dimanche 24 juin 2012

À table ! [Vaste programme…]




Comme on traverse la solitude à grandes enjambées. Les yeux dans les poches, le mouchoir par dessus. Il ne faut pas rêver car ça laisse croire à du meilleur qui n'arrive jamais. C'est plutôt qu'à vouloir toujours autre chose que ce qu'on nous sert, on se dégoute nous-mêmes de la cantine. Elle est très bien cette purée, de toute façon, il n'y en a pas d'autres. Pas d'autres lieux où la salade est plus verte. Il n'y a pas l'option «Choix du menu» dans cette application.

Pour avoir la vie qu'on veut, il faut aimer la vie qu'on a. Avec les chaos et les difficultés. Personne n'a écrit nulle part : ce sera facile et drôle et la joie régnera sur un monde merveilleux. On peut alléger le repas si on décide que tout cela n'est pas bien grave, puisqu'on meurt à la fin. Rois et reines, manants et manantes, intello sans drapeau, négro sans papiers, mariés, divorcés, dernier des cons, on finit tous dans un estomac d'asticots ou parmi la cendre d'un mégot froid.

N'aie pas l'audace de prétendre à laisser une trace à cause de ton passage par la case départ. De quelle mégalomanie faut-il souffrir pour penser ainsi ? Sur quelque six milliards d'humains, tu penses raisonnablement que tu as une quelconque importance ? Que tu es doté d'une telle personnalité qu'il faut en graver l'histoire ? Ne te laisse pas aller à te croire important. Reste toi-même, ne te mets jamais la barre plus haut que cela. C'est à peine suffisant de toute une vie, pour atteindre qui l'on est.

Source image*

12 commentaires:

  1. Ouais, faut vivre sa vie et ne pas se poser de question.

    RépondreSupprimer
  2. Pfffffiouuuuuu...une claque de si bon matin, pas sure d'aimer, mais c'est une claque qui oblige à réfléchir un peu.
    Je suis d'accord et moins d'accord avec toi. Sûr que sur 6 milliards, laisser une trace parait dérisoire...c'pendant : déjà, quantités d'humains le font en ayant des enfants. Et à l'échelle locale du "j'ai une place ds ce monde et peut-être qu'à mon tout petit niveau je fais une toute petite différence" ben, il y a une tripoté de gens qui laissent une trace, même infime et limite subliminale... Pas besoin d'être Gandhi ou Luther King pour avoir un certain sens du collectif/de la communauté et de s'y inscrire, sans pour autant se faire un egotrip. Après, vivre n'a rien de simple et avancer dans sa propre vie demande déjà pas mal d'énergie...

    RépondreSupprimer
  3. Et pourtant nous avons tous besoin de laisser un écho de notre place au monde. Et si la plus haute ambition était, au fond, au delà des œuvres monumentales et des gloires meurtrières, d'avoir cherché, d'avoir trouvé parfois, la note juste?

    RépondreSupprimer
  4. Nicolas : oui ! :-)

    Frayer : je ne suis pas d'accord avec toi. Avec cette logique la trace qu'on laisse en faisant des enfants, c'est la surpopulation ! :-))

    Anita : oui, quelque chose comme ça, à mes yeux. Se satisfaire soi-même c'est déjà une sacrée épreuve ! :-)

    RépondreSupprimer
  5. Me plaît ta phrase : pour avoir la vie qu'on veut il faut aimer la vie qu'on a.
    Le rappelle celle ci d'A Dedjardins: le bonheur ne dépend pas de ce qui nous manque, mais de la façon dont nous nous servons de ce que nous avons.

    Quitte à supporter, autant en profiter avec un regard bienveillant.
    Encore beau billet!

    RépondreSupprimer
  6. Anonyme : tu peux signer d'un pseudo même sans enregistrer un profil, c'est gênant de ne pas savoir qui parle.
    La bienveillance envers soi-même est en effet une bonne solution pour rester "positif" ! :-)

    RépondreSupprimer
  7. Molinia : la taille d'un poireau ! :-) #Merci.

    RépondreSupprimer
  8. la trace peut-être la surpopulation, oui tu as raison, mais aussi ce qui permet aux civilisations d'évoluer : la transmission d'idées novatrices/ouvertes/différentes mais qui ont besoin de temps pr s'installer...Rome ne s'est pas construite en un jour (et ne me dit pas que Rome c'était de la m*rde car avant de dégénérer, cela a été qq chose de grand...) ;-)

    RépondreSupprimer
  9. M'enfin!
    Même les escargots laissent une trace, pourquoi pas nous?
    ça me dérange de comptabiliser les enfants en terme de surpopulation, d'autant qu'ils n'appartiennent qu'à eux-mêmes!

    RépondreSupprimer
  10. A lire autant que nécessaire...

    RépondreSupprimer
  11. Hum, hum !!!
    Va falloir que je vienne me ressourcer ici...
    pas vraiment eu la possibilité depuis des mois...

    RépondreSupprimer