jeudi 11 juin 2009

Petite philosophie [le grand large !]


Les éditions Filaplomb sont heureuses de vous annoncer l'arrivée de leur petit dernier. Traduit et adapté par Didier Ray, ce conte de Robert-Louis Stevenson hisse la grand voile et vous emmène au large sous le crayon de Marcel Uderzo. Parmi les éléments déchaînés et face à la colère océanique, c'est une petite philosophie de l'existence que nous offre ce nouveau volume de la collection «Le Fil Graphique». Ce livre au format sac à main, vous rappellera de goûter au sel de la vie et l'importance d'en apprécier chacun des instants.

A commander en ligne pour 4,20 euros, frais d'envoi de 0,90 euros inclus. Livraison par courrier en 24 à 48 heures.

Si vous désirez commander en tant que libraire ou collectivité, n'hésitez pas à nous contacter par mail : filaplomb-arrobase-skynet-point-be

mardi 9 juin 2009

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Ceci n'est pas mon carnet personnel en ligne mais un blog que je tiens à propos de la politique et de quelques autres turpitudes que l'actualité nous amène à la table du destin. Je répugne en réalité à raconter ma vie en vrai. J'éprouve une sorte de malaise, assez proche du dégout dès qu'il s'agit de coller des mots et des tournures de phrases sur la réalité. Il est sans doute vrai que pour ma part, l'écriture me soit venue, vers l'âge de dix ans, comme une échappatoire. Il faut croire que ma vie d'alors ne suffisait pas à satisfaire mon imagination.

Les gens qui écrivent sont des marins sans navire.

Je ne crois pas vraiment que soient passionnantes mes petites aventures quotidiennes. Monsieur Poireau achète du pain, monsieur Poireau prépare une quiche, monsieur Poireau fête son anniversaire.

Selon une théorie du complot à laquelle j'ai du mal à adhérer, il serait arrivé ce week end, que mon âge ait soudain augmenté d'une unité. Je viens d'entamer le quarante-quatrième cycle annuel de mon existence. Eté, automne, hiver, printemps, noël en décembre et pâques aux tisons, j'ai déjà connu de meilleures saisons.

Je termine ma quarante-troisième révolution dans l'espace sans presque jamais avoir bougé de chez moi.
Je suis né à Tourcoing, j'ai vécu à Lille puis à Toulouse et me voilà en train d'exister à Bruxelles. On peut bien considérer la quantité de kilomètres dont je me suis déplacé à la surface de la planète comme tout à fait négligeable.

Je ne vais donc pas vous raconter en détail la somme de ce qui m'est arrivé ces deux derniers jours. Je ne vais pas remettre dans l'ordre la suite des évènements qui m'ont amené à prendre deux bains, à buller dans quatre jacuzzis, à me faire suer dans trois saunas, à pisser dans deux piscines à me baigner dans deux piscines et tout ça dans la totale nudité de mon corps légumier dont au sujet duquel je ne vais pas en rajouter.

Mademoiselle Ciguë voulait m'offrir l'occasion de retrouver l'usage du bain. Pour moi qui suis très aquatique par nature, c'est une véritable frustration de ne prendre que des douches, de ne profiter jamais de la complète détente que me procure l'eau chaude et parfumée des baignoires. Je ne gâche même pas ce plaisir d'une petite pointe de culpabilité à propos de notre planète qui se réchauffe à mesure que mon bain refroidit : depuis que Yann Arthus Bertrand s'en occupe personnellement, je sais qu'il est trop tard pour être pessimiste.

Il y avait du champagne au frais, le livre du moment [Harry Potter m'ensorcelle à quarante-trois balais !], le lecteur mp3 à portée des oreilles. Il y avait la chambre africaine et l'accès à l'étang dont les poules, les coqs et les canards parcouraient les berges dans la lumière du soir. Il y avait de quoi fumer et de l'eau chaude à volonté. De quoi déjà remplir à ras bord, plusieurs journées d'un bien-être excessif.

Mais il y avait encore les lettres et les e-mails [tous recopiés à la main] et les courriers qui m'étaient adressés. Non pas les protestations ou les insultes des centaines de lecteurs mécontents de la piètre qualité de ce blog mais bien les messages que des personnes avaient écrits à cette l'occasion pour faire déborder la cerise sur le gâteau…

A force de se cotoyer, de se croiser dans la réalité physique ou dans celle des univers électroniques, on oublie ce qui nous lie. Mettre des mots sur du papier, c'est mettre noir sur blanc, l'arc-en-ciel des sentiments. J'en ai, pour le coup, vu de toutes les couleurs…

Le saviez-vous : le poireau, dès qu'il est cuit, prend une très jolie teinte rougeâtre…


[FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE]


Ont participé à cet épisode : Mademoiselle Ciguë ; BM et Jacques ; Nicolas ; Virginie, Xavier, Juliette et Lucie [qui fête pour sa part sa première semaine], Le Coucou, Marie-Georges Profonde, Catherine et Didier Goux, Monika à Toulouse [qui m'a aussi offert le numéro en cours de Le Tigre, introuvable à Bruxelles], Eric Mainville, Marco [que j'embrasse], Sandrine et Vincent [futurs parents].

dimanche 7 juin 2009

Tu nous survivras [En canon pour l'occasion !]





Jean-Pierre François fut bien embêté à la fin de sa carrière de footballeur professionnel car il n'avait jamais pensé à sa reconversion. C'est après s'être essayé à devenir chanteur pour salon de coiffure [notre illustration], qu'il trouve enfin sa voie par le biais des blogs notamment sous le pseudonyme de Sarkoprout restait célèbre dans le monde entier.


De mémoire d'homme, il fut le premier à oser défier D.ieu dans un duel resté le parangon du courage épistolaire.

Il a depuis gravi de son pas de forçat, une par une, les marches de l'apprentissage. Il a atteint la maitrise nécessaire à l'exercice et en véritable sportif du clavier au meilleur de sa forme, nous pouvons le voir aujourd'hui en parfait jongleur de la blogosphère.

Nous ne pouvons vous dévoiler la longue liste des sites sur lesquels il officie à visage masqué car nous tenons comme lui, à ne pas entâcher sa pure image d'archange blond des carnets en ligne. Il vous est néanmoins possible de vous abreuver à la source de toute l'essence de sa sagesse immémorielle sur ses blogs officiels : Sarkoprout, Dépotoire, En tranche (nouveaunouveau), Le journal de Franssoit, Franssoit.

Jean-Pierre François est né le 7 juin et c'est pour ça que nous entonnons tous en chœur et en cœur :

Bon anniversaire François !!!

vendredi 5 juin 2009

Les candidats [nous les croyons !]


[source]


Les gars, quand ils sortent de leur école de champions, ils savent déjà tout sur tout. La liste exacte de tous les dirigeants français de l'Histoire mais aussi les noms et prénoms des épouses et ce que sont devenus leurs enfants [même les plus naturels].


Quand ils entrent dans la carrière, ils n'ont que rarement la patience d'attendre que leurs ainés n'y seront plus. Ils ont profité d'un enseignement de pointe en la matière et sont dès le départ experts en assassinat politique. Ils sont l'élite venus remplacer nos élus. Ils font de la politique un métier, une carrière.

Ils s'entrainent à la rhétorique et s'exercent au débat. Leur art est celui de la phrase, du verbe, de la parole. Ils maitrisent à ce point le langage qu'ils en peuvent pratiquer tous les aspects, y compris et bien évidement le mensonge.

Les gars, quand ils sortent de leur école de champion, ils ont déjà subi le test. Nul ne sait comment il est organisé concrètement. Cette épreuve consiste pour eux à se choisir un camp. Ils doivent évaluer à vue de nez celui qui pourrait leur offrir le plus juteux parcours. Le côté de l'échiquier qui leur permettra les plus belles parties.

Ils défendront sincèrement le prolo ou le petit commerçant, ils favoriseront les possédants ou vendront du rêve au plus démunis si tel est le destin dont ils ont épousé la cause. Ils le feront avec la volonté réelle et sincère d'agir mieux que quiconque et surtout d'en être le meilleur. Ils avanceront toujours avec l'idée qu'ils sont dépositaires du concept, propriétaires de l'idée politique, voire de la politique elle-même.

Ils ne laisseront à personne l'occasion de se montrer plus prolixe ni plus convaincant. Ils travailleront avec des spécialistes du soin des détails afin d'optimiser au mieux leur potentiel. Ils écouteront avec confiance des conseillers aux bras chargés de rapports d'expertises. Ils répéteront «chou blanc, chou blanc, chou blanc» à longueur de discours s'il vient à leurs oreilles que c'est cela que réclame l'opinion [vous pouvez essayer, ça marche aussi avec «gagner plus, gagner plus, gagner plus»].

Ils étudieront les analyses qui sous-divisent le peuple en catégories socio-professionnelles. Les lieux de notre enfance comme autant de bassins industriels, nos goûts et nos couleurs, des données statistiques.

Ils élimineront froidement un par un et dans leur propre camp, tous ceux dont la croissance pourraient créer de l'ombre sur le chemin. Les éliminatoires sont des matchs sans retours dans un sport qui n'a rien de collectif. Puisqu'il s'agit de vaincre l'adversaire, il faut à cette armée, le meilleur général. La tête des troupes mérite un chef à sa mesure, ils seront celui-là.

Ils ne se retrouvent au pouvoir que par notre volonté. Nos petites lâchetés intellectuelles font que nous votons plus facilement pour des gens qui nous évitent de réfléchir vraiment. Huit millions de chômeurs, huit millions d'immigrés. Les juifs ont de l'argent et ne le dépensent qu'avec des juifs [et quelques francs-maçons]. Les multinationales nous volent et nous spolient. Leurs phrases courtes se tissent de telles évidences qu'elles ne réveillent même pas nos neurones.

Obnubilés par ces raccourcis, nous oublions notre essenciel. Nous troquons volontairement nos idéaux contre leurs idées. Ils ont la maîtrise du choix et travaillent à ce que nous suivions la voie qu'ils nous tracent. Par là, ça sera bien vous verrez, l'eldorado, la baraka et la semaine des quatre jeudi payée le double.

Le processus électoral que nous avons mis en place ne consiste finalement qu'à ne pouvoir choisir qu'entre deux fauves qui seront parvenus à leurs fins. Le chef de chacune des meutes, fut-elle une femelle dominante, gagnent le droit de combattre en finale et que le meilleur gagne…


Nota bene : malgré le choix initial effectué entre l'un ou l'autre des camps, il existe parait-il un marché des transferts en cours de saison. Toutefois, nous n'avons que peu d'informations sur le prix des échanges…