vendredi 9 mai 2008

Les terrains vagues [ça grandit !]


Même les jouets se serrent la ceinture ! [source et modèle]



Alors ?

C'était ça la vie d'adulte dont tu rêvais ? Celle que qui te motivait pour abandonner la rue et les jeux de ballons ?

Courir après la thune, un boulot après l'autre, qu'à peine tu souffles deux ou trois jours que c'est déjà la fin du mois et le début des difficultés ? Les difficultés, comme on dit.

C'est de la merde oui, tu es dans la merde et s'il faut dire les choses, tu y es jusqu'au cou. Tu as beau te remuer, tenter les coups du sort, même à la limite du hors jeu, tu as quand même le droit au coup de sifflet.

Des heures au taff pour pas une thune à bosser sous les ordres de Crétin 1er, roi des bureaux et des secrétaires (croit-il !). A ne même plus comprendre pourquoi tu bosses, à ne même plus penser à quoi servent ces papiers qui te passent entre les mains toute la sainte journée.

Tandis que la vie au dehors profite du beau temps pour avoir lieu, tandis que tu pourrais être avec elle, là-bas, avec sa peau à elle, sa voix à elle, ses rires d'elle qui contrarient toute la grisaille de tes journées et des siècles à venir.

Alors, c'était ça, la vie d'adulte ? Passer son temps dans des bureaux, devant des écrans, parler avec des gens sans jamais rien leur dire de vrai, manger des sandwiches sur des coins de table dans des bistros, se dépêcher de rentrer seul dans son chez soi à soit, avant de ressentir les mâchoires du manque.

Alors, c'était pour ça, que nous nous sommes pressés de grandir, d'abandonner les poteaux en blousons et les courses poursuites dans les terrains vagues de l'enfance ?


6 commentaires:

  1. On sent une critique des bistros, derrière ce texte...

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  2. Purée, et quand tu mets tout en perspective, que tu te représentes bien le salariat avec ses petites périodes de pause consenties ; ces congés payés qui te font moutonner même tes vacations, en attendant quoi que ça finisse ? l'année prochaine ? et que tous les cinq ans, cycliquement, y a des collègues qui passent l'arme à droite, des cancéreux, des malades de quoi, on sait pas, et qui sont arrivés au bout de la course sans avoir droit aux lauriers, au podium et aux filles en mini-jupes qui te claquent la bise...


    Je reviens, très beau texte. Viril. Mais très beau.

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  3. Nicolas : ah non ! Juste les coins de table où on mange trop vite !
    Les bistros où on prend le temps, ça me va ! :-)

    Dorham : c'est horrible, hein ? Toute une vie de boulot dans des bureaux !
    :-)
    [merci !]

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  4. Arrête, tu vas me donner des envies de suicide...

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  5. Dorham : au contraire, ca doit donner des envies d'emancipation ! :-)))

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  6. Eh oui, dans ce monde en noir et blanc, seules les étoiles sont en couleur.

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