vendredi 22 mai 2009

Monsieur Poireau [c'est écrit dessus !]





« Bon, Mesdames, Messieurs, chers compatriotes, on parle beaucoup de l’anonymat dans les blogs mais au fond de nous-mêmes est-ce qu’on ne devrait pas s’en foutre royalement dans la mesure où la plupart des gens ne savent même pas ce qu’est un blog ? Ne serait-on pas un peu trop centrés sur nous-mêmes ? »


C'est une question de Nicolas qui nous somme de répondre sous peine de je ne sais pas quoi mais sans doute un truc horrible comme ma photo sur son blog. Un cliché qu'il aura pris subrepticement lors de l'une ou l'autre des soirées qu'il organise [et je me demande s'il ne le fait pas uniquement dans le but d'en faire chanter les convives après coup] et qui me représenterait en train de vomir lamentablement. Et croyez-moi, un Monsieur Poireau qui dégorge, ce n'est pas beau à voir, surtout pour lui-même.

Commençons par définir l'objet de la question : qu'est ce qu'un blog ? Par exemple ce n'est pas ça, ni ça mais par contre ici ou , oui. Pour la définition exacte, nous resterons vague afin de ne vexer personne. Nous avons un article à écrire.

J'ajoute ce paragraphe afin qu'il soit bien clair dans l'esprit de chacun des lectrices et des lecteurs de cet article que Monsieur Poireau n'est pas mon véritable patronyme. Si nous pensons constater un certain laisser-aller quant à l'attitude parentale ces temps-ci, il est heureux de considérer que mes géniteurs n'eurent pas l'idée saugrenue de me nommer Kevin ou Monsieur Poireau.

A l'heure où je tricote ce texte, c'est à dire 23h40, le vendredi 23 mai de l'année 2009, vous êtes vous-mêmes tout à fait absents de la scène. Je m'appelle Philippe Braye, je suis assis à mon bureau à Bruxelles, je porte un pyjama rayé bleu et blanc, j'ai un casque sur les oreilles par lequel m'atteint la musique que le hasard de mon iTunes choisit dans la playliste. Sur la droite est posée une lampe bleu et un cendrier dans lequel git la clope que je ranimerais quand je l'aurais décidé [je suis une sorte de d.ieu du tabac, de mes doigts naissent des cigarettes à qui j'insuffle la vie…].

De même, au moment où vous décortiquez cette grammaire, dans le lieu même où vous vous trouvez, en cet endroit précis, je ne suis pas. Peut-être à l'heure qu'il est, suis-je quelque part sur une pelouse au soleil à découvrir quelque merveille parmi les brins d'herbe. Ou bien grimpé sur une échelle, je tente d'attraper quelques cerises qui avaient jusque là échappé à ma sagacité.

Monsieur Poireau est mon employé, en quelque sorte. C'est vingt quatre heures sur vingt quatre et sept jours sur sept. Pas de pause pipi, pas de déjeuner, pas de stille nacht au pied du tannenbaum. Rien que des journées à compter les pixels sans jamais s'endormir. Je vous invite à vérifier par vous-même et à vous connecter ici à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, même par surprise, vous ne le prendrez jamais en défaut, toujours au boulot.

Le mot «anonyme» a été créé par analogie avec les jeans dont le tissu de départ provenait de Nîmes et par association d'idée avec la Toile, l'autre nom d'internet [J'offre ici la possibilité au lecteur qui le souhaite, ou à toi, oui toi, chère lectrice, l'occasion de briller en commentaire en t'offrant l'accès au monde merveilleux du calembour : avec cette idée de toile, tu peux jouer avec "maille à partir" ou bien rappeler qu'internet est appelé à régner].

Mais revenons à nos bestioles : les anonymes sont un troupeau de commentateurs fous qui viennent de temps à autre exprimer à la face du monde qu'ils ont plus raison que toi parce que tu es un crétin. La meilleure manière de s'en débarrasser est encore de les laisser s'écouter. Ce qu'ils adorent faire à toute heure du jour et de la nuit.

Monsieur Poireau, bien au contraire, porte à la boutonnière et conformément au règlement, un badge qui vous permet à tout instant de déchiffrer son identité manuscrite. Mais c'est une sorte de façade, un mur simplement destiné à renvoyer les balles. Peu importe qu'il soit d'ici ou d'ailleurs, marié ou solitaire, un loup pour l'homme ou un végétarien, éleveur d'enfants ou de veaux sous la mère.

Monsieur Poireau est une sorte d'acteur qui épouse des personnages en fonction des humeurs du réalisateur. Il sera drôle aujourd'hui, chiant demain, intéressant parfois [car il n'est pas dénué d'estime de soi] tandis que je ferais tout autre chose de ma vie


Pour le total respect des règles du jeu du Tag,
je demande à trois blogueurs de bien vouloir,
à leur tour, traiter ce sujet.
Je les choisis au hasard et les préviens
en commentaire, On verra bien…
Un, deux, trois !!!

11 commentaires:

  1. Tu es gonflé de taguer Nina1972 sur l'anonymat. On connait son prénom et son année de naissance.

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  2. A force de lire cette chaine qui se propage sur la toile, je suis incapable de dire si on m'a taggé. Tant mieux.

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  3. Qu'il est bien ce Monsieur Poireau quand même !

    [j'aurais aimé savoir pourquoi, dans la description de ton bureau, tu as éludé le BORDEL qui y règne ??? N'essaye pas de faire croire que tu es un garçon organisé ! ;-]

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  4. Hum ... que c'est bien écrit...
    Confidence pour confidence :
    J'ai un petit faible pour l'employé du nom de Mr Poireau...
    (lol) SVP ne pas lui répéter...

    Jeffanne B.

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  5. Ce Poireau, il mériterait de bénéficier de la convention collective quand même.

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  6. C'est clair, mes potes ne lisent jamais de blogs, heureusement que j'ai mes copains virtuels, je me sentirais un peu seule sinon !
    Les blogueurs influents ne disent rien à la plupart des gens qui nous entourent..tous.
    Moi je suis anonyme mais me dévoile de plus en plus.

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  7. Le Poireau, sauce vinaigrette, c'est un vrai délice... Bon, il a un peu les chevilles enflées, mais bon...
    biz

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  8. Comment, un pseudonyme? J'étais persuadé que tu étais le fils ou le petit fils d'Hercule Poireau, plein aux as encore de la fortune amassée en honoraires par cet illustre aïeul…

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  9. Quand les poireaux du monde entier se donneront la main, ça ira mal pour toi, ... heu... Poireau.

    [comme dirait Poireau entre crochet : belle contribution !]

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  10. Doudette a eu la bonne idée de sortir ce billet des archives, en faisant un lien dessus. Chouette ! cela me donne en plus un patronyme à Googliser, un petit jeu que je n'ai pas pratiqué depuis longtemps.
    Et vive Monsieur Poireau, un pseudo savoureux !

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  11. See Mee : ah c'est quand même bien que les archives restent en ligne ! J'assume mon personnage de blogueur, même vers le passé ! :-))

    [Doudette c'est qui ? :-)) ].

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