Justice League of America (Black Canary, Flash Gordon, Superman, Aquaman, and Batman) [source]
Peut-être que les spécialistes me contrediront, mais personnellement, je trouve qu'on peut parler de société humaine à partir du moment où se met en place un processus de justice. Avant ça, c'est le colosse du coin qui fait sa loi, le molosse du quartier qui dirige la bande, le beau-gosse à la plus grosse massue qui régne sans partage. Comme quoi, la taille de l'engin doit tout de même avoir quelque importance.
Dans un groupe donné, il y a toujours une certaine proportion de membres qui considère que, quitte à se prendre des coups sur la tête, autant que ce soit en sachant qu'elle les a quand même bien cherchés. Une certaine partie de l'humanité conserve, de longue date, de gros problèmes de souplesse au niveau de l'échine et s'obstine à vouloir rester debout.
Il arrive que la communauté dans son ensemble, quand il lui prend de suivre cette bande d'entêtés incurables, décide de changer complétement le personnel de la Direction. Elle opte pour une nouvelle méthode de management et organise ce qu'on appelle la Justice.
C'est sans doute pour compliquer le retour toujours possibles des porteurs de biceps et d'objets contondants (c'est parfois la même chose, note bien !), qu'elle sépare avec soin les gars qui décident de la Loi de ceux qui ont en charge de l'appliquer. S'il advient ainsi qu'un crétin soit élu et qu'enivré de cette victoire, il lui prenne des envies de dictature, elle garde ainsi la garantie de la pérennité du Droit.
Aux États-Unis, les Juges sont élus par le peuple. Ça peut avoir l'air d'une bonne idée sur le papier. Mais on sait d'expérience qu'il est électoralement plus rémunérateur d'agiter les bas instincts des foules que de leur offrir de comprendre par elles-mêmes. La complexité du monde est dû, vraisemblablement, au trop grand nombre de nuances possibles entre le tout noir et le tout blanc. Mais on sait d'expérience que la peur et le besoin de sécurité sont plus faciles à exacerber que l'intelligence et le discernement.
En France, après la suppression du Juge d'Instruction, le gars qui décidera de ton avenir carcéral sera clairement à la merci du pouvoir politique. S'il tient à avancer dans la vie et s'il veut continuer à cotiser pour sa retraite privée, tout en finançant les études des enfants, il tranchera le plus souvent de manière à plaire à ses supérieurs. C'est un sentiment tout à fait humain, une faiblesse dont le système actuel nous préservait.
Mais quel urgence y a-t-il donc, pour ce gouvernement, à vouloir ainsi ce saisir de tous les pouvoirs ? Les services secrets recentralisés, la gendarmerie et la Police Nationale qui fusionnent pour ne former qu'un seul corps à direction unique, les médias de l'Etat dont l'attribution des présidences passent par l'agrément du Président de la République et pour très bientôt, le contrôle direct et complet de tout le système judiciaire.
Vous croyez qu'ils ont si peur que cela pour 2012 ?