lundi 31 octobre 2011

Le beurre […et l'argent du labeur !]



Le détail qui me pose problème dans l'intervention de Nicolas Sarkozy concerne encore et toujours le travailler plus, qu'il nous a recasé. Je ne sais pas si c'est une obsession qu'il a mais si quelqu'un pouvait lui expliquer que les gens* en cherchent de la besogne, justement. C'est peut-être qu'on en manque, simplement. Et ce n'est pas en sautillant sur sa chaise en disant "boulot, boulot, boulot !" que ça va changer quelque chose au réel.

Pour l'âge de la retraite aussi, ça le reprend. Puisque les gens* vivent plus longtemps, ils faut bosser plus longtemps ! Et pas un seul journaliste pour remettre en question le bel équilibre du théorème. C'est comme ça, c'est la vie, il faut aller au turbin aussi longtemps que ton corps le permet. L'exploitation de l'homme par l'homme, ça vous rappelle quelque chose ?

Le pire c'est que ce sont les ouvriers eux-mêmes qui ont provoqué tout ça. 1936*, les congés payés, le Conseil National de la Résistance, la Sécurité Sociale, la médecine du travail*, le repos du dimanche. C'est à coup de grèves que nos aînés ont conquit notre droit au repos en bonne santé après la carrière. C'est tout de même amusant que par ce biais, le patronat récupère ce qu'il avait cédé de l'autre main.

La bonne santé, l'hygiène publique*, la vaccination, les soins médicaux accessibles à tous sont autant des droits sociaux qui nous ont permis de vivre plus vieux et plus alertes. Il n'a jamais été question d'arracher ça de la main de nos exploiteurs pour que ça serve à nous ajouter de l'ouvrage après l'heure de fermeture. A croire qu'ils veulent le beurre et l'argent du labeur.

La progression du PIB de ces cinquante dernières années démontre l'accroissement des richesses produites tant en quantité qu'en valeur. Alors ? Il passe où tout cet argent ?

Illustration : Histoires de vacances que je conseille*

jeudi 27 octobre 2011

Impair à l'hôtel [de passe !]




Dans l'affaire de l'hôtel Carlton de Lille, apparait le nom de Dominique Strauss-Kahn. Si j'ai bien tout compris, c'est un lieu de rendez-vous pour hommes d'affaires assoiffés de contrats et la direction a jugé pouvoir en soutenir un bon paquet en offrant à quelques notaires de dénouer leur cravate* en très galante compagnie.

Le lendemain, plus détendus du gland, ils signent et se paient un bon repas. Ils repartent avec le souvenir d'une addition douloureuse mais avec la certitude d'avoir gagné, par ce paraphe apposé, que la vie ne sera plus que gloire* et beauté à bord d'une voiture de sport.

C'était de la prostitution* et puis quoi ? Quel est le sujet ? Dominique Strauss-Kahn, adulte sain de corps et d'esprit fait ce qu'il veut avec sa bite. Pourvu que ce soit en compagnie d'une personne en parfait accord avec la pratique.

Bon c'est sûr qu'avec cette histoire* de Sofitel, DSK n'a pas fini de se faire chambrer.


Nota Benêt : Dans l'affaire Carlton,
où le nom de DSK circule,
l'instruction se plaint d'avoir été violée.

Emprunt d'image*


mardi 25 octobre 2011

Orange [Ô désespoir…]



Je ne sais pas où on le range entre deux élections mais à l'approche de la présidentielle de 2012, revoilà le Bayrou. On dit qu'il passe ces longues années à errer parmi les ours sur les sentiers du Haut-Béarn*. Comme il n'a l'air d'exciter ni les plantigrades ni les agriculteurs du coin, on le laisse tranquille.

Je l'ai vu l'autre jour dans une interview télévisée. J'avais l'impression étrange de regarder un documentaire à propos de la campagne de 2007*. Il n'a pas changé une virgule à son discours. Tout comme s'il s'apprêtait à succéder à Ségolène Royal ou quiconque d'autre qui aurait pu se faire élire lors de ce dernier scrutin.

Sa grande idée, c'est toujours de vouloir faire travailler ensemble des gens qui ne sont fondamentalement pas d'accord. Il y a ceux qui croient plus à la solidarité* qu'à la liberté et il y a les autres. Chacun pour l'autre est dans l'erreur. Ça laisse augurer un joyeux bordel dans les couloirs du futur Conseil des Ministres.

Alain Juppé* aux Finances œuvrant à l'exonération d'impôt la moins visible possible en faveur des moins démunis et Ségolène Royal aux Affaires Sociales réclamant la création d'un budget d'aide aux entreprises volontaires pour concrétiser dès maintenant l'égalité salariale entre hommes et femmes.

Et puis si c'est pour bosser réellement tous ensemble*, au delà de nos convictions — tels des robots obéissant à l'intérêt supérieur du devoir — pourquoi François Bayrou n'a pas accepté d'être ministre de Nicolas Sarkozy ? Il aurait pu être utile à son pays, selon la formule qu'il a sans cesse à la bouche.

Vous n'avez pas un peu l'impression que la grande idée* qu'il a, c'est un tout petit peu attaché à la condition de sa propre élection ? Le genre de gars qui veut bien sauver la France mais uniquement si c'est lui le chef de chantier… 


Illustration : le tee-shirt officiel Bayrou 2012, en vente ici

vendredi 21 octobre 2011

La dette [deux cafés, l'addition !]




J'aimais bien recevoir trimestriellement mon bulletin*. Il était chargé de bonnes notes ce qui le transformait en un plaisir trop rare. Il y avait les commentaires manuscrits des professeurs : élève attentif mais devrait plus participer en classe, de bon progrès en calcul, à persévérer.
Au contraire, les agences de notation délivrent des livrets bien trop fréquents. Le lundi tu apprends que l'Espagne va devoir réaliser de grands progrès et le lendemain, qu'on lui a déjà saqué sa note.

Avec un tel rythme de critique, les élèves n'ont plus le temps de poursuivre assez longtemps leurs efforts. Ils se découragent et finissent par ne même plus vouloir suivre les cours. Je pense qu'est venu le temps de remettre en cause cette pédagogie.

Parce que c'est bien une pédagogie, n'est-ce pas ?



Tout le monde nous parle de la catastrophe de la dette et de la nécessité de la rembourser dans les plus brefs délais. Des spécialistes* de la chose nous expliquent les rouages de l'économie nous détaillent leurs analyses mais toujours selon LEUR avis.

Tu n'es pas obligé de les croire*.

Les docteurs es finance qui pérorent aujourd'hui sont les mêmes qui t'offraient des conseils sur l'ultra-libéralisme* hier. Ils hurlent contre la branche coupée où ils sont assis mais sont couverts de sciure.

S'il est vrai que nous avons dérapé dans les virages*, n'oublions pas que ce n'est que ponctuel. Le monde change, évolue, les systèmes naviguent entre progrès social et déséquilibre.

Nous avons des pays dont les démocraties fonctionnent, nous devrions utiliser cet outil formidable qu'on nous donne. Nous accorder de la confiance. C'est aussi* par les urnes que l'on s'indigne. Les systèmes ne sont jamais durablement dans l'équilibre.

Tout le monde nous parle de la catastrophe de la dette* mais qui nous explique pourquoi nous devrions rembourser là, tout de suite ? Le poids des intérêts ? Et alors, on prend rendez-vous, on négocie les taux et l'affaire est dans le sac. On est l'État quand même ! Non ?

Cet article était une réponse à la chaîne de blog de Yann. Et sinon, contre la dette, il suffit de lâcher un peu d'inflation. L'épargne qui va sortir alimentera l'économie réelle. 

Illustration : la courbe qui fait peur, piquée ici*