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vendredi 20 décembre 2024

La vie [C'est encore loin ?]

Ça va assez moyen à vrai dire. Je suis fatigué parce que je mesure de plus en plus toute la vie que je manque à cause du manque d'argent.
C'est pas qu'être riche rende plus heureux c'est que le manque d'argent est un perpétuel empêchement de la vie.
Ça me rend triste.
J'aimerais être moins conscient de cette réalité.
Mais la drogue coûte beaucoup trop cher.
J'avais l'habitude, dans les périodes de moins bien, je parle ici du passé antérieur, que la vie finisse par redémarrer. Il suffisait de pousser dans une direction pour qu'elle réponde ou finisse par répondre.
Ça ne marchait pas à tous les coups mais ça finissait par marcher.
Et puis, je ne sais pas pourquoi, j'ai comme l'impression que la vie ne veut plus.
Je tente des trucs et rien ne vient.
"Ça" ne répond pas.
"Ça" ne répond plus.
La vie ne semble plus d'accord pour me donner quoique ce soit.
Plus rien ne me transporte.
Je n'aime pas être pauvre à ce point parce que ça m'empêche de vivre.
Or j'aime la vie.
Et le manque de vie éteint l'envie…

samedi 24 septembre 2011

Chienne de vie [morsures multiples…]




Je me demande à quoi je peux bien servir par ici. L'inutilité sociale me coûte et me pousse peu à peu vers l'idée de disparaitre. J'ai été meurtri de la mort de @LeCoucou il y a quelques semaines et surtout du silence que cela fait. Le sien, bien sûr, l'absence de mots pour nous dire pourquoi comment et puis le bruit tout autour de ceux qui restent. Le boucan des questions contre le bruissement de sa présence parmi nous lorsqu'il s'est retiré. Le chuintement du vide qui s'installait à sa place.

On ne remplace pas les morts, ils gardent leur place intacte auprès de nous, qui se remplit d'absence. Vous comprendrez cela quand vous serez plus grands et que l'existence vous aura offert vos tout premiers cadavres.

Je savais qu'il glissait lentement vers l'idée de la fin, l'acceptation de sa propre mort. Pour des raisons que lui seul pouvait comprendre et qui lui appartenaient. Nous n'en avons pas parlé ensemble, nous n'avons jamais su aborder le sujet, nous n'avons pas trouvé, ni l'un ni l'autre, l'élégante manière de poser des mots sur cette chose indicible. Je crois que je lui en veux un peu.

Je ne voudrais pas, s'il arrivait que je parte, qu'on se méprenne sur mes intentions. J'aime la vie. Bon sang que je l'aime cette chienne magnifique et joueuse mais à quoi bon continuer d'en accepter les morsures ? Suis-je obligé de continuer à me laisser mordre ? J'ai mal.

Ce n'est pas du tout comme si j'étais déjà mort au dedans. Je bouillonne d'une énergie intense, j'ai mille idées par jour, je fourmille de projets, je ne me considère pas comme au bout du rouleau. Je me sens déborder d'audace et de hardiesse, de créativité. Une nuée de désir me chatouille l'esprit à chacun de mes réveils. Des mots me traversent comme autant de particules de lumière.

Mais il s'avère que tout cela n'est d'aucune utilité. Il apparait que l'ensemble de ce que je suis, la totalité de ce que je peux forger ou produire n'intéresse personne. L'indifférence me ronge. Ce que j'ai pu écrire ici ou là, dessiner, griffonner, tenter, créer, proposer, ce que j'ai encore à réaliser, concevoir, engendrer, la matière que je pourrais encore féconder, malaxer, sculpter, ne suscite pas d'intérêt. L'indifférence me ronge.

J'ai mis sur un piédestal cette capacité en moi de fabriquer des choses. De transformer plutôt. Non pas ce que je suis, non pas la petite personne que j'habite mais la somme de ce que je pourrais transmettre, voilà ce qui m'importe. Je suis conçu selon ce modèle, j'essaie de capter un peu de cette époque et de la donner à voir sous un éclairage particulier. Ces choses ont-elles un sens si personne n'y pose les yeux ?

J'ai 45 ans, j'ai changé plusieurs fois de route, de métier, de chemin. J'ai franchi les obstacle et couru en zig-zag pour éviter les chausses-trappes. J'ai quitté des ornières et des embourbements avec l'assurance des navires insubmersibles. Je m'en sors à chaque fois, j'en ai la certitude.

Je suis venu dans ce pays de mes grands parents pour refermer la boucle de mes propres racines. Et voilà qu'après trois ans, je tire le constat que la Belgique ne veut pas de moi. Je frappe à des portes qui se referment. Je trouve des contacts qui fuient. Je souris à des humains qui ne me voient pas. Je rencontre des gens qui m'ignorent. Je me confie à des personnes qui m'oublient aussitôt.

Je suis fatigué de tomber pour me remettre debout. Je suis fatigué de me remettre debout pour tomber. Je suis lassé de ce simulacre d'existence, de cette simagrée de vie. Je veux rester couché ici, ne plus vous entendre dans vos refus, vos jérémiades, vos exigences puériles de peuple mort. Je ne veux plus percevoir votre dédain, ne plus subir votre indolence. Je n'ai plus la ténacité des boxeurs. Je ne veux plus me relever pour faire encore autre chose. Je veux rester couché ici.

Je ne voudrais pas, s'il arrivait que je parte, qu'on se méprenne sur mes intentions. Je n'ai souffert finalement que de ne pas vivre plus…


Emprunt d'image*

dimanche 18 janvier 2009

Le suicide [ceux qui restent…]


Photo par Mewdotkai [source]


Le suicide, c'est une belle saloperie pour ceux qui restent.


Tu es là à te faire briller la noirceur des neurones, à grattouiller ton petit monticule de soucis pour voir ce qui en sort, ça tourne à l'obsession. La minuscule croute que tu égratignes avec ce léger détachement qu'offre l'habitude et que tu finis par confondre avec l'inadvertance. Le goût du sang, ton propre sang, que tu remâches et réitères, te fait repas.

A trop se creuser la tête, on finit par se percer le caisson. Trop d'idées fumeuses achèvent de te casser la pipe.

Et nous, on reste là.

Avec nos lettres d'amour écrites de nos mains et délicatement pliées en trois, glissées à l'intérieur des enveloppes et laissées à jamais sans destinataire.
Plus rien au bout du fil, on entend l'infini de la tonalité du vide qui se répète. Du vide qui a lieu.

On reste là avec nos bras trop vides et nos pas qui se pressent un peu plus. On serre les mains au fond des poches où ça remue encore un peu. Des idées dans la caboche, on serre les poings d'interrogation jusqu'à la douleur musculaire. Ou que l'empreinte de l'ongle dans la chair de la paume devienne trop profonde.

Le suicide, c'est une belle saloperie pour ceux qui restent là…


Pour info, j'ai ouvert une annexe
où exposer les photos de Monsieur Poireau