mardi 28 février 2012

La démocratie [C'est combien ?]




Combien ça nous coûte la démocratie ? Je ne veux pas jouer les moralisateurs de la politique. Je comprends bien que c'est la juste rémunération* des élus qui soutient l'égalité des citoyens devant la candidature. Mais, si l'on fonctionne avec un personnel politique de profession, ne faudrait-il pas rediscuter ce point particulier de notre organisation commune ? Il y a bien des représentants de commerce, pourquoi n'y aurait-il pas des représentants du peuple ? Il n'y a pas de sot métier et ça n'a rien de déshonorant.




Emprunt d'image*

samedi 25 février 2012

Léon [Clooney ?]




Moi, mon pénis, il s'appelle Léon. J'ai des copains qui appellent le leur, Georges. Je ne crois pas que ce soit à cause de Clooney. C'est peut-être Clémenceau, qu'on surnommait Le Tigre, qui pourrait expliquer ce surnom. Les femmes se moquent gentiment de cette manie des garçons de nommer ainsi leur zizi. On voit que ce n'est pas elles qui se retrouvent pré-pubères avec ce membre entre les cuisses qui vit une vie parfaitement autonome.

D'où sans doute le grand intérêt que portent les mâles* à tout ce qui tient à la technique. Que ce soit les jupes des voitures ou les shorts des footballeurs. Ou parfois les deux. Ils se passionnent pour la maîtrise mécanique des objets qui les entourent. Il faut voir, dès qu'ils en ont l'habileté, comment les garçons se mettent à démonter les pendules, les horloges, les jouets pour en apercevoir les mystères.

Comment seraient les femmes* face à cette méconnaissance du soi hors de soi ? Face à ce libre arbitre au-delà de la volonté ? Comment feraient-elle face à cette machine à désir dont n'est fourni aucun mode d'emploi. La bite comment ça marche ? Ça ne peut pas se démonter !

Comme c'est chacun la sienne, aucune aide à attendre des collègues* ; accepteraient-ils d'en parler réellement, que ça ne servirait à rien. Peut-être dans les grandes lignes mais le diable se cache dans les détails. Et puis, on suppose que l'autre sait mieux que soi. On est sans doute un peu stupide avec ce membre surnuméraire. Il s'agit donc de progresser par l'expérience.

J'ai emmené Léon au square à l'heure où s'égayent les mères esseulées. Je l'ai sorti en boîte, il m'accompagnait au lycée, à la fac et parmi les rayonnages de toute sorte de bibliothèques*. Il est venu visiter mon premier appartement et mon tout premier vagin. Il était partout avec moi, ce brave Léon…

Illustration : tableau* de Katherine.


vendredi 24 février 2012

Le sortant [Pour aller où ?]




Si on arrêtait de parler du sortant à sortir et qu'on se fasse une campagne électorale juste entre nous. Avec des arguments* politiques pour remonter un peu le niveau. Là, on a beau ramer pour ramener du sens, on n'est quand même pas loin du naufrage.

[ s u i t e ]

Source photo*
 

dimanche 19 février 2012

Les 500 [Mais par un prompt renfort…].




On me parle des 500 signatures de Marine Le Pen et je vais vous avouer un truc : je m'en fous, je m'en contrepignole, je m'en bats l'œil comme de l'an quarante. Je ne vois même pas pourquoi c'est un sujet d'info*, tellement c'est un détail de la campagne électorale.

[LA SUITE (lien testé à 0h20 !)]


Illustration : Marine Le Pen et Gérard Janus, maire de Fort-Louis en Alsace, qui lui a promis son parrainage. (VINCENT Kessler/Reuters) via Le Figaro*

vendredi 17 février 2012

La déclaration [Le message.]




D'un côté, nous avons le spécialiste de la gestuelle. Le gars qui a été formé dans les meilleures chaires d'anthropologie, de sociologie et de plein de trucs en -gie* que vous n'imaginez même pas. Il sait tout de ce qu'un geste veut dire. Il offre au candidat-président de positionner ses bras de telle manière sur cette phrase. Il souligne combien cela en renforcera la pro-activité.

 
Source image*

mercredi 15 février 2012

Ton pays [Il n'y en a pas d'autre !]




Dites, il faudrait peut-être arrêter avec vos histoires de valeurs à la con. Comme s'il y avait une France éternelle*, posée au milieu de nulle part, contre laquelle viendrait buter des hordes étrangères et avides. Les premiers magrébins, on les a fait venir ici dans les années 50. Il se trouve qu'on avait dézingué tous les hommes pour vaincre Hitler qui voulait brûler tous nos juifs à nous et tous ceux qui venaient d'arriver.


Illustration : hommage à l'armée d'Afrique*

lundi 13 février 2012

Les civilisations [Stop ou encore ?]



 
Je trouve qu'on est passé un peu vite sur cette histoire des civilisations qui ne se valent pas. Je ne sais pas ce qu'en a dit Jean-Michel Aphatie, par exemple. Les éditocrates toujours prompts à la ramener quand il s'agit de gloser à propos de ces chômeurs* qui coûtent un pognon fou, je ne les ai personnellement pas entendus sur le sujet.


J'ai noté qu'Alain Juppé a dit un truc intelligent ce qui ne m'étonne pas de la personne. Il n'est absolument pas question pour lui d'entrer dans ce débat. Il a les mains beaucoup trop fines pour des ficelles aussi grosses*. Pour le moins, il prend ses distances avec la volonté affichée par le dirlo de foutre un grand coup de pied dans notre système de valeurs.


Illustration : Le général de Gaulle*

samedi 11 février 2012

L'opinion [des hypothèses !].



 
Puisqu'on en est à tester n'importe quelle hypothèse, allons-y dans le délire. Qu'est ce que ça donne si Angela* n'obtient pas les 500 signatures ? Est-ce qu'on testé l'opinion à ce sujet ?

Je ne sais pas s'il y avait autre chose comme programme l'autre soir à la télévision, mais ça valait le coup d'œil. Nicolas Sarkozy en appelait au respect inaliénable d'un traité qu'il a lui-même dérobé aux électeurs. À ses côtés, la chancelière souriait de plus belle. Elle était ravie de sauver l'Europe d'un Euro fort, tu penses !

 
 Source photo*

jeudi 9 février 2012

Cet instant…




Cet instant de ton œil où je sais que je vais te toucher.
Cet imperceptible tremblement qui me parcourt l'échine.
L'eau, la babine.
Cet instant de ton œil à partir duquel les choses basculent
Cul par dessus tête
Où cette idée m'entête.
Cet instant de ton œil où je franchis le seuil
Je colle entre elles les distances
J'abolis l'espace entre ici et alors ;
ma main se pose à ton corps.
Cet instant de ton œil préalable aux instances
Cette idée de ton sexe
De la pulpe des rivières
Au retour des ondées.
Cet instant de ton œil où tu précèdes ce que je pense
Cet instant où ton œil regarde mon désir
Ce désert transformé en soif.
Petite Tour de Babel,
Sur le bout de la langue.
Toute la chair à pleine main,
Sur le bout des doigts
Les mots de l'émoi
Le syllabaire des onomatopées.
Cet ancien appétit qui revient
A la vitesse d'un cheval au galop.
Cet instant de ton œil où je me rétrécis,
Cet horizon où je m'éfile
Par delà les lumières bordées d'autoroutes.
Par delà cette porte dont la clé fut perdue,
Par delà ce perceptible tremblement venu des intérieurs ;
ma main s’immisce à des caresses
Cet instant de ton œil où la lumière s'agite
De babord à tribord,
voilà que ça déborde
Cet instant de ton œil où tu clos ta paupière…

Illustration*

mercredi 8 février 2012

La base-line [la grosse Bertha !]




La base-line de la campagne de Nicolas Sarkozy risque donc d'être : «Oui, nous avons ruiné le pays mais c'était pour sauver notre civilisation». C'est pas joli-joli. Visiblement, l'histoire de thésauriser* sur la crise et le courage du capitaine prendrait trop de temps pour ce qu'il lui reste à regrimper dans l'opinion.

[LIRE LA SUITE]

Source photo : RFI, 15 octobre 2008*

lundi 6 février 2012

Sarkozy en short [En vrai ?]





Article écrit pour "12 regards sur la présidentielle" sur L'Express


Je crois que Nicolas Sarkozy s'est trompé dans sa manière de communiquer. Il avait imaginé qu'en nous informant jour après jour de ses faits et gestes au service du pays, nous allions lui tisser une cape de grand vizir*, lui remettre la médaille d'or du plus beau déplacement en province.

Le telling-story, c'est le principe des tele-novelas sud-américaines. Plus personne ne se souvient des premiers épisodes mais chacun développe un besoin irrépressible de découvrir la suite*. La politique en feuilleton, servie à dose quotidienne, comme une drogue ou comme plus belle la vie.

Il est apparu à vélo allant chercher lui-même le pain sur des routes pentues qu'il vainquait avec courage, ami des américains, en canoë sans bourrelets, en yacht, en short avec sueur, en short sans sueur, en Egypte, offrant l'Epad au fiston, fâché avec les USA, sur les tarmacs, sous la tente de Khadafi, s'offrant  172% d'augmentation*
Loin d'agir sur nos consciences comme il était prévu, tout cela n'a bientôt plus été pour nos perceptions qu'une sorte de ronron, un bruit de fond sans importance. Comme nous éludons parfois d'entendre ce que nous dit la publicité télévisée*, nous nous sommes échappés par distraction de cette propagnade.

A présent, nous ne retrouvons nos esprits que lorsque quelque chose sort de l'ordinaire et vient couvrir la routine médiatique. Il se passe soudainement quelque chose et nous réactivons notre attention. Parmi le défilé des communiqués de presse, des reportages complaisants et interviews de ministres* qui litanisent très exactement les mêmes éléments de langage, la réalité réapparait.

Selon ce principe de filtrage de l'information, pas de bol pour le président sortant, il ne nous reste que les ratés*. Les accrocs dans le plan de communication : au soleil sur un yacht, en canoë avec bourrelets, criant casse-toi pov'con, poussant l'union méditerranéenne avec Ben Ali, Moubarak Kadhafi et Bachar Al-Assad (quel visionnaire !), pariant sur l'Angleterre avant de faire freund-freund avec Angela.

Le président jamais touché par toutes ces affaires qui pourtant le frôlent. Je crois que le Nicolas Sarkozy réel qui transparait* n'est pas la hauteur du personnage qu'il a voulu fabriquer. La proportion d'entre nous qui s'en rend compte mesure, j'espère, le poids de ce mensonge…

Illustration : France Inter*


samedi 4 février 2012

L'épopée [la fable !]

 
 
 
Un jour à petits pieds allait je ne sais où
Sarkozy d'un pas sec sans plier le genou*
Il côtoyait une rivière.
L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours ;
Ma commère la carpe y faisait mille tours
Avec le brochet son compère.

Sarkozy en eût fait aisément son profit :
Tous approchaient du bord, l'Élu* n'avait qu'à prendre ;
Mais il crut mieux faire d'attendre 
Qu'il eût un peu plus d'appétit.

Il vivait de régime*, et mangeait à ses heures.
Après quelques moments l'appétit vint ; l'Élu
S'approchant du bord aperçu
Des tanches qui sortaient du fond de ces demeures.
Le mets ne lui plut pas ; il s'attendait à mieux, 
Et montrait un goût dédaigneux
Comme le rat du bon Horace.
Moi des tanches ? dit-il, moi Élu que je fasse
Une si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ?
La tanche rebutée, il trouva du goujon*.
Au dîner d'un Élu, pensez donc du goujon !
J'ouvrirais pour si peu le bec ! Aux dieux ne plaise !
Il l'ouvrit pour bien moins : tout alla de façon 
Qu'il ne vit plus aucun poisson.
La faim le prit ; il fut tout heureux et tout aise 
De rencontrer un limaçon*.
 
Ne soyons pas si difficiles :
Les plus accommodants, ce sont les plus habiles :
On hasarde de perdre en voulant trop gagner.
 
Gardez-vous de rien dédaigner ;
Surtout quand vous avez à peu près votre compte…
 
A peine modifié de Jean de La Fontaine, bien sûr*

Illustration : un tableau de Bernard Guedon
 

jeudi 2 février 2012

La mode [Le modèle !]




Article écrit pour le blog de L'Express «12 regards sur la présidentielle»


Moi j'aimerais bien qu'on m'explique comment on est passé des années 80 et leur ministère du Temps Libre à la nécessaire ré-industrialisation* de la France. Je n'ai pas rêvé, on nous a quand même bien vendu qu'il fallait fermer les usines pour passer au secteur du service. L'hexagone devait atteindre le tiercé de tête du tertiaire.

On a détricoté le textile, liquidé la métallurgie*, on a chassé l'ouvrier jusque dans les chiottes des usines. On a recyclé les OQ et les OS en un tas d'autre chose*. L'argent européen a financé la mutation de nos bassins industriels. C'était un temps où la pré-retraite à 54 ans ne choquait personne, même pour un mineur.

On a formé un tas de gamin à l'informatique*, on a réformé l'éducation nationale pour la remettre en adéquation avec la volonté de nos élites. On a élevé au rang d'ingénieur tout un tas de caissières de chez Carrefour. On est certainement devenu aujourd'hui, le numéro mondial du développement en techniques de recherche d'emploi.

Des zones entières ont été restructurées autour des anciens sites de production. Les usines ont été reconverties* ou rasées afin de redessiner le territoire. Les réseaux de transport ont été réorientés de manière à desservir d'autres secteurs d'activité.

Et aujourd'hui, on vient nous dire qu'il faut ré-industrialiser.

Tandis que l'argent européen s'en est allé vers les nouveaux entrants afin de les aider à aiguiser leur tissu industriel (et d'accepter de travailler à bas coût parce qu'on est déjà bien gentils de vous filer du boulot), nos représentants nationaux ont changé d'idée. Les analystes ont dû tomber sur un autre résultat, les experts réécrire leur rapport, les conseillers varier d'orientation.

La nouvelle philosophie du moment, c'est la renaissance industrielle. J'ai l'impression de revivre l'histoire des tramways qu'on avait démontés dans les années 50, pour les réinventer plus tard et les remettre en place pour la modernité* et à des prix faramineux.

Bon, on va reconstruire les usines, redéployer les routes, ça devrait offrir de l'ouvrage à la main d'œuvre*. Mais on va fabriquer quoi exactement, chef ?

Ce revirement soudain me semble un tout petit peu une preuve de la complète incompétence de nos dirigeants. Même si entendre Nicolas Sarkozy en appeler au retour de la classe ouvrière*, est assez distrayant.


Nota benêt : Quand en Tchéquie, ou ailleurs,
un ouvrier se plaint de sa situation économique,
on lui rétorque : «pense aux Français qui sont au chômage»


Dans un prochain article, nous parlerons de la société des loisirs et de la condition féminine. Ou pas.


Illustration : En Guadeloupe, l'usine à sucre de Grosse Montagne désaffectée dans les années 80*