ils sont si méritants, c'est parce que le travail leurs vaut biens].

[L'auteur de l'article tient à souligner au lecteur trop lâche pour faire grève distrait que chaque personne salariée dispose, dans ce pays et pour l'instant, d'à peu près des mêmes droits de base qui comprennent celui de faire grève. Il suffirait de parler un peu plus à l'association des employés de l'entreprise [aussi nommé syndicat] pour comprendre comment ne pas perdre les droits qu'ont acquis et nous ont légués nos aïeux].


Même pas les sempiternels kilomètres de bouchons aux entrées et sorties des périphériques ni les dizaines d'automobilistes excédés parce qu'on entrave encore un peu plus leur libre liberté de circuler librement [Alors qu'avec tout ce qu'on paie comme impôt, on peut quand même avoir le droit de rouler tranquillement, non ?].

J'offre cette dernière phrase au bon plaisir de de nos amis réactionnaires.

Les journaux télévisés accentuent tellement les archétypes que cela devient comme un effet comique. Qu'il advienne qu'une prise d'otages ait lieu, tu peux tout à fait prévoir la nature des reportages qu'ils t'offriront en pâture. De quoi alimenter la curiosité qui t'ouvrira l'appétit.

Les enfants violés, les avions qui s'écrasent, le lâche attentat [ou bien l'acte héroïque suivant l'intensité de victimisation choisie], la petite théâtralité des édiles et le dernier chef d'œuvre qu'il faut absolument aller voir, ils ont dans leurs cartons un modèle pour chaque évènement. Et sinon, ils improvisent, ils adaptent. Un scénario de Dallas, par exemple, ça aurait pu coller au divorce, suivi de la rencontre, avant le mariage avec la belle carrosserie dessinée en Italie de Nicolas Sarkozy. Si on le leur avait permis…

La télévision a cessé depuis longtemps de raconter le monde. Elle se contente à présent de s'en fabriquer un vrai de vrai, un comme à la télé !



Avec sa belle italienne au bras, dites-moi,
il ne se prendrait pas un peu pour Berlusconi,
notre Nicolas Sarkozy national ?
[Si c'est tombé sur nous, c'est parce qu'on le vote bien !]

mardi 27 janvier 2009

La peine [c'est capital !]


[source]


Moi, je suis pour la peine de mort.

Mais pas ce petit truc honteux qu'on cache à quatre heures trente du matin dans une cour de prison à l'abri de tous les regards. Nan. Moi, je veux qu'on assume sa pratique, à midi et sur la place du village. Avec obligation à chaque enfant résidant dans un rayons de cinq kilomètres en zone urbaine et trente kilomètres en zone rurale, d'assister,
avant le déjeuner., à la séparation physique de la tête du corps du coupable. Et si je tiens à cette heure précise c'est afin d'éviter aux parents, les frais inutiles en terme de cantine le jour dit.

D'autre part, il me parait inévitable qu'on invite fermement les Jurés de la Cour d'Assises responsable de la décision à être témoin de la belle et bonne application de la Loi.

Il serait peut-être même nécessaire d'en moduler l'application pour les cas les plus graves. Par exemple, si le type a violé la petite fille avant ou après l'avoir tuée, nous pourrions ajouter quelque moyen pour rendre la chose moins supportable. Au milieu d'un rêve semi-érotique, en pleine nuit, il se retrouve réveillé en sursaut, les yeux hagards et la queue à moitié dressée devant une dizaine de mecs en costume-cravate qui font des gueules d'enterrement. Il conviendrait de rendre encore moins agréable ce moment pour le condamné. Qu'en plus d'être la dernière heure de son existence, que cela soit aussi l'un des pires instants qu'il en ait retirés.

Nous pourrions laisser à l'imagination de la Justice, le soin d'inventer le tourment qui convient à l'occasion mais nous devons admettre, je pense, qu'il faille dans les premiers temps de la mise en place du système, garder l'œil sur les choix opérés par chacune de nos régions. Si un peu de régionalisme ne nuit pas, il s'agirait d'éviter avant tout que cela se transforme en kolklore, car il en va de la peine capitale comme de bien des choses par ici, il faut qu'elles aient l'air de ce qu'elles sont en réalité…


Ça ne se verra pas beaucoup
mais le jeudi 29 janvier 2009,
ce blog sera en grève contre
la politique de ce gouvernement…

vendredi 23 janvier 2009

Je veux [intimes souhaits…]


Bronze de Philippe Morel [allez-y voir !]


Je veux que tu offres à mes naseaux ta vulve de jument.
Je veux que nos ébats s'étalent jusqu'aux éclats des merles dans les prémices du jour.
Je veux goûter entre tes cuisses la belle acidité de ta sueur.

Juste après, je veux fumer, la tête sur ton ventre et le sexe aussi lourd qu'un souvenir de noyade. Ta main dans mes cheveux, tes mots dans l'air autour, ton souffle profond contre ma nuque.

Je veux tes doigts sur ce torse qui te rassure et me conforte. Mes phalanges sur tes lèvres pour quêter les baisers.

Je veux être l'homme que tu me feras être, pendant que tu attraperas au fond de toi, quelques lumineuses particules de féminité.

Lucioles dont la clarté, même faible, inverse le sens de la nuit…


J'ai retrouvé ce texte dans un de mes cahiers.
Je le trouve juste dans ma vie du moment,
je ne me souvenais plus que
je l'avais déjà mis en ligne à l'époque !

lundi 19 janvier 2009

La crise [la clé des champs !]


WWI British Soldier and Child -The King's Own Yorkshire Light Infantry [source]


Messieurs-Dames, c'est bien simple, le premier qui bouge à partir de maintenant, il va s'en prendre plein la tête. Ils ont mis un iranien sur le coin du feu au cas où il faudrait un candidat de dernière minute mais ils n'ont pas l'air très chaud pour l'instant. Je ne suis pas sûr qu'il soit finalement retenu pour le rôle.

Je vais finir par regretter qu'ils aient exécuté Sadam Hussein, trop tôt ! En dictateur menaçant le monde libre de sa barbarie barbue, il développait un jeu intéressant.

Parce que quoiqu'on en dise, ce sont les réactionnaires qui ont la solution à la crise. Comme au bon vieux temps de papa, ce qu'il nous faudrait, c'est une bonne guerre. Ils pourraient commencer par réouvrir les casernes, relancer la prescription obligatoire qu'ils allongeraient ensuite à trois années entières pour commencer.

La nécessité apparaitrait bien vite de trouver une occupation à cette jeunesse, avenir de notre Nation. Le premier qui bouge fera l'affaire ; en tout cas pour relancer la machine.

Les fabriques d'uniformes, de véhicules, de nourriture et d'armement embaucheront à tour de bras des ouvrières emplies de la fierté d'être utiles au pays. Elles emmèneront avec elles ceux de leurs enfants jugés trop jeunes pour partir au front avec l'espoir de leur offrir toute une vie d'usine. Même les fabriques de cercueils reprendront du poil de la bête et la famille Dassault, un peu de couleur.

On rigole, on rigole mais si j'ouvre mes vieux livres d'histoires, c'est bien ce qui nous pend au nez. Entre notre Naboléon national qui continue à s'enfoncer jour après jour dans son déni d'incompétence et l'autre noir devenu Président des Etats-Unis de l'Amérique du Nord juste en leur disant "oui, nous pouvons", je ne vois pas l'ombre d'une autre solution à cette crise.

Globalement, les voleurs sont partis avec la caisse et quand ils sont venus pleurer parce qu'elle était vide, nos élus la leur ont simplement de nouveau remplie sans penser à leur demander le double de la clef du coffre. Les mêmes qui nous ont coulés par leur trop grande ivresse de se remplir les poches sont aujourd'hui chargés de nous sortir de l'ornière. Autant dire qu'on est assez mal partis, messieurs-dames.

Je vous laisse, il faut que j'aille vérifier mon paquetage…

dimanche 18 janvier 2009

Le suicide [ceux qui restent…]


Photo par Mewdotkai [source]


Le suicide, c'est une belle saloperie pour ceux qui restent.


Tu es là à te faire briller la noirceur des neurones, à grattouiller ton petit monticule de soucis pour voir ce qui en sort, ça tourne à l'obsession. La minuscule croute que tu égratignes avec ce léger détachement qu'offre l'habitude et que tu finis par confondre avec l'inadvertance. Le goût du sang, ton propre sang, que tu remâches et réitères, te fait repas.

A trop se creuser la tête, on finit par se percer le caisson. Trop d'idées fumeuses achèvent de te casser la pipe.

Et nous, on reste là.

Avec nos lettres d'amour écrites de nos mains et délicatement pliées en trois, glissées à l'intérieur des enveloppes et laissées à jamais sans destinataire.
Plus rien au bout du fil, on entend l'infini de la tonalité du vide qui se répète. Du vide qui a lieu.

On reste là avec nos bras trop vides et nos pas qui se pressent un peu plus. On serre les mains au fond des poches où ça remue encore un peu. Des idées dans la caboche, on serre les poings d'interrogation jusqu'à la douleur musculaire. Ou que l'empreinte de l'ongle dans la chair de la paume devienne trop profonde.

Le suicide, c'est une belle saloperie pour ceux qui restent là…


Pour info, j'ai ouvert une annexe
où exposer les photos de Monsieur Poireau

samedi 10 janvier 2009

Un homme moderne [forcément !]


[source]


On a d'un côté Eric Besson, de l'autre Jean-Marie Bockel. Pour vous, c'est du pareil au même, deux types qui ont laché leur camp en échange d'un salaire confortable et de leur nom sussuré par la bouche même du Président de temps en temps. Alors qu'en réalité, ils sont si différents !

L'un abandonna le navire avant les rats pour aller grignoter au râtelier d'en face, tandis que l'autre fut choisi, quasi courtisé par l'élu du peuple afin de prendre place à ses côtés. Et tandis que l'un croque à présent du Ministère de la Honte vu par des yeux de gauche [et on peut souligner ici, convaincus qu'on est de sa connaissance des symboles qu'il manipule, de la grande perversité dans l'affichage qu'opère Nicolas Sarkozy], le deuxième, sous l'œil bienveillant de son chef, crée son propre parti.

Moderne, forcèment moderne…

Qu'il fasse par ce biais, le rabatage électoral d'un proto-fasciste ne semble pas l'inerpeler un seul instant, tout occupé qu'il est de s'affairer à sa petite gloire. Le voilà qui prend la pose et fait des mines : «Comment ? Moi ministre ? Mais vous n'y pensez pas ! Je suis un homme de gauche !»

On l'imagine se drapant du geste d'un honneur imaginaire.

Combien faut-il qu'il soit naïf pour ne rien comprendre de la manœuvre en cours. Combien faut-il qu'il soit niais pour ne rien entrevoir de son fâcheux destin. Il est comme une prostituée qui prétend au départ ne jamais embrasser et qui, pour quelques pièces de plus d'un métal brillant et sonnant, oublie bientôt de refermer les lèvres.

Il a commencé déjà, le félon, à trahir quelque peu ses valeurs. Non plus simplement l'usage du portefeuille et l'amour des dorures mais le grignotement intérieur de ce qui lui faisait profession de foi. Cette sorte d'humanisme particulier qui le définissait «de gauche» avant qu'il ne s'essaie à ce genre d'humour :

[…] La journaliste Sophie Landrin : Vous n'êtes pas prêt, comme Eric Besson, à franchir le tabou de passer du PS à l'UMP et d'accepter de prendre les rênes du ministère le plus contesté par la gauche, celui de l'immigration et de l'identité nationale ?

Jean-Marie Bockel : Je n'ai pas de difficulté à transgresser un tabou. Je l'ai fait en acceptant l'ouverture. J'ai été en dissidence pendant dix ans au PS. Mais la différence entre moi et Eric Besson, c'est que je ne rejoindrai pas l'UMP. Ma crédibilité pour parler aux déçus de la gauche, c'est de rester distinct de l'UMP, pas de m'y fondre. Concernant la promotion de M. Besson au ministère de l'immigration, elle ne me choque pas personnellement. Je suis maire de Mulhouse et sensible à la problématique de l'immigration. J'ai toujours été demandeur d'une politique d'immigration. J'ai toujours été solidaire de M. Hortefeux. Donc, qu'il soit remplacé par un homme de gauche, cela ne me choque pas. Je trouve ça même plutôt bien. Cela permettra de montrer que ce n'est pas une politique camp contre camp.

C'est quoi, ça ? De l'humour de déporté ?


Dans sa nouvelle «L'étoile» parue aux excellentes éditions Filaplomb, Joaquim Hock nous inventait un sultan dont la dictature perdurait essentiellement du fait du silence complice de son entourage. Personne pour le contredire ou s'opposer à lui. Je me demande si ce n'était pas prémonitoire quand je n'entends aucun de ses ministres manifester une quelconque émotion contraire à celles du président actuelement au pouvoir…