jeudi 18 décembre 2014

Strate [Merci pour ce moment !]


 
Le matin du dimanche se lève sur le #hackathon22 débuté
le vendredi soir et les équipes sont toujours au boulot !



J'étais le week end dernier embarqué à bord du premier hackathon* des Côtes d'Armor qui avait lieu à Saint-Brieuc. J'ai pu suivre de l'intérieur cette aventure de quelques humains qui ne se connaissent pas mais forment ensemble des équipes pour mettre au point, sur la durée d'un week end, une application ou un service web, utile à la communauté, aux gens, à toi, à moi.

Tout cela a d'abord été possible parce que les élus des Côtes d'Armor ont compris tout l'intérêt qu'il peut y avoir à rendre accessibles les milliers de données produites par leurs services. Des horaires de piscines aux trajets suivis par les transports publics, des adresses de toutes les bibliothèques au détail des budgets votés par l'Assemblée Départementale, ce sont des milliers d'infos* qui étaient jusqu'à lors laissées en sommeil, qu'on a soudain ouvertes à l'ingéniosité de quelques uns pour les transformer en objet d'utilité sociale.

Ils étaient neuf porteurs de projet ce week end à présenter leur idée d'application ou de service web à partir de ces 69 jeux de données rendues publiques et utilisables. Ils ont ensuite discuté avec les uns et les autres et recruté leur équipe en fonction du volontariat et de leurs besoins. C'est ainsi que des développeurs, des intégrateurs web, des graphistes, des bidouilleurs touche-à-tout qui parfois ne se connaissaient pas du tout en arrivant, se sont retrouvés à travailler d'arrache-pied ensemble pour un set de 48 heures non-stop.

Parmi ces 9 idées présentées* puis déployées durant ce week end marathon du 12 au 14 décembre 2014, une a particulièrement retenu mon attention parce qu'elle se base sur un concept qui selon moi dépasse largement les enjeux départementaux. «Strate», puisqu'elle s'appelle ainsi, apporte quelque chose de nouveau dans le monde des applications à la lisière des réseaux sociaux, c'est celui de la mémoire.

Le principe de Strate : tu visites un lieu où tu vis un agréable moment ; tu déposes alors sur l'application le témoignage de cet instant. Ça peut être un petit mot écrit, un poème, une vidéo joyeuse, tu laisses l'empreinte que tu veux. Strate invente ici le concept de bonheur géolocalisé.

Mais Strate va plus loin en offrant de laisser les messages s'accumuler pour chaque lieu selon un ordre chronologique, sans aucune notion de «like» ou de favori. Ce sont ainsi, à chaque endroit du monde, des strates de souvenirs qui vont s'accumuler peu à peu. Chaque témoignage portant son lot d'émotion du moment mais aussi marquant de manière indélébile la mémoire du lieu.

On peut ainsi imaginer dans l'épaisseur du temps, que Strate conservera, par le biais de témoignages humains, non seulement le souvenir architectural de nos lieux de vie mais aussi la trace concrètes de ceux qui y sont venus, de ceux qui y ont vécu, qui s'y sont aimés au point de graver comme dans l'écorce d'un arbre, l'empreinte éternelle de leur passage ici.

Strate, qui est monté sur la 3ème marche du podium de ce premier #hackathon22*, est une sorte de Snapchat dont les photographies ne sont pas limitées dans le temps mais dans le lieu. Les messages déposés ne sont en effet accessibles qu'à l'endroit même de leur inscription. Il faudra donc revenir sur place pour découvrir si d'autres strateurs ont répondu à votre souvenir et pour découvrir quelles autres empreintes y ont été gravées.

A rebours de l'instantanéité des réseaux sociaux actuels, à l'inverse de la fugacité des tweets, Strate développe avec son concept, une sorte de réseau social à temps long voire infini. Les empreintes laissées ici ou là portent le romantisme d'un message glissé dans une bouteille, confiée aux flots du temps et dont on ignore,  au moment de son écriture, si quelqu'un le lira et qui sera celui-ci.

Je ne sais pas si l'équipe de sept personnes qui a travaillé durant ce long week end à rendre l'application Strate efficiente et opérationnelle a réfléchi à un business modèle. Pour ma part, il semble évident qu'ils tiennent là un projet d'avenir. Il y a tant et tant de lieux sur toute la planète où l'on aurait envie, chacun, chacune, de laisser une empreinte, un souvenir, un témoignage.

Nous sommes bien, selon moi, avec Strate dans une nouvelle forme de partage social qui unit intimement la temporalité de notre présence humaine à la mémoire d'un lieu, touristique ou non. Je souhaite en tout cas que cette application voit le jour rapidement afin de pouvoir dessiner sur cette plage [Aliiiiine !*], écrire à la table de ce restaurant, graver au sortir de cette chambre d'hôtel où nous avons connu nos premiers émois, toute la joie ressentie, témoigner de ce sentiment d'y avoir été, un instant, vivant.

En attendant l'application valisée par Apple et Android, le compte Twitter @Team_Strate à suivre et le site à découvrir : Strate.io.  

Nota : s'il arrivait que tu aies laissé une joyeuse empreinte
du genre «Merci pour ce moment», par exemple au Château de l'Elysée
et que, par la suite, tu la regrettes, il existera la possibilité,
via un formulaire, d'en demander le retrait.



Source photo : le reportage en image de ce week end hackathon

samedi 29 novembre 2014

La sortie du geek [version 2.0]



Source*

D
epuis que j'ai effectué la mise à jour des environs en version 2.0, je vous assure que c'est enthousiasmant. Tout à l'heure, je mets le nez dehors et ce que je peux voir est extraordinaire. Il y a un ciel qui change en continu, sans aucun buffering visible. Le flux est un live-streaming sans aucune pixellisation.

Les nuages semblent glisser d'une manière naturelle et se dissolvent dans l'azur comme s'ils se liquéfiaient. Même l'effet de vent dans les arbres ne crée aucun flou, chaque détail se recalcule à une vitesse prodigieuse.
Aux alentours, les champs s'étendent à perte de vue. L'horizon conserve sa netteté, quelles que soient la variété et la vitesse de mes déplacements.

Je suis aussi allé en ville où les rues sont animées d'une multitude de passants pilotés séparément et individuellement. Ils sont désormais dotés de leur propre moteur de rendu ce qui leur offre une gigantesque variété de textures différentes. Ils sont aussi équipés d'un générateur de mouvements aléatoires qui leur permet d'être totalement imprévisibles quand ils se meuvent.


J'ai tenté d'interagir avec quelques uns et j'ai obtenu des résultats auxquels je ne m'attendais pas du tout. Ainsi, une petite fille avec des couettes en 3D a répondu à mes sourires par des grimaces ridiculement comiques.
Sa mère, juste à côté, était occupée à s'entretenir avec un adulte de sexe masculin. Elle était dotée de lèvres rouges et pulpeuses qu'elle agitait en permanence tandis que sa main libre battait l'air de manière régulière. Son interlocuteur adaptait son regard et sa position de manière régulière. Il passait d'un pied sur l'autre et paraissait intégrer, au fur et à mesure, l'ensemble de ses paroles. Un tel degré de réalisme m'a totalement stupéfait.

Un chien a uriné contre un arbre, gratté le sol, senti l'herbe à l'endroit de sa miction puis s'en est allé en se dandinant en zig-zag, parmi la foule compacte du samedi après-midi.

Cette version 2.0 des environs est vraiment une réussite. Je ne peux que conseiller à tous d'en faire la mise à jour au plus vite. La prise en main est d'une grande facilité, même pour une personne débutante. La jouabilité est exceptionnelle et promet de longues heures d'amusement, notamment grâce à un scénario quasi illimité.

[Déjà publié le 4 octobre 2010]

samedi 1 novembre 2014

Qu'est ce qu'être bouddhiste ?

Ces derniers temps, les religions sont très présentes dans les médias mais essentiellement pour les opposer les unes aux autres. En tant que personne (j'ai reçu une éducation catholique mais je n'ai pas trouvé la foi), je trouve qu'on en parle mais sans jamais expliquer en quoi cela consiste. Ainsi, catholique, juif, musulman, … deviennent de simples éléments du langage dont la réalité quotidienne n'a plus aucun contenu.
J'ai eu envie, en tant que blogueur, de revenir à la dimension humaine de la religion et de faire une série d'articles sur le sujet. Via Twitter, j'ai cherché et trouvé des pratiquants de chaque religion. A chacun, j'ai posé les mêmes questions par mail.
Jusqu'à vendredi, je te présente leurs réponses. L'ordre de parution a été tiré au sort.
Qu'est ce qu'être bouddhiste ?

Bonjour @CuuilerSoupe

Pour illustrer l'article, peux-tu me trouver une image sur internet qui représente, symbolise ou fait sens dans ta foi bouddhiste ?

«Bouddha et Carnet de prières/méditations.
Bouddha : Il est l'homme qui est arrivé à l'état de bouddha, qui a atteint l'éveil
et nous a raconté son expérience d'homme éveillé.
Il nous guide, nous apprend que nous sommes tous au fond de nous des bouddhas.
Carnet de prière : c'est un bel objet, que j'aime utiliser ; il est essentiellement écrit en tibétain, nous récitons les "prières", chansons, mantras en tibétain;
certains sont traduits, pas tous. Celui que je préfère est le carnet de «Méditation de Chenrezi», Chenrezi est un protecteur, il représente aussi la compassion.»
 
 
Peux-tu m’expliquer pourquoi tu es devenu bouddhiste ?
Franchement, je ne sais pas ; je n’ai pas cherché à devenir bouddhiste, c’est arrivé comme ça.
Quel a été le parcours personnel qui a fait de toi, aujourd'hui, une croyante ?

Je suis née catholique et j'ai passé toute ma scolarité dans des écoles catholiques. J’étais très croyante, par exemple, petite je voulais aller à tous les cours de catéchisme, je me déguisais en Marie… Ma croyance s’est petit à petit affaiblie avec le discours du Vatican. Longtemps, Sœur Emmanuelle a été mon modèle. Et puis, il y a quelques années, j’ai remis en cause la notion de Dieu ou dieu et suis devenue athée.
J’ai découvert la méditation et j’ai rencontré par hasard une personne qui l’enseignait ; j’ai découvert plus tard qu’il était bouddhiste. Il organise des retraites chaque année dans un temple bouddhiste. Malgré quelques réticences en raison de mon athéisme, je suis partie faire une retraite méditative.
Il s’est passé quelque chose que je ne peux expliquer mais j’ai su.
Pendant un an, j’ai lu sur le bouddhisme, j’ai fini par «prendre refuge» et j’ai reçu un nouveau nom.
Est-ce que tu es pratiquante ?
On pratique obligatoirement un minimum lorsqu’on est bouddhiste.
As-tu déjà pensé pouvoir être croyante sans être dans la pratique ?
Il n’y a pas de dieu dans le bouddhisme, juste des divinités (dans le bouddhisme que je pratique). Bouddha dit que nous sommes tous des bouddhas au fond de nous. Le but du bouddhisme est d’atteindre l’éveil pour le transmettre aux autres. Sans pratique, pas de croyance.
  
En quoi consiste concrètement ta pratique religieuse, par exemple sur une semaine ? Quelles sont les actions que tu dois mener ?
Ce que j’aime dans le bouddhisme, c’est qu’il faut dans un premier temps chercher le bien-être, le calme en soi.
La première pratique est la méditation : cela veut dire tous les jours, se poser sur un coussin et calmer son esprit tranquillement pendant au moins une demi-heure.
Le samedi, je vais passer 2 heures au moins à méditer avec un carnet de prières. Il m’arrive aussi de méditer avec des méditations bouddhistes parlées (CD).
J’oubliais , avant chaque méditation, je dois commencer en me prosternant devant Bouddha et en rappelant que j’avais pris refuges (quelques petites phrases) et à la fin dédier la méditation ou le rituel aux autres (dédicace).
La compassion est un des pilier du bouddhisme.
Je dois aussi lire et donc apprendre afin de progresser.
Le bouddhisme est compliqué et il vient du continent asiatique : notre cerveau occidental a du mal par moment à comprendre certains fonctionnements (par exemple : la question du karma et de la réincarnation).
Il n’y a pas de temple où je vis, je fais cela chez moi et je fais des retraites méditatives dans le temple dont je dépends une ou deux fois par an.
Est ce qu’être pratiquante dans ta religion t’a déjà posé des problèmes dans ton quotidien ? Par exemple : dans les relations amoureuses, au travail, des phénomènes de rejet en société, …
Non, personne ne le sait, cela m’appartient et ma famille ne l’accepterait pas.

Est ce que tu trouves qu’être bouddhiste est une bonne chose ?

Oui cela a été une belle surprise, j’aime cette religion et sa philosophie. Elle m’apaise, j’y ai trouvé ce que je cherchais.

 Est-ce que c'est une croyance que tu recommandes autour de toi ?
Je ne recommande rien, je n’ai pas à faire de prosélytisme . Chacun doit suivre son propre chemin.

Si oui, pourquoi ? Dans l'absolu, qu’est-ce que cela pourrait m’apporter de devenir pratiquant dans ta religion ? 
Cela t’apporte d’être plus serein, plus calme, plus tolérant avec les autres et avec toi-même. Une vision différente de la vie.
Je crois que c’est déjà beaucoup.

Quelles sont les contraintes de ta religion ? Par exemple au niveau alimentaire ou dans la vie quotidienne, que t’impose-t-elle ?

Voila quelques unes des conduites à tenir après avoir pris refuge, c’est important :
1. Ne pas nuire aux êtres vivants et ne pas retirer la vie d’où le végétarisme (ce que j'étais déjà avant de devenir bouddhiste).

2. Ne pas prendre ce qui n'est pas donné.
3. Ne pas mener une vie sexuelle dissolue.
4. Ne pas user de paroles inutiles, blessantes ou mensongères.
5. N'ingérer aucun produit intoxicant qui supprime la maîtrise de soi (alcool ou drogues).
Mais il n’y a pas vraiment d’obligation, d’imposition.
Que sais-tu des autres religions ? Est ce que tu sais ce que c’est être catholique, bouddhiste, juif, ou musulman ?
Ce sont les 3 grandes religions monothéistes, je connais assez bien le catholicisme, et les autres un petit peu grâce à des amis ou des relations de travail. Difficile de les résumer ici.

Si oui, est-ce que tu as des amis dans ces autres religions ?
Oui dans toutes.
Si oui, est-ce qu’il arrive que vous discutiez ensemble de vos croyances respectives ?
Je laisse les personnes en parler et les interroge mais je ne souhaite pas parler de la mienne. Les gens ont du mal, pensent que le bouddhisme est une philosophie or la philosophie fait partie du bouddhisme mais pas plus.

———
Ceci clôt ma série sur la pratique religieuse. Les autres épisodes sont ici : être juif, être musulman, être protestant, être catholique. Merci à tous mes interviewés d'avoir joué le jeu.

jeudi 30 octobre 2014

Qu'est ce qu'être catholique ?

Ces derniers temps, les religions sont très présentes dans les médias mais essentiellement pour les opposer les unes aux autres. En tant que personne (j'ai reçu une éducation catholique mais je n'ai pas trouvé la foi), je trouve qu'on en parle mais sans jamais expliquer en quoi cela consiste. Ainsi, catholique, juif, musulman, … deviennent de simples éléments du langage dont la réalité quotidienne n'a plus aucun contenu.
J'ai eu envie, en tant que blogueur, de revenir à la dimension humaine de la religion et de faire une série d'articles sur le sujet. Via Twitter, j'ai cherché et trouvé des pratiquants de chaque religion. A chacun, j'ai posé les mêmes questions par mail.
Jusqu'à vendredi, je te présente leurs réponses. L'ordre de parution a été tiré au sort.
Qu'est ce qu'être catholique ?

Bonjour @Thierry_PELTIER

Pour illustrer l'article, peux-tu me trouver une image sur internet qui représente, symbolise ou fait sens dans ta foi catholique ?

«Sur cette icône, deux personnes côte à côte.
Ils se ressemblent : même taille, même silhouette, même regard, même rayonnement de lumière. Ils ne sont pourtant pas identiques : leurs couleurs,
leurs amples vêtements et leurs gestes diffèrent. Ils ne sont pas face à face
dans une relation qui nous exclurait, mais ils partagent la même perspective.
Leurs visages silencieux, leurs yeux larges ouverts nous accueillent en paix.
Le Christ est reconnaissable par la croix évoquée dans son nimbe.
A son côté un compagnon de route. Jésus pose son bras sur son épaule
d’un geste qui ne retient pas mais qui montre le lien qui les unit et aussi
la responsabilité qu’il lui confie. Il s’appuie sur son ami et l’envoie au devant de lui.
Le compagnon montre le Christ et bénit. Ce dernier geste du Christ sur la terre
(Luc 24.50), propre au Sauveur sur les icônes, est accompli ici par le disciple, encouragé par son Seigneur. Bénir, c’est manifester et célébrer que Dieu veut donner la vie en plénitude. Le Christ porte un gros volume, le disciple un rouleau :
la Bonne Nouvelle. Le Christ est la Parole en personne, il a transmis à ses amis
tout ce qu’il a reçu de son Père et leur demande de proclamer
l’Evangile par toute la terre.»
 
 

Peux-tu m’expliquer pourquoi tu es devenu catholique ?
Quel a été le parcours personnel qui a fait de toi, aujourd'hui, un croyant ?


J’ai été élevé dans une famille catholique, mais je peux dire que ce n’est qu’à l’âge de 20 ans que je le suis devenu réellement. A cette époque, j’ai connu une communauté qui proposait aux croyants une spiritualité très vivante et très simple. Cette communauté s’appelle les Focolari. Elle est née en Italie, mais s’est répandue partout dans le monde maintenant. Ils proposent de vivre vraiment l’Evangile par sa mise en pratique toute simple dans le milieu même où nous vivons. Ses grandes valeurs sont l’amour réciproque, l’unité, la relation avec Jésus sur la croix…

Est-ce que tu es pratiquant ?

Oui, pratiquant régulier. Je vais aussi à la messe en semaine bien souvent.
As-tu déjà pensé pouvoir être croyant sans être dans la pratique ?
Non. Pour moi, c’est essentiel. A-t-on déjà entendu dire «je suis un nudiste non pratiquant» ou «je suis un haltérophile non pratiquant» ?
  
En quoi consiste concrètement ta pratique religieuse, par exemple sur une semaine ? Quelles sont les actions que tu dois mener ?
La journée : je prie le matin et le soir, parfois la messe, temps de lecture de la Parole de Dieu dans la Bible.
Pour la semaine : messe le dimanche.
Toutes les 3 semaines environ : sacrement de la réconciliation.
3 fois par an : récollection ou retraite en silence.
Est ce qu’être pratiquant dans ta religion t’a déjà posé des problèmes dans ton quotidien ? Par exemple : dans les relations amoureuses, au travail, des phénomènes de rejet en société, …
Oui, il y a des milieux où ma façon d’être ne plait pas du tout. Mais très curieusement, je n’ai aucune difficulté avec les athées. C’est avec certains catholiques que ça ne tourne pas bien. J’ai même été cité en justice par l’un d’eux. Ils ne supportent pas mon ouverture et mon esprit de tolérance. Mais à part ça, je n’ai jamais eu de problèmes avec d’autres croyants ou des incroyants.

Est ce que tu trouves qu’être catholique est une bonne chose ?

Oui, si on place résolument sa relation à Dieu comme plus importante que tout ce qui en découle : l’obéissance à l’Eglise, par exemple. Si je n’ai pas une relation soumise et régulière avec Dieu, inutile de défendre quoique ce soit. On est alors dans la peau des Pharisiens de l’Evangile.

 Est-ce que c'est une croyance que tu recommandes autour de toi ?
Jamais, je ne prêche. Mais ma façon de vivre a déjà interpellé des gens qui me demande de me justifier. Alors, oui, je recommande.

Si oui, pourquoi ? Dans l'absolu, qu’est-ce que cela pourrait m’apporter de devenir pratiquant dans ta religion ? 
Rien. Fréquente d’abord Dieu, laisse-toi séduire par Lui, guette chacun des signes qu’Il t’adresse dans ta vie. Après, il te montrera lui-même l’importance de ta pratique.

Quelles sont les contraintes de ta religion ? Par exemple au niveau alimentaire ou dans la vie quotidienne, que t’impose-t-elle ?

Le catholicisme n’est pas une religion des contraintes. Il n’impose aucune façon de s’habiller, de se nourrir, etc. Il demande aux chrétiens de faire pénitence le vendredi et pendant le carême et de jeûner le mercredi des cendres et le vendredi saint. En Belgique, il n’y a plus aucune obligation de ne pas manger de viande.
Que sais-tu des autres religions ? Est ce que tu sais ce que c’est être catholique, bouddhiste, juif, ou musulman ?
Oui, cela m’intéresse beaucoup.

Si oui, est-ce que tu as des amis dans ces autres religions ?
J’ai des amis Juifs, musulmans, protestants, orthodoxes et je connais des bouddhistes.
Si oui, est-ce qu’il arrive que vous discutiez ensemble de vos croyances respectives ?
Oui, bien sûr. Comment peut-on aimer sans connaître l’autre ? Cela se fait dans un esprit d’ouverture et de tolérance.

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Déjà en ligne : être juif, être musulman, être protestant. Demain, ultime épisode de la série avec : être bouddhiste.
 

mercredi 29 octobre 2014

Qu'est ce qu'être protestant ?

Ces derniers temps, les religions sont très présentes dans les médias mais essentiellement pour les opposer les unes aux autres. En tant que personne (j'ai reçu une éducation catholique mais je n'ai pas trouvé la foi), je trouve qu'on en parle mais sans jamais expliquer en quoi cela consiste. Ainsi, catholique, juif, musulman, … deviennent de simples éléments du langage dont la réalité quotidienne n'a plus aucun contenu.
J'ai eu envie, en tant que blogueur, de revenir à la dimension humaine de la religion et de faire une série d'articles sur le sujet. Via Twitter, j'ai cherché et trouvé des pratiquants de chaque religion. A chacun, j'ai posé les mêmes questions par mail.
Jusqu'à vendredi, je te présente leurs réponses. L'ordre de parution a été tiré au sort.
Qu'est ce qu'être protestant ?

Bonjour @pasteurwoody

Pour illustrer l'article, peux-tu me trouver une image sur internet qui représente, symbolise ou fait sens dans ta foi protestante ?

«Cette image issue du film "intouchable" évoque la question du regard
qui me semble fondamentale en protestantisme : j'existe dans le regard de l'autre qui me renvoie à l'Autre, le divin qui transcende mon état, ma situation, ma personnalité.
Le protestantisme est une manière de se tenir face à l'Autre qui me permet
de meilleures relations avec les autres. Surtout, c'est le sens de la grâce, ma dignité m'est offerte par un regard bienveillant non conditionné par ma ma profession,
ma famille d'origine, mon travail, mes réalisation. L'expression protestante de la foi chrétienne me révèle ma valeur intrinsèque par delà les étiquettes qu'on a pu m'imposer et qui ne disent qu'une partie infime de mon être
qui est, au regard de Dieu, infini.»
 
 

Peux-tu m’expliquer pourquoi tu es devenu protestant ?  Quel a été ton parcours pour devenir croyant ?

Je suis né dans une famille chrétienne, mon père étant protestant, ma mère catholique. La question de la foi n'en était pas une. Je dirais que nous étions tous des croyants par tradition familiale, assistant aux célébrations de manière épisodique. L'éducation religieuse fut essentiellement catholique pendant l'école primaire jusqu'à ce que je ressente une insatisfaction : cet univers religieux me semblait très éloigné de la vie quotidienne. C'est alors que j'ai basculé dans le protestantisme où le pasteur avait une approche de la religion qui était à la fois plus sous forme de dialogue et laissant plus de place aux questions, à la critique, à la vie de tous les jours.

Tu es pratiquant. As-tu auparavant pensé pouvoir être croyant sans être dans la pratique ?

Etre croyant et pratiquant m'a toujours semblé une évidence. Qu'est-ce que serait croire sans agir en conséquence. De mon point de vue, la pratique religieuse ne se limite pas à la participation aux offices ou à l'usage courant, mais à vivre avec cette dimension religieuse bien active. Etre croyant sans aimer, par exemple, me semble assez contradictoire. Ne jamais lire la Bible, me semblerait problématique également.
En quoi consiste concrètement ta pratique religieuse, par exemple sur une semaine ? Quelles sont les actions que tu dois mener ?
Le protestantisme ne m'oblige à rien. Je n'ai donc pas actions particulières que je doive mener. En revanche, ma foi se nourrit chaque semaine du culte, de la lecture personnelle de la Bible, de la méditation qui est pour moi synonyme de prière.
J'ajoute que pratiquer ma religion, c'est rencontrer du monde, être à l'écoute de l'actualité, m'intéresser à ce qui se passe à proximité et au loin, m'intéresser à toutes les dimensions de la vie, prendre soin de l'environnement, de mon corps... mais sans suivre des prescriptions particulières. Je dirais que le protestantisme m'encourage à vivre selon une éthique de responsabilité.
Est ce qu’être pratiquant dans ta religion t’a déjà posé des problèmes dans ton quotidien ? Par exemple : dans les relations amoureuses, au travail, des phénomènes de rejet en société, …
Etre protestant pratiquant ne m'a jamais mis en difficulté (moins encore dans mon travail étant pasteur et donc salarié par mon Eglise).
Cela a plutôt été une aide en m'apportant une histoire à laquelle me référer, des figures auxquelles m'identifier et une grande tradition d'interprétation des textes bibliques, des idées, qui m'a permis d'apprendre à penser par moi-même, à faire des choix aussi librement que possible. Certes, être croyant a pu être l'objet de quelques railleries de la part de personnes ayant une image dévalorisée de la religion. Certes j'ai rencontré des personnes regrettant que les protestants n'aient pas été tous massacrés en 1572 lors de la Saint Barthélémy, mais cela ne m'a jamais posé de problème sérieux.

Est ce que tu trouves qu’être protestant est une bonne chose ? Est-ce que c'est une croyance que tu recommandes autour de toi ?

Etre protestant est selon moi une excellente chose dans la mesure où cela m'apprend à être libre et solidaire, à être heureux avec les autres (et non contre les autres). Sans l'imposer, je recommande chaudement le protestantisme.
Si les religions sont comme des langues, je dirais que le protestantisme est une excellente langue pour raconter la vie dans toute sa splendeur et la faire aimer autour de soi.

Si oui, pourquoi ? Dans l'absolu, qu’est-ce que cela pourrait m’apporter de devenir pratiquant dans ta religion ? 
On peut déjà considérer que le protestantisme ne cherche pas à être utile ou à apporter quelque chose. Le protestantisme n'envisage pas non plus qu'il soit la seule manière possible d'être croyant. Je dirais que le protestantisme pourrait t'encourager et t'accompagner si tu apprécies de vivre la religion de manière libre et donc responsable, si tu apprécies que la religion t'aide à mieux comprendre l'existence, si tu souhaites développer une compréhension de l'humanité qui s'ouvre à l'universel, si tu veux mettre des mots sur la foi qui naît en toi.

Quelles sont les contraintes de ta religion ? Par exemple au niveau alimentaire ou dans la vie quotidienne, que t’impose ta religion ?

Pas de contrainte, notamment au niveau alimentaire. Tout est permis, mais tout n'est pas utile, écrivait l'apôtre Paul. Cela signifie qu'il m'appartient d'ajuster mon comportement à la situation dans laquelle je suis. S'il y avait une contrainte à noter, c'est celle de ne se soumettre à aucune contrainte et de préférer l'obéissance qui est une manière de se mettre à l'écoute d'une autre parole que la mienne.
Nous voyons, avec Jésus, de quelle manière les usages de l'époque étaient transgressés pour que la vie puisse se frayer un chemin. Les apôtres ont poursuivi dans cette voie.
Que sais-tu des autres religions ? Est ce que tu sais ce que c’est être catholique, bouddhiste, juif, ou musulman ?
On ne sait jamais ce qu'est une religion aussi bien que celui qui la vit de l'intérieur. Je sais la plupart des usages, je connais certains de leurs textes de références, je reconnais leur qualité, mais je n'ai jamais éprouvé de l'intérieur ce que peut être le bonheur d'être juif ou musulman, par exemple.
Si oui, est-ce que tu as des amis dans ces autres religions ? 
Oui, j'ai des amis dans ces autres religions.
Si oui, est-ce qu’il arrive que vous discutiez ensemble de vos croyances respectives ?
Il y a beaucoup de discussions sur la théologie, sur les pratiques religieuses, souvent pour avoir mon avis. C'est aussi l'occasion de se demander ce qu'un protestant pense de tel sujet de société et comment cela est pensé dans d'autres religions.

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Déjà en ligne : être juif, être musulman. A suivre dans l'ordre et jour après jour : être catholique et être bouddhiste. 

mardi 28 octobre 2014

Qu'est ce qu'être musulman ?

Ces derniers temps, les religions sont très présentes dans les médias mais essentiellement pour les opposer les unes aux autres. En tant que personne (j'ai reçu une éducation catholique mais je n'ai pas trouvé la foi), je trouve qu'on en parle mais sans jamais expliquer en quoi cela consiste. Ainsi, catholique, juif, musulman, … deviennent de simples éléments du langage dont la réalité quotidienne n'a plus aucun contenu.
J'ai eu envie, en tant que blogueur, de revenir à la dimension humaine de la religion et de faire une série d'articles sur le sujet. Via Twitter, j'ai cherché et trouvé des pratiquants de chaque religion. A chacun, j'ai posé les mêmes questions par mail.
Jusqu'à vendredi, je te présente leurs réponses. L'ordre de parution a été tiré au sort.
Qu'est ce qu'être musulman ?

Bonjour @KarimBen21

Pour illustrer l'article, peux-tu me trouver une image sur internet qui représente, symbolise ou fait sens dans ta foi musulmane ?

«La photo illustre les fidèles au moment de la prière dans la mosquée
«Masjid al-Haram» à La Mecque, premier lieu saint en Islam»
 
 

Peux-tu m’expliquer pourquoi tu es devenu musulman ? 
En islam, la religion se transmet par le père, donc je suis né musulman. J'ai eu une éducation dans se sens (tolérance, respect des autres, ramadan, ne pas manger de porc, pas d'alcool, etc.) mais pas approfondie et à l'adolescence, sans obligation particulière.
Je suis resté musulman avec quelques pratiques mais pas grande conviction, mais j'ai toujours cru en dieu !

Quel a été le parcours personnel qui a fait de toi, aujourd'hui, un croyant ?

A l'âge de 25 ans, je me suis plus intéressé à cette religion qui est vaste… J'ai beaucoup lu sur ma religion et les autres et j'en ai conclu que l'islam est l'aboutissement du message divin. Plus je lisais, plus tout m'est apparu plus logique, la découverte de soi…
On ressent beaucoup de chose pendant cette période, sensations inexplicables !

Est-ce que tu es pratiquant ? 

Oui, chaque jour !

As-tu déjà pensé pouvoir être croyant sans être dans la pratique ? 

Jusqu'à mes 25 ans, oui mais aujourd'hui, non.
Concrètement, en quoi consiste ta pratique religieuse ? Par exemple sur une journée ou sur une semaine, quels sont précisément tes actes religieux ?
Au quotidien, j'accomplis mes 5 prières obligatoires, mon comportement avec les autres, mes parents, ma famille… Le respect de mon prochain (associatif, aider les autres famille et ami)

Est ce qu’être pratiquant dans ta religion t’a déjà posé des problèmes dans ton quotidien ? Par exemple : dans les relations amoureuses, au travail, des phénomènes de rejet en société, …

J'ai beaucoup de chance car je suis dans une entreprise avec des gens très bien et respectueux.

Est ce que tu trouves qu’être musulman est une bonne chose ?

Oui, pour l'ouverture d'esprit. Musulman, je relativise beaucoup, je vois du positif dans tout, j'aide les autres… Ça me permet d'être plus en phase avec moi même et j'assume !
Est ce que c’est une croyance et une pratique que tu recommandes autour de toi ? 
Oui, sur le plan spirituel et pour la découverte de soi… On apprend à vivre avec les interdictions mais dans chacune d'elle, il y a une raison.

Si oui, pourquoi ? Dans l'absolu, qu’est-ce que cela pourrait m’apporter de devenir pratiquant dans ta religion ? 

Je ne sais pas vendre mais cette religion m'apporte énormément, c'est presque indéfinissable ! On est guidés par le Coran et on est fiers d'être se que l'on est…

Quelles sont les contraintes de ta religion ? Par exemple au niveau alimentaire ou dans la vie quotidienne, que t’impose ta religion ?

La seul contrainte est alimentaire. Lorsque je suis invité chez des amis je ne manges pas de viande…
Que sais-tu des autres religions ? Est ce que tu sais ce que c’est être catholique, bouddhiste, juif, ou protestant ?
Je pense en savoir plus que certains pratiquants sur leur religion, sauf sur le bouddhisme !
Si oui, est-ce que tu as des amis dans ces autres religions ? 
J'ai des amis juif, catholique et protestant.
Si oui, est-ce qu’il arrive que vous discutiez ensemble de vos croyances respectives ?
Oui souvent… mais j'ai plus de mal avec mes catholiques car on revient souvent sur les incohérences de cette religion… sur un plan théologique !

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Déjà en ligne : être juif. A suivre dans l'ordre et jour après jour : être protestant, être catholique et être bouddhiste. 

lundi 27 octobre 2014

Qu'est ce qu'être juif ?

Ces derniers temps, les religions sont très présentes dans les médias mais essentiellement pour les opposer les unes aux autres. En tant que personne (j'ai reçu une éducation catholique mais je n'ai pas trouvé la foi), je trouve qu'on en parle mais sans jamais expliquer en quoi cela consiste. Ainsi, catholique, juif, musulman, … deviennent de simples éléments du langage dont la réalité quotidienne n'a plus aucun contenu.
J'ai eu envie, en tant que blogueur, de revenir à la dimension humaine de la religion et de faire une série d'articles sur le sujet. Via Twitter, j'ai cherché et trouvé des pratiquants de chaque religion. A chacun, j'ai posé les mêmes questions par mail.
Jusqu'à vendredi, je te présente leurs réponses. L'ordre de parution a été tiré au sort.
Qu'est ce qu'être juif ?
[Nota : mon répondant a requis l'anonymat, ce que je respecte]
 
Tout d'abord, pour illustrer l'article, j'ai besoin d'une image. Peux-tu me trouver une illustration sur internet qui représente, symbolise ou fait sens dans ta foi et m'expliquer ce choix ?


«La religion juive se caractérise essentiellement par son rapport au texte, l'étude quotidienne de la Thora et du Talmud. Ces nombreux textes informent sur les détails d'une pratique riche et assez complexe dans la vie quotidienne, mais ils expliquent surtout le but et la façon dont l'observance de toutes ces lois peut faire sens, et donner une consistance à la croyance».


Peux-tu m’expliquer pourquoi tu es devenu juif ? Quel a été le parcours personnel qui a fait de toi, aujourd'hui, un croyant ?
Je suis né dans une famille croyante et pratiquante. A ma majorité, je suis parti en Israël étudier les textes qui expliquent la pratique qui m'a été inculquée dès mon plus jeune age, et toute la philosophie qui correspond à nos croyances. J'ai fait le choix de prolonger ce que j'ai vécu dans ma famille et, à mon tour, je transmets ma tradition à mes enfants.
Ils choisiront par eux-même ce qu'ils feront de cette pratique et de cette croyance à l'âge adulte.
Est-ce que tu es pratiquant ? 
Oui, on peut dire que je le suis à 95% des prescriptions religieuses de la Loi juive. Être pratiquant consiste avant tout à connaitre les lois, et c'est parce que je les connais avec précision que je peux me déclarer pratiquant et donner mon niveau de pratique.
As-tu déjà pensé pouvoir être croyant sans être dans la pratique ?
Non, car je suis né dans une famille pratiquante et que j'ai été élevé là dans tous les détails de la tradition juive avant même de connaitre et comprendre le sens de cette pratique.
Concrètement, en quoi consiste ta pratique religieuse ? Par exemple sur une journée ou sur une semaine, quels sont précisément tes actes religieux ?
L'essentiel consiste dans le fait d'observer le Chabat, interdiction de travailler, qui comporte beaucoup de déclinaisons et de détails, manger casher, c'est à dire selon les règles de la cacherout, énormément de détails aussi, l'étude des textes et les prières quotidiennes, ainsi que les lois concernant l'habillement : l'obligation de porter des Tsitith (fils qui pendent sur les coté de la veste), et la Kippa pour les hommes, les limites qui respectent la pudeur pour les femmes : pas de pantalons, de jupes courtes, de décolletés ou de hauts sans manches.
 
Est ce qu’être pratiquant dans ta religion t’a déjà posé des problèmes dans ton quotidien ? Par exemple : dans les relations amoureuses, au travail, des phénomènes de rejet en société, …
Cela m'a posé des difficultés, des limites, des contraintes, mais pas de PROBLÈMES : j'ai toujours pu faire avec, les faire admettre, me faire respecter en respectant les autres.

Est ce que tu trouves qu’être juif est une bonne chose ? Est ce que c’est une croyance et une pratique que tu recommandes autour de toi ? 

Contrairement au christianisme qui se choisit par le baptême, être juif ou juive ne se choisit pas. On nait ainsi si notre mère est juive, et d'après la loi juive, on le reste toute notre vie qu'on le veuille ou non.
Être juif n'est ni une bonne ni une mauvaise chose, c'est un destin auquel on répond comme on l'entend, comme on le désire, comme être vivant, comme être homme ou être femme.
C'est une bonne chose que de choisir librement d'en faire ce que l'on pense bon d'en faire…
Il n'y a donc pas à recommander à qui que ce soit d'être juif, on peut juste aider quelqu'un qui l'est à trouver la voie qui lui correspond le mieux pour le vivre et éventuellement l'exprimer.
Si oui, pourquoi ? Dans l'absolu, qu’est-ce que cela pourrait m’apporter de devenir pratiquant dans ta religion ? 
Si tu ne te sens pas juif, rien je crois…
C'est parce qu'on a à répondre de quelque chose que cela prend du sens. Pour quelqu'un qui est né juif, je pense que la pratique donne du sens à son identité, au fil de certains actes, il se rapproche de son essence, de cette définition qui le précède, et dont il peut rendre compte personnellement déjà par l'étude des textes, puis par la pratique, puis par la prière.
Quelles sont les contraintes de ta religion ? Par exemple au niveau alimentaire ou dans la vie quotidienne, que t’impose ta religion ?
Manger casher consiste en beaucoup de choses.
Tous les végétaux et leurs dérivés sont permis, donc les alcools aussi par exemple, sauf le vin qui a un statut à part.
Pour les aliments d'origine animale :
- Les mammifère doivent être des ruminants qui ont aussi le sabot fendu. Le porc a le sabot fendu mais ne rumine pas, le cheval c'est l'inverse, les deux ne sont pas casher.
- Ils doivent faire l'objet d'un abattage rituel puis la viande doit être salée avant cuisson.
- Pour les poissons et tout ce qui nage : ils doivent avoir des écailles et des nageoires. Tous les fruits de mer sont interdits par exemple.
- Les poissons ne doivent pas faire l'objet d'un abattage rituel, ni de salaison ou préparation particulière.
- Tous ces aliments casher doivent être cuisinés dans un certain ordre :
on ne peut mélanger les viandes et les laitages ; les poissons et les végétaux sont considérés comme neutres, on peut les mélanger à la viande ou aux laitages.
Que sais-tu des autres religions ? Est ce que tu sais ce que c’est être catholique, musulman, protestant ou bouddhiste ?
Je me suis beaucoup intéressé au sens des messages que les autres religions monothéistes véhiculent, et notamment à la finalité de l'homme sur terre, ainsi qu'à l'essentiel de leurs pratiques.
Je ne connais quasiment rien au Bouddhisme.
Si oui, est-ce que tu as des amis dans ces autres religions ?
Oui, et même chez les témoins de Jehovah, mais pas chez les bouddhistes, ce n'est absolument pas un refus, mais je n'en ai pas rencontré.
Si oui, est-ce qu’il arrive que vous discutiez ensemble de vos croyances respectives ?
Oui, c'est spontanément un sujet que nous abordons, régulièrement, facilement; car il nous préoccupe. Nous échangeons sur nos idées, nos idéaux, nos doutes et nos convictions avec beaucoup de curiosité et d’intérêt mutuel

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A suivre dans l'ordre et jour après jour : être musulman, être protestant, être catholique et être bouddhiste. 

lundi 20 octobre 2014

L'entre-soi de la république



C'est au moment de sa réélection à la tête du Sénat, que je me suis un tout petit peu intéressé à @Gerard_Larcher sur Twitter. Je ne l'avais jusque là que très peu croisé sur les réseaux sociaux, et pour cause. Voici, au moment de la rédaction de cet article, ce que sont les 5 derniers tweets de ce monsieur :













Autrement dit, voici un élu de la République qui utilise les médias sociaux pour ne parler que de lui-même, de sa grandeur, de ses brillantes déclarations, de son image médiatique. 100% des tweets de @Gerard_Larcher parlent de @Gerard_Larcher, de lui, de lui, de lui…

Mais là où les choses s’aggravent encore, c'est quand j'observe avec attention les 154 profils dont il a choisi de suivre l'actualité ; c'est à dire l'ensemble des personnes à qui il s'intéresse sur cette place publique qu'est Twitter : 

 
Les gens à qui s'intéresse @Gerard_Larcher [extrait]

Si tu veux voir le détail, clique >là<. En clair, il s'agit d'un aréopage d'élus, très majoritairement de son propre camp auquel s'ajoute un minuscule florilège de quelques journalistes ou organes de presse.

Le profil de @Gerard_Larcher sur Twitter est à mes yeux la plus belle démonstration de cet «entre-soi» de la République. Cet homme, second personnage de l'Etat, de notre système démocratique par représentation, ne parle que de lui-même. Et s'il lui prenait l'idée de vouloir prendre quelques nouvelles du monde au travers des tweets de sa TL, il ne pourrait lire que les messages de ses propres amis de droite et de quelques journalistes.

@Gerard_Larcher ne s'intéresse à aucun citoyen, n'entretient aucun dialogue et n'a aucun contact avec une quelconque réalité sociale au quotidien. Je l'ai aussi testé durant ces dernières semaines, @Gerard_larcher ne prend pas non plus la peine de répondre à ses mentions ; je ne suis même pas sûr qu'il les lise.

Pour lui, Twitter est comme un panneau publicitaire sur lequel il vient punaiser sa photo, afficher ses déclarations, illustrer à l'infini sa grandeur et sa gloire. Les Françaises-Français, le peuple des électeurs n'existent pas dans sa réalité. Cela ne l'intéresse pas…

Pour conclure, mon conseil à @Gerard_Larcher : prendre contact avec moi au plus vite pour suivre une formation à l'usage des réseaux sociaux. Je cherche justement où investir ma passion de la communication écrite.