«Divan belge», Cook and Book [source]
La Belgique est un pays coupé en deux et qui parle officiellement trois langues. Les flamands qui parlent couramment le flamand et aussi le français mais jamais avec les wallons. Il y a les allemands qui parlent allemand mais sans doute aussi d'autres langues parce que, pour une fois, ils ne sont qu'un détail de l'histoire. Et il y a les wallons qui outre une version de la langue, ont aussi gardé de français, cette manière entêtée de ne réussir jamais à bien parler les langues étrangères.
Du coup, les flamands ont un peu l'impression de ne plus avoir de copains et restent seuls en Flandre à bouder en flamand tandis que les wallons s'affairent en wallonie qui est l'autre moitié de la Belgique. Jusque là, ça va, le problème est relativement simple mais accrochez-vous, je vous explique la suite.
Il y a aussi Bruxelles qui, en plus d'accueillir le Comité Central de la Communauté Européenne, est installée sur des terres tout à fait flamandes tout en parlant généralement le français.
Sauf qu'ici, ils disent septante et nonante qui, s'il l'ont veut bien se poser trois minutes la question, sont bien plus logiques et surtout bien moins laids que notre soixante-dix et notre quatre-vingt dix. On ne trouve pas ici de «cartouches» de cigarettes mais des «fardes» ce qui désigne aussi cette pochette cartonnée, généralement dotée de rabats maintenus par une bande élastique de couleur, dans laquelle on range des feuilles de papier, des cours de néerlandais par exemple…
[Oefening 1 : zijn de woorden die je hoort gelijk = of niet gelijk ≠]
(ça se prononce : oufeninsh één : zeïn deu wôrdeun di yeu Hôrt shheuleïk = of nit' shheuleïk)
Tout cela, malgré toute la difficulté qu'on peut avoir à en comprendre la machinerie, semble ne pas mal fonctionner. Il résulte de cette guerre fratricide bien qu'amicale, un tas de situation qui finalement rend les choses plus justes. Il y a ainsi entre les uns et les autres, une sorte d'émulation très saine. Les belges voient souvent leur pays bien plus délabré qu'il ne l'est en réalité. Il y a même de multiples sujets sur lesquels mon point de vue de français fraichement expatrié penche largement à leur avantage.
Puisqu'ils ne s'entendent qu'à peine entre eux, les belges ont découpé leur pays en zone de pouvoirs régionaux qui, du fait sans doute de la proximité des organes de décision de la population qui subit les conséquences ou récolte les bienfaits, assument pleinement leur charge.
La multiplicité de langues nationales et la présence permanente d'un tas de représentants d'européens parlant en étranger font que l'immigration trouve plus facilement sa place. On ne s'offusque pas ici des tours de Babel, on se côtoie et le temps fait son travail de grand mélangeur du monde. Le médecin de famille s'appelle Ahmed et l'échevin [conseiller municipal] peut tout aussi bien être d'origine turque pourvu qu'il remplisse honnêtement son mandat.
Chacun occupe sa place et essaie de faire avancer sa partie de démocratie. Il y a bien un Roi quelque part dans un de ses palais mais il est incomparablement plus discret que votre Sarkozy. Il ne se permettrait jamais, par exemple, d'intervenir pour faire savoir publiquement qu'il désapprouve tel ou tel humoriste travaillant pour une chaine du service publique. Et s'il s'y essayait, cela serait traité, je pense, à hauteur d'un scandale d'État, une atteinte à une partie fondamentale de l'équilibre national.
Ici, on ne mélange pas les torchons et les serviettes et le souverain est toujours au-dessus de la pile…
Prochainement, je vous explique le système politique belge
mais il faut encore que je comprenne qui est qui…
La Belgique est un pays coupé en deux et qui parle officiellement trois langues. Les flamands qui parlent couramment le flamand et aussi le français mais jamais avec les wallons. Il y a les allemands qui parlent allemand mais sans doute aussi d'autres langues parce que, pour une fois, ils ne sont qu'un détail de l'histoire. Et il y a les wallons qui outre une version de la langue, ont aussi gardé de français, cette manière entêtée de ne réussir jamais à bien parler les langues étrangères.
Du coup, les flamands ont un peu l'impression de ne plus avoir de copains et restent seuls en Flandre à bouder en flamand tandis que les wallons s'affairent en wallonie qui est l'autre moitié de la Belgique. Jusque là, ça va, le problème est relativement simple mais accrochez-vous, je vous explique la suite.
Il y a aussi Bruxelles qui, en plus d'accueillir le Comité Central de la Communauté Européenne, est installée sur des terres tout à fait flamandes tout en parlant généralement le français.
Sauf qu'ici, ils disent septante et nonante qui, s'il l'ont veut bien se poser trois minutes la question, sont bien plus logiques et surtout bien moins laids que notre soixante-dix et notre quatre-vingt dix. On ne trouve pas ici de «cartouches» de cigarettes mais des «fardes» ce qui désigne aussi cette pochette cartonnée, généralement dotée de rabats maintenus par une bande élastique de couleur, dans laquelle on range des feuilles de papier, des cours de néerlandais par exemple…
[Oefening 1 : zijn de woorden die je hoort gelijk = of niet gelijk ≠]
(ça se prononce : oufeninsh één : zeïn deu wôrdeun di yeu Hôrt shheuleïk = of nit' shheuleïk)
Tout cela, malgré toute la difficulté qu'on peut avoir à en comprendre la machinerie, semble ne pas mal fonctionner. Il résulte de cette guerre fratricide bien qu'amicale, un tas de situation qui finalement rend les choses plus justes. Il y a ainsi entre les uns et les autres, une sorte d'émulation très saine. Les belges voient souvent leur pays bien plus délabré qu'il ne l'est en réalité. Il y a même de multiples sujets sur lesquels mon point de vue de français fraichement expatrié penche largement à leur avantage.
Puisqu'ils ne s'entendent qu'à peine entre eux, les belges ont découpé leur pays en zone de pouvoirs régionaux qui, du fait sans doute de la proximité des organes de décision de la population qui subit les conséquences ou récolte les bienfaits, assument pleinement leur charge.
La multiplicité de langues nationales et la présence permanente d'un tas de représentants d'européens parlant en étranger font que l'immigration trouve plus facilement sa place. On ne s'offusque pas ici des tours de Babel, on se côtoie et le temps fait son travail de grand mélangeur du monde. Le médecin de famille s'appelle Ahmed et l'échevin [conseiller municipal] peut tout aussi bien être d'origine turque pourvu qu'il remplisse honnêtement son mandat.
Chacun occupe sa place et essaie de faire avancer sa partie de démocratie. Il y a bien un Roi quelque part dans un de ses palais mais il est incomparablement plus discret que votre Sarkozy. Il ne se permettrait jamais, par exemple, d'intervenir pour faire savoir publiquement qu'il désapprouve tel ou tel humoriste travaillant pour une chaine du service publique. Et s'il s'y essayait, cela serait traité, je pense, à hauteur d'un scandale d'État, une atteinte à une partie fondamentale de l'équilibre national.
Ici, on ne mélange pas les torchons et les serviettes et le souverain est toujours au-dessus de la pile…
Prochainement, je vous explique le système politique belge
mais il faut encore que je comprenne qui est qui…