Nous vivons dans ce que nous appelons une démocratie républicaine. Ça veut dire que régulièrement, tu choisis des gens pour te représenter et défendre tes droits au sein des Institutions qui sont les piliers de cette République.
Nous vivons dans un État de Droit. Ce qui signifie que nous avons écrit des textes qui définissent la manière dont les différentes institutions doivent fonctionner, ce qui est permis ou pas, ce genre de chose. Si on était au football, tu y trouverais la règle du hors-jeu par exemple et la liste des cas où l'arbitre est autorisé à infliger un carton à l'un des participants.
Parmi ces textes qui encadrent notre droit, il y a la déclaration universelle des droits de l'Homme et du citoyen. L'un de ces droits est le «droit au travail». Il a été proclamé dans la Constitution de 1958 ("Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi") et à l'article 23 de la Déclaration des Nations unies de 1948 :
«Toute personne a droit au travail,
au libre choix de son travail,
à des conditions équitables et satisfaisantes de travail
et à la protection contre le chômage»
Ainsi, les textes piliers de notre République imposent à nos élus de nous fournir un travail, que ce travail doit être de bonnes conditions et bien rémunéré. À défaut de nous refiler un boulot, il fait intégralement partie des droits de l'homme et du citoyen que de toucher le chômage.
Loin d'être un système d'assurance dans lequel tu cotises quand tu peux, pour récupérer tes billes plus tard, le chômage est un dû. La rémunération juste du chômage fait partie des droits de l'Homme. Le reste, c'est de la comptabilité.
Dès lors, si un homme ou une femme politique critique les sans emploi, il convient de lui rappeler que c'est son travail d'élu que de créer de l'emploi pour tous. Et que le travail de qualité doit être équitablement réparti et rémunéré. Il convient de souligner surtout que c'est exactement sa fonction d'élu que de défendre les citoyens et non pas de leur taper dessus.
Seulement, nous avons développé une société industrielle qui n'a plus besoin de tous les bras disponibles. Même si nos élus font encore semblant d'y croire, nous sommes sortis de la société du travail. Ici ou là, partout où tu regardes, il y a une machine qui remplace à elle seule, un certain nombre d'emplois humains.
Le plus gros problème est que ces machines qui produisent de la richesse ne cotisent pas pour le chômage des humains inemployés.
Il ne reviendra pas le temps où tout le monde est occupé à plein temps. Nous pouvons le regretter mais ce serait oublier que la Terre n'en peut plus de notre croissance à l'infini.
Pour chaque offre d'emploi, il y a 14 chômeurs disponibles. ce sont les statistiques officielles du gouvernement. Tout autre discours que celui-là est du bruit avec la bouche. Il n'y a pas plus de fainéants chez les sans-emplois que chez les salariés. Il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir, ni de traverser la rue pour se faire embaucher.
Tu peux être un demandeur d'emploi hyper-actif qui multiplie les candidatures et rester sur le carreau. Ça n'est pas de ta faute. Il n'y a rien chez toi d'anormal. Tu vis juste à cette époque étrange où l'on te punit de ne pas trouver le travail qui n'existe plus.
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Nota benêt : si tu es avocat et que tu aimes les combats fondamentaux, on peut lancer une action de groupe sur la manière dont les gouvernements traitent les chômeurs depuis 30 ans !
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