mercredi 31 décembre 2008

Les vœux [et au pieu !]


Il a repris ce même décor pour ce soir…



Discours des vœux de Nicolas Sarkozy, le 31 décembre 2008.
Je ne vous mets que les meilleurs moments, la version complète est ici

Mes chers compatriotes,


[…] je veux penser d’abord à ceux que la vie a durement éprouvés,
[…] Je veux penser à nos soldats […]. Je veux penser à leurs familles […]
Chacun d’entre vous en subit les conséquences. […] je mesure la responsabilité qui est la mienne. […] je l’assumerai pour que tous ceux qui en ont besoin soient protégés […].

[…] je vous ai toujours dit la vérité et j’ai agi. C’était mon devoir.[…]
Les initiatives que j’ai prises […] De même, l’immobilisme serait une faute

J’ai promis
[…]. La France a exigé […]
Nous obtiendrons des résultats
[…].
Dans une période de crise
[…], j’ai essayé de changer l’Europe. […] je reste persuadé que le monde a besoin d’une Europe forte, indépendante, imaginative.
Les difficultés
[…]. J’en suis pleinement conscient. Je suis plus décidé que jamais à y faire face, […].

Le plan de relance massif
[…] de 26 milliards d’euros […].
C’est un effort considérable. Des mesures
[…] pour sauver […] de ne plus délocaliser leur production. […] pour préserver notre tissu industriel.[…]
s’il faut faire davantage, nous le ferons mais en gardant notre sang froid.
Les difficultés,
[…] nous avons les moyens […].
[…] Je ne laisserai pas les plus fragiles se débattre seuls […] chaque Français qui reprendra un travail sera encouragé, valorisé, récompensé.[…]
chacun devra faire des efforts.

Car de cette crise va naître un monde nouveau
[…]

nous devons
[…] en travaillant plus, […], en poursuivant les réformes […]
nous réformerons l’hôpital
[…], la formation professionnelle […], notre organisation territoriale […], la recherche […]].
Je pense aussi à la réforme du lycée
[…] tant de fils et de filles, de familles modestes n’ont pas les mêmes chances que les autres. […] réfléchir ensemble, ce n’est pas perdre du temps pour la réforme. C’est en gagner.

Je pense enfin à la réforme de notre procédure pénale
[…] protéger nos libertés individuelles, […].

[…], je les mènerai avec le Premier ministre François Fillon et le gouvernement, […] qui permettra à la France de se faire une place dans ce nouveau monde qui se construit. […], nous deviendrons plus compétitifs, plus innovants. […],
nous préserverons les valeurs
[…] : le travail, l’effort, le mérite, la laïcité et la solidarité, […],

la France continuera d’agir en Afrique, en Asie,
[…] au Moyen Orient où je me rendrai dès lundi […] chercher partout les chemins de la paix, […] sa vocation d’agir pour les droits de l’homme.

Mes chers Compatriotes,
[…] La crise est une épreuve. Elle est aussi un défi. […], je veux le relever avec vous. Vous pouvez compter sur moi.[…].

Il y a dans le peuple français quand il est rassemblé assez d’énergie, d’intelligence et de courage pour que nous ayons ensemble confiance dans l’avenir. Nous allons sortir renforcés de cette crise. Du fond du cœur je présente à chacun d’entre vous mes meilleurs vœux […].



«…Harold Pinter aura cherché toute sa vie la vérité des êtres et des situations. Dans son travail d’écrivain comme dans sa vie de citoyen, il aura traqué sans relâche la bêtise humaine et ses nombreuses manifestations, les plus monstrueuses comme les plus anodines, l’absurdité se nichant autant dans les guerres que dans les routines de la vie quotidienne…»
Extrait du communiqué de l'Élysée pour le décès de Harold Pinter [le 24.12.2008]

L'an neuf [parait-il !]




Alors, vous l'aimez finalement l'an 2000 ?


Vous vous souvenez forcément de ce slogan qu'ils nous ont seriné durant la privatisation de France Telecom. Le changement de siècle et son cortège de merveilles à venir. Nous, bonnes poires comme à notre habitude, nous en avons imaginé des choses pour un futur toujours meilleur. Il y aurait des voitures volantes et des robots pour bosser à notre place. Des fringues inusables et des aliments délicieux qui maintiennent ton poids dans une zone idéale.

Le résultat des courses, c'est que nous terminons déjà la huitième année de ce siècle tant annoncé et que les voitures restent de plus en plus au garage. Soit par souci d'écologie, soit parce qu'on t'a retiré ton boulot et que tu n'as plus assez d'argent pour payer un plein d'essence.

[Et que tu es sur ton canapé dans un jogging devenu trop grand à déglutir des cacahouètes à pleines poignées].

Bientôt la décade et il sera temps de comprendre que nous nous sommes, une fois de plus, laissés berner. Les sirènes ont entonné leur chant et nous avons dansé de joie. Il suffit d'une jolie musique et nous nous trémoussons tels des enfants, tel des nés de la dernière pluie, sans plus retenir les paroles.

Elles contenaient pourtant tant de promesses, quand nous en souviendrons-nous ?

Bonne année 2009 à tous !

dimanche 28 décembre 2008

Les vacances [ces jours d'hiver !]


Noèl Mamère [source]


C'est vrai que
Nicolas aurait préféré pour sa part, profiter du yacht d'un ami ou bien villégiaturer au bord d'un lac dans la villa de l'une ou l'autre de ses richissimes relations. Malheureusement, comme souvent dans les couples, c'est madame qui s'occupe désormais de l'intendance. Le fauteuil d'Emmanuelle, petite sœur des pauvres, est désormais vacant et Carla a décidé d'y démontrer ses compétences. C'est donc presque en position de missionnaire qu'elle entreprend de visiter les favelas.

François Fillon est pour sa part casé depuis assez longtemps pour ne plus avoir ce genre de soucis dans ses relations conjugales. Le réveillon 2008 sera pour lui une grande aventure au fin fond de la Sarthe avec moultes ripailles de victuailles. Avec fort heureusement, quelques jours de voyage officiel en Egypte auparavant pour profiter des bienfaits du pays et de la fonction.

Globalement, nos célébrités ministérielles s'offrent du bon temps et choisissent plutôt le soleil que les pistes de ski devenues sans doute trop populaires pour elles. Il ne reste à Paris, dans les palais nationaux que quelques seconds couteaux qui veillent au grain, prêts à appeler qui de droit en cas d'urgence. On les imagine marchant dans les couloirs, faisant le tour des bureaux et des téléscripteurs d'un pas nerveux, zappant de LCI sur I>Télé et BFM, habités par la crainte de louper l'événement justifiant de sonner les patrons.

C'est d'abord à Michèle Alliot-Marie, notre ministre du dedans, qu'ils devront en référer puisque c'est à elle qu'est revenue finalement la direction du machin. Elle se tient prête en toute circonstance et reste disponible à leurs demandes. On imagine qu'elle s'oblige à faire le tour des ministères pour l'occasion, multipliant les visites et les allers-venues afin de se garantir d'être présente au bon moment.

Difficile de savoir combien elle parcourera de kilomètres dans sa voiture avec chauffeur et son escorte de motards mais on peut au moins être certain qu'il n'est pas très écolo qu'à Noël, Mam erre sur les boulevards…

mardi 23 décembre 2008

La vieille dame…


GrandMa photo par Saetina




De temps en temps, la vieille dame se réveille.

Elle était là, assise péniblement près de la fenêtre à observer les voisins. Ce n'est pas tant qu'elle s'y intéresse mais que cela lui donne l'occasion de voir les choses comme elles bougent au dehors. Et elle profite de l'épaisseur des carreaux pour ne pas entendre la bande-son.

Elle peut facilement se perdre dans ses souvenirs.

Cela dure des heures durant lesquelles nous pourrions l'imaginer morte asphyxiée ; elle a cessé de nager, noyée aux mailles de sa mémoire millénaire. Elle s'immobilise, dans son fauteuil, semble s'éteindre de l'intérieur, absorbée par les images de ses jeunesses. Elle était tantôt colérique, tantôt passionnée, à moins que l'une est l'autre de ses faces ne soit finalement la même. Acharnée et volontaire, têtue mais tellement fragile. Elle s'égare ainsi parfois pendant des siècles.

Grain à grain occupée à trier en deux tas distincts, les lentilles de la mélancolie des gravillons du regret. Il faut éviter de s'y casser le peu de dents qu'il reste pendues à sa mâchoire.

Et puis, sans que personne ne l'ait prévu, elle se réveille. Elle précède de bien peu, les cris du peuple qui commence à gronder. Elle secoue de son vieux châle, les poussières accumulées du temps, réajuste ses lunettes et se trouve soudain la joue rose, à ce reflet du miroir. Elle a débuté canon mais elle reste de mêche à son âge canonique. Elle se recoiffe, se redresse.

Voilà, elle a mille ans et se remet debout…


Pas trouvé mieux pour le titre, désolé…

lundi 22 décembre 2008

Les postes [c'est occupé !].


[source]


Encore, Brice Hortefeux, nous pouvions comprendre, nous parvenions à excuser le bonhomme. Le type qui a vu toute sa carrière défiler dans l'ombre des plus puissants que lui, à attendre son tour, à guetter d'un œil inquiet le moment propice, à craindre de rater de peu le passage des spotlight, nous pouvons excuser qu'il ait accepté le premier poste qui passait à sa portée.


Les petits ambitieux n'ont pas vraiment d'odorat.
Et s'il y a bien un ministère qui ne sent pas très bon, c'est le sien : Ministère de nos Valeurs agressées par les sauvages, les non-civilisés, les non-nous.

Mais qu'un ancien-socialiste hérite du fauteuil, voilà qui change la donne. Nous ne sommes plus dans la revendication abrupte de la droite mais dans l'accoutumance. De tout inordinaire qu'il fut, le Ministère de la Haine Coutumière, de la chasse aux indésirable banalisée, le Ministère de Protection de notre Identité contre les impurs, s'installe dans les mœurs.

Il sera bientôt possible à n'importe quelle dinde carrièriste de perrorer depuis son perron : «Et nous comptons en expulser vingt-cinq pour cent supplémentaires, dès l'année prochaine». Et d'annoncer les quotas comme autant de kilos de patates, comme un nombre de fagots de bois, d'objets hétéroclites.

Mais il faut reconnaître tout de même, à ce gouvernement, une grande harmonie en la matière, une gigantesque cohérence. Nous aurons peu l'occasion de voir, je le pense, une telle qualité d'assemblée, de retrouver de si tôt, une telle concentration. Il en devient difficile pour ne vexer ni les unes ni les autres, de vous fournir quelques exemples.

Il revient pourtant à monsieur Fillon d'ouvrir le bal. Oui, le premier ministre, celui qui a le titre en ce moment. Lui, c'est facile, il a tout compris à l'histoire : il prend le salaire et il ne s'occupe de rien. De toute manière dès qu'il essaie quelque chose, il se retrouve avec l'autre énervé sur le dos, ce n'est même pas envisageable. C'est une stratégie terriblement efficace car, outre d'éviter à notre hystérique en chef de trop tirer sur la corde [mais comment tient-il ?], il se ramasse les plus beaux scores de tous les premiers ministres.

Tu parles, les gens ont oublié et sa tête et son nom et ils le prennent pour un gentil !

Il faudra pourtant se souvenir qu'il aura tout cautionné en tant que chef du gouvernement. De Lagarde à Darcos, de Pecresse à Woerth, il a tout avalé. Vous vous souvenez du milliard d'euros du plan de madame Amara pour les banlieues ? Même les phrases les plus creuses de Xavier Bertrand, il n'a rien dit. Pourtant nous savons comme il est difficile de ne pas réagir à son propos mais il a été d'un courage exemplaire.

Mais là, je crains qu'il ne craque. Hormis le renvoi de Brice Hortefeux à l'ombre et la nomination d'un traitre du camp d'en face à sa place, Nicolas Sarkozy ne change pas le gouvernement. Il décide de garder chacun à sa place. Il semble désormais incapable de trancher, comme figé par le poids de décisions dont il s'effraie par avance, des possibles conséquences. Il a porté ce parti au pouvoir, il a consacré tant d'année de sa vie à tracer le chemin qui mène au poste suprême, qu'il ne peut imaginer qu'aucun autre n'essaie après lui.

Il passe désormais son temps à protéger son précieux.

Que personne ne le lui prenne par surprise. Ne s'en accapare. Il faut prévoir et réfléchir, imaginer avant eux d'où proviendra l'attaque, voire le précéder s'il venait à s'inquièter de ce qu'il pourrait mijoter. Il les imagine en horde tapie dans l'ombre, prête à bondir en multitudes rendues avides par son pouvoir personnel. Il se prémunit donc de toute perte future et oublie peu à peu ce qu'était sa mission.

Je pense que si j'étais François Fillon, je me soucierais aussi de ce que devien ce président…

Le Père Noël [les fêtes diverses…]







Voie de fêtes dans un lieu publique et racolage, Noel est un fils de joie qui nous tapine…

A Maastricht, le 21 décembre 2008.


vendredi 19 décembre 2008

Le jour [Ça passe à travers !]

Il faudrait chaque soir s'interroger soi-même sur ce qu'a été la journée. Pouvoir trouver dans la plupart des cas, un moment particulier à retenir. Ce peut être une toute petite chose entraperçue subrepticement du coin de l’œil, le sourire d'un enfant, la chute de reins flamboyante d'une passante à jamais inconnue. Ou une autre particulièrement marquante parce que simplement triste ou parce qu'elle aura, vous le découvrirez plus tard, la capacité de changer votre vie pour les années à venir.

Il faudrait de chaque journée s'efforcer d'en sauver quelque chose, une particule au filtre du quotidien. Certainement qu'à s'exercer, nous efforcerions nous d'orienter notre vécu vers des choses de cet ordre. Peut-être tenterions-nous afin de réussir l'exercice de pratiquer au jour le jour, un peu plus notre regard.

Je sais ce qui m'a plu dans ce vendredi 19 décembre 2008. Je peux me repasser les différents événements - bien qu'écrivant cela, je perçois déjà la proximité de la gomme à mémoire - et y retrouver la joie que m'ont apportée certains. J'ai ainsi une idée de ce qui me satisfait, ce vers quoi je peux naviguer en toute quiétude.

Et vous, vous garderez quoi de cette journée ? Le savez-vous ?

mercredi 17 décembre 2008

Le boulot [les racines du mal ?]


Voyez un peu la vie qu'on a avant de nous juger négativement. Nous, on l'aime bien le travail, y'a pas à dire. Ça évite de tourner en rond chez soi à devenir fou et ça paie les courses une bonne partie du mois. De toute façon, maintenant que Derrick est mort, on ne va pas se taper les rediffusions en attendant qu'ils rouvrent une usine par ici.

Au début, nous aussi, on a trouvé ça distrayant, la mondialisation. Quand il était juste question de dépouiller les papous en leur fourgant nos breloques, on ne trouvait rien à redire. Il était pourtant facile de prévoir que, ayant pris connaissance de nos goût en la matière, ils allaient se mettre à les copier dans leurs fabriques. A présent, non seulement ils n'achètent plus nos babioles mais ils leur revient de nous les exporter en compagnie des leurs afin de satisfaire notre désir de consommer sans fin.

Et du boulot, quand on en a et que ça dure, c'est juste qu'on y est un peu mieux traîtés que les chiens : notre maître ne nous regarde pas pisser.

J'ai tellement effectué de missions dans ma vie que mon CV, tu peux le lire comme celui de James Bond. Agent spécial de la précarité. il parait même qu'on a le droit de tuer. Deux jours ici à ranger des cartons, trois jours là-bas à emballer des commandes, une ombre parmi les entrepôts.
On y gagne un peu plus mais seulement de quoi attendre le contrat suivant.
Le moins triste de cette catégorie d'emploi, reste ces très vieilles dames chez qui l'on dort inconfortablement sur le canapé, histoire d'assurer une présence en cas d'urgence nocturne [la mort c'est ouvert 24 heures sur 24] et qui, vous attrapent le bras de leurs doigts qui ne sont déjà plus que des souvenirs de doigts et vous le serrent, pour avoir oublié, elles aussi, votre prénom, alors qu'elle ont pour excuse la compagnie d'Aloïs Alzheimer.

Ce que je pouvais l'aimer le boulot, quand j'étais plus jeune ! Le goût du travail bien fait me faisait monter l'eau à la bouche, la belle ouvrage enthousiasmait mon âme. Je me serais tué à la tâche. Dévoué corps et âme à mon premier patron jusqu'à ce qu'il parte avec la caisse.
Sur les quinze employeurs qu'a croisé ma sinueuse vie professionnelle, un seul qui m'ait appris quelque chose, transmis un savoir au point de progresser.
Les autres n'ont en somme œuvré qu'à saper en moi la valeur travail…


[source]

mardi 16 décembre 2008

D.ieu tout-puissant [saison 5]

245ème article




[source]



Et au-dessus, alors, tu as d.ieu qui nous regarderait du ciel. Le type qui est tout puissant au point d'être l'architecte du grand bordel planétaire [c'est lui l'inventeur des blates et du crapaud, bravo !] qui serait là à nous observer, même pas à la loupe, vu qu'il doit bien avoir la super-vision au rayon gamma de Superman.


[Superman, il est peut-être super fort mais n'empêche qu'avec Loïs il a de supers problèmes relationnels].

Le gars, il a l'occasion d'aller vérifier si l'univers est oui ou non en expansion dans ses confins et il reste là à regarder nos conneries d'humains. Vous ne voyez pas comme un vice de forme ? Un problème à la conception ? Soit il est tout-puissant et dans ce cas-là, à lui les pépettes et les petites pépés, soit il n'est rien du tout et le problème est réglé !

Vous n'allez quand même pas me dire que vous y croyez vraiment ? Les d.ieux grecs avaient une vie propre, ils baisaient entre eux, s'engueulaient, se volaient le feu pour rigoler, élevaient des enfants à problèmes, bref ils étaient tout ce qu'il y a de plus vivants pour profiter de leur immortalité et vous voudriez me laisser croire que votre pépère, là-haut, il ne passe ses journées à rien d'autre qu'à se distraire de nos turpitudes ?

Ou alors, c'est un grand pervers et il faut qu'il consulte d'urgence. Voir autant de personnes arriver au bord du suicide face au plan de montage d'un meuble Ikea et assister à autant de meurtres en série sans même lever le petit doigt alors qu'on eut pu le faire, vous appelez ça comment vous ?

C'est comme l'histoire de son fils, pour ma part, ça me turlupine.

C'est dans la même logique, vous allez voir. Replaçons le décor. On a donc, assis sur le toit des nuages, un d.ieu qui veut donner une leçon aux hommes qui se sont égarés et tout ce qu'il trouve pour les convaincre, c'est un gringalet chevelu de 54 kilos ? Si Monsieur Hulk n'était pas disponible ce jour-là, il n'avait qu'à reporter. Tout puissant, mon œil, oui ! Capable de soulever des montagnes à mains nues, de la remplacer par une neuve s'il la casse et il prend le premier hippie venu pour l'envoyer se faire aduler.

Sincèrement, vous ne croyez quand même pas qu'il s'occupe, en plus, à lire les blogs ? Si ? …

mercredi 10 décembre 2008

Le décalage [… du capitaine !].


Christian clavier en Astérix, ça fait décalé, non ? [source]


Ce qui m'amuse beaucoup en ce moment, c'est le décalage perpétuel d'entre Nicolas Sarkozy et le pays qu'il est censé diriger. Le hiatus entre le pouvoir en place et notre réalité quotidienne.

Je vous donne des exemples :

Depuis avant son élection, il annonce une augmentation de vingt-cinq pour cent des petites pensions [sans toucher aux grosses ?] qu'on attend toujours de voir mise en pratique et maintenant, il nous recule l'âge de la retraite. A la fin de ta carrière, tu pourras toucher [un tout petit peu] plus mais ce sera plus tard.

On lui dit qu'il y a un énorme problème sur le pouvoir d'achat à cause des prix de chez Carrefour® et il fait un plan pour aider la grande distribution. Quand les banques perdent leur argent, il les rembourse avec nos impôts ; quand les rentiers perdent en bourse, ils le déduisent de leur part d'impôt et quand les patrons ont des clients qui ne peuvent plus honorer leurs factures, il les règle sur nos impôts !

On va finir par le prendre pour un imposteur !

Pendant ce temps-là, rassurez-vous, il n'est toujours pas question de remettre en place l'impôt sur la fortune de manière à libérer les richesses qui croupissent dans les coffres. Ce sera bien à nous de payer, tout en n'ayant rien reçu !

C'est amusant parce qu'ici, en Belgique, il y a un gouvernement de gauche [enfin, il me semble, je suis nouveau dans le quartier !] et je peux ainsi comparer les démarches entreprises. Et ça n'a rien à voir, n'en déplaise à tous les corbeaux qui nous croassent trop souvent qu'entre les deux latérales, il n'y aurait aucune différence.

Par exemple, une loi est passée ici en urgence pour réguler les abus des parachutes dorés pendant que Nicolas Sarkozy demandait gentiment aux concernés de bien vouloir réfléchir à la méthode à suivre en vue de mettre au point un projet de calendrier des réunions futures qui détermineront la manière dont seront choisis les membres de la Commission chargée d'envisager l'évolution des mœurs dans le milieu du vol et de la finance internationale [aussi appelée L'école de Chicago].

Et puis, on ne sait ce qu'il a contre le dimanche mais quand même ça tourne à l'obsession. C'est vrai que c'est chiant quand tu cuisines et que tu t'aperçois que tu n'as plus de crème fraiche de te rendre compte en même temps qu'on est dimanche et que tout est fermé. Mais on comprend tout de suite que le type qui vend la crème fraiche, pour sa part, il préfèrerait être chez lui à cuisiner.

Ou alors, c'est son amour infini des prêtres qui le pousse à rompre notre repos dominical, je ne sais pas. Quoiqu'il en soit, quand on lui dit qu'on a plus assez de thunes pour offrir le dernier DVD de Christian Clavier aux enfants pour Noël [c'est moche, le sarkozysme quand même], il pourrait proposer autre chose que d'ouvrir les Centre E.Leclerc® à l'heure de la messe ! Total décalage, ce président...

vendredi 5 décembre 2008

De Villepin [dans la gueule !]


MM. Perben et Sarkozy entourent le premier ministre lors d'une réunion à Matignon, le 30 octobre 2006 [AFP/JACK GUEZ]



Dominique de Villepin n'a jamais été premier ministre et encore moins dans un gouvernement dans lequel Nicolas Sarkozy aurait eu à lui obéir. Il n'a même jamais été de droite.
Peut-être était-ce un type légèrement infréquentable qui a réussi à s'infiltrer jusqu'aux marches du Palais mais qu'on aurait fort heureusement arrêté.

Ce type a dirigé le pays, est un membre éminent de la même majorité, toujours au pouvoir en France [eh ! Douze ans que ça dure !], et il n'apparait nulle part sur la photo de famille. Au lieu de cela ou d'un simple outil tampon dans Photoshop™ pour réécrire l'histoire, on le traine de procès en procès dans une des branches de l'affaire Clearstream™.

Mais, si l'on admet que les listings étaient faux et que l'on soupçonne Dominique de Villepin d'avoir commandité le faussaire, que devient alors la véritable liste des comptes ? S'il y a une copie modifiée, il y a bien eu un original quelque part, non ? Si on le retrouve, on pourrait vérifier les parties qui n'ont pas été truquées. Quels détenteurs fantômes se sont glissés entre les lignes de la comptabilité de façade ?

La véritable histoire est derrière le rideau de fumée, derrière la nouvelle Deviers-Joncourt qu'ils nous fabriquent à coup de procédures. Cette fois on nous sert une histoire d'homme blessé qui voudrait sa vengeance, une sorte d'Edmond Dantin sur talonnettes à la poursuite du poète belâtre à l'honneur bafoué.

La véritable histoire de Clearstream™ est là, au delà du chiffon qu'on nous agite. Peu importe que Nicolas Sarkozy ait ou non l'esprit vengeur, ni, s'il en est doté, s'il l'a suffisamment pour user de son pouvoir dans le but d'étancher sa soif. Peu importe que de Villepin ait usé de son influence pour tenter d'ôter du chemin de Jacques Chirac, un obstacle gênant.

Ce sont là des affaires de basse cour.
Tandis que dans les hautes sphères, l'argent tourne dans les circuits parallèles…

jeudi 4 décembre 2008

Alain Bashung (spectacle vivant !)




Chaque concert d'Alain Bashung est, ces temps-ci, un concert particulier. On sait le mal qui le ronge et même s'il n'en parle pas (pourquoi le ferait-il ?), sa présence physique en porte les stigmates. Les musiciens sont déjà là quand un assistant l'accompagne sur scène jusque la chaise haute sur laquelle il grimpe. Terriblement amaigri, sa pâleur se cache sous des lunettes noires et un chapeau dont il se couvre pour masquer les traitements en cours. On lui tend une guitare dont il se saisit péniblement. Il place ses mains pour le premier accord et avec la musique qui démarre la magie opère et le présent prend place dans la réalité de chaque instant. Celui-là se soigne à la musique, au rock et au partage avec le public. Celui-là vibre du chemin parcouru, du travail accompli pour en extraire quelques pépites. Celui-là vient reprendre vie sur scène. Et c'était hier soir, un instant de vie très particuliers. Imaginez qu'une salle entière interrompe un concert pour d'une voix unanime déclarer sa flamme, imaginez cette communion entre l'artiste et son public au point que ce soit les personnes réunies pour l'entendre qui prennent la parole et, sachant le frisson que cela donne d'y être mêlé, imaginez ce que cela représente d'en être la cible. Il vient ici donner aux autres quelque chose qui passerait par la musique et les mots et il se retrouve lui-même spectateur de ses propres spectateurs. Alain, on t'aime chantait chacune des voix solitaires, Alain on t'aime battait chaque paire de mains individuelle, Alain, on t'aime improvisait la foule tissée de nos personnes.
Je ne sais pas si c'est cela qui agit, cet amour reçu de salle en salle, mais au delà de sa fragilité apparente, Alain Bashung était hier soir un grand monsieur. Des musiciens impeccables, des éclairages léchés au millimètre, une voix qui a retrouvé toute sa puissance, son vibrato et un public grandiose nous ont fabriqué un de ces moments de vie qu'on est heureux d'avoir vécu et partagé


samedi 29 novembre 2008

La lessive [c'est stupéfiant !]

238ème message



«Everyday is a washing day» par Salmonpink


Vous voyez ce qui se passe, messieurs-dames : jusqu'à présent, vous entreteniez une relation avec une lessive qui lavait votre linge suffisamment intime pour la considérer comme une compagne de vie. Vous en étiez plus ou moins satisfait et le marché vous laissait, quoiqu'il en soit, la possibilité d'en changer chaque semaine.


C'est sans doute face à cette accumulation de références toutes patronymement significatives [bien que Omo, ça laisse à désirer…] que Vanish a inventé l'efficacité : au lieu d'ajouter leur marque de savon à l'infini de l'étalage des détergents, ils ont créé une lessive qui améliore la lessive.

Une sorte de produit dopant pour poudre à laver mais légale.
Et que tu achètes en supplément.


Votre produit habituel a perdu de sa vigueur et de sa force ?
Redonnez-lui du tonus avec Vanish Action.
Ajoutez-le simplement à votre lessive habituelle et dites adieu aux taches.


[On imagine la scène lacrymale des adieux version Hollywood pour publicitaire].

Ce qu'il faut savoir, c'est que la tache est à la ménagère ce que la cravate de notaire est au curé du village : la honte de sa vie.
Avec Vanish Action, c'est donc une sorte de rédemption…

jeudi 27 novembre 2008

Les tribus [modèle déposé !]


[Source]


Tu prends un bout de terrain quelque part où habite déjà quelqu'un mais d'une autre espèce. Comme
une abeille à gros dard ou une fourmi marteau ; en tout cas, un genre à groupe social, un tant soit peu organisé en population.

Tu y introduis un nouveau genre, par exemple une abeille à rayure rouge ou une fourmi à grosse tête et tu t'installes. Tu regardes ce qui se passe, tu fais ton ethnologue amateur.

Par exemple, tu fais débarquer des caucasiens au milieu des peaux rouges, des protestants et des chrétiens au milieu des sauvages. En une grosse centaine d'années plus tard, ce sont les blancs qui s'occupent du commerce des peaux, devenu une industrie, et de la traite des squaws.

[Les squaw, c'est le blanc nous confirme Tonnégrande].

Et un demi siècle plus tard, c'est notre modèle culturel mondial, la référence en la matière qu'ils commercialisent à toutes les tribus de la planète. Le cow-boy armé jusqu'aux dents comme un héros et le business-man comme évolution de l'archétype.

Le tout nappé de leur morale à deux balles : il faut éduquer tous ces sauvages qui ne vont même pas au cinéma. Les indiens puis les vietnamiens puis les irakiens puis qui ?

[La blague abandonnée en cours de route :
A la police des mœurs, on met Julie les squaw ?]

dimanche 23 novembre 2008

Convaincus [mais jamais ne se rend !]


[phto par Humanoïde]

L'Etat, c'est moi, c'est toi, c'est nous ; c'est tout le monde, en fait et c'est même ma belle sœur qui n'est jamais au courant de rien. Il y a pourtant un tas de lois qui lui seraient utiles, il n'est même pas nécessaire qu'elle les comprenne car, pour le prix de cinq cents euros la première consultation, un bon avocat lui arrangera ça.


Nous votons pour des représentants qui, en notre nom, décident du fonctionnement de notre pays et c'est, année après année, scrutin après scrutin, que nous sommes parvenus jusqu'ici. Que cela plaise ou non aux réactionnaires de tout poil, [quand il leur en reste] il s'agit de la volonté commune d'un peuple encore plus nombreux qu'eux et qui décide pour l'ensemble au travers de leurs votes.

Les filles de treize ans ne sont plus contraintes au mariage et elles ont accès à une contraception dont elles décident librement. On n'achève plus les assassins mais ils accèdent librement au suicide dans nos prisons indignes. C'est ce lent travail de la démocratie qui creuse dans la pierre des années, le sillon profond de notre identité nationale. [il devait être fort en français, le gars qui a inventé la métaphore !].

Sachant cela, je m'étonne de l'amateurisme de l'élection au sein du deuxième parti de France. L'information importante n'est pas tant, pour moi, l'épaisseur du poil pubien qui sépare les deux finalistes que la belle brochette de bévues salées que la proximité mathématique à l'issue du scrutin révèle au grand jour.

On avait eu le gars avec des bulletins plein les chaussettes, voici les résultats à géométrie variable. Un peu comme si certains choix avaient été soigneusement pliés en forme d'avion afin de pouvoir les faire mieux planer d'un camp vers l'autre.

[De gauche à gauche, ce sont de tous petits vols un peu bancals !].

Malgré toutes ces années d'affinage, notre volonté populaire en est encore là à ne pas demander qu'on légifère sur le fonctionnement des partis politiques. Si l'on se souvient que ce sont eux qui, majoritairement, vont occuper les bancs de notre Assemblée Nationale, nous pouvons légitimement nous effarer de cette absence totale de contrôle, de cette incroyable faille que nous laissons béante dans notre démocratie.

Du Parti Socialiste incapable d'assurer la tenue correcte exigée en ce genre d'occasion, d'organiser ce scrutin majeur de manière incontestable, à l'UMP dont nous connaissons les chefs sans savoir vraiment à quel moment a eu lieu l'élection, ni même s'il y en existe une par ailleurs, sans épargner un M. Bayrou, leader incontestable d'un Modem qui sans lui ne serait que vacuité [quand tu nous tiens], voilà aujourd'hui ceux qui nous représentent.

L'Etat ne devrait-il pas réguler la manière dont arrivent aux manettes ces dirigeants ? Assurer pour le moins qu'à chaque niveau où se joue le pouvoir que nous lui déléguons, il ne soit remis que de manière honnête et franche à des personnes qui nous auraient réellement convaincus ?

L'Etat, c'est moi, c'est toi, c'est nous. Et il va falloir que j'explique ça à ma belle-sœur !


[Bande son pour l'écriture de cet article : Girls in Hawaï].

vendredi 21 novembre 2008

Sans titre [ça va venir !]


Alfredo Lopez - Dans le sens du courant [source]


Parfois, je me demande si d.ieu est bien au courant de tout ce qui se passe par ici.


Attention, je dis d.ieu sans préciser, cela pourrait générer des amalgames [voire créer un véritable pâté de foi]. Il pourrait tout aussi bien s'agir du d.ieu des barbus ou de celui des moustachus, cela ne fait aucune différence. Même pour le d.ieu des rasés-de-près, je ne suis pas sectaire ; je ne fais aucune distinction quant au tout-puissant.

Est-ce qu'il sait, le divin, que d'aucuns s'entretuent en son nom et afin de lui rendre grâce ?

Est-ce qu'il sait que des enfants naissent et meurent aussitôt, depuis bien avant les centaines de milliards de dollars et d'euros qu'on déverse dans le trou noir qu'ils ont créé dans le système financier ? [comme une lessiveuse qui accidentellement ferait rétrécir le tissu économique mondial].

Est-ce qu'il se souvient qu'ils se sont gavés comme des porcs durant ces dix dernières années, tandis que nous nous serrions la ceinture, messieurs-dames ?

Est-ce qu'il sait que le parti socialiste m'accable ? Ségolène et Martine sont sur un bateau, Benoît rame pendant que Bertrand est tombé à l'eau. Mais quant à la destination du navire, ça, d.ieu seul le sait…

jeudi 13 novembre 2008

Le partage [c'est cadeau !]


[source]


Un bon blogueur, c'est un type capable de pondre des articles à la chaîne, tout en gardant la même distanciation par l'humour. Alors qu'on ne demande jamais à un journaliste d'être drôle, bien que certains le soient à bien des égards sans que cela paraisse toujours volontaire. Mais je digresse, je digresse alors qu'il est temps de revenir à nos moutons.

Cela ne l'empêche en rien, le bon blogueur, de glisser parmi des babioles langagières et grivoises, quelques éléments de sérieux. Juste un poil d'analyse entre deux blagues de cul en quelque sorte.

Depuis le temps que je connais Nicolas [je parle ici d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître], il n'a cessé de partager son avis avec une régularité digne du coup de pédale d'un Lucien Van Impe, le seul cycliste qui ne fût jamais dopé qu'à la bière [il est belge, il est tombé dedans quand il était petit !].

Il n'est jamais là où on l'attend, chacun de ses articles est une surprise et s'il arrive qu'un crétin de passage veuille le prendre en défaut dans son raisonnement, je me régale du ping-pong des commentaires

[Ne dites pas "ping-pong des commentaires", dites plutôt "bloguing de table" !].

Derrière la gaudriole et le jeu de mot [de cheval] qu'il affiche, Nicolas a un avis qu'il se construit par l'analyse, par l'écoute et par la lecture assidue des autres blogueurs. Le pour, le contre, il s'interroge avant d'habiller tout cela d'une cravate à chier et d'un nez rouge.

Pour tout dire, je le trouve utile : Les infos défilent, les news se suivent et se ressemblent tandis que son article, que dis-je ses articles du jour m'apporteront un autre éclairage, une autre manière d'aborder l'une d'entre elles.

Le seul problème avec son blog, s'il était instamment nécessaire d'en citer un seul, c'est l'accoutumance…

mardi 11 novembre 2008

Noms de rues [A coucher dehors !]

Dans mon quartier, je note que la rue des Plaisirs est parfaitement parallèle à la rue de la Béatitude.
En clair, elles ne se rencontrent jamais.
Par contre, elles débouchent toutes deux et à quelques mètres de distance, dans l'avenue de l'Optimisme.
C'est chouette, Bruxelles, non ?

samedi 8 novembre 2008

Le navire [C'est un fameux trois mâts !]


[source]


Ce qui est assez drole, en général, c'est de croiser ensemble plusieurs infos.
Par exemple, la veille du départ de la course à la voile en solitaire, il y avait le vote au parti socialiste. C'est vrai que de vous l'annoncer maintenant, c'est un petit peu tard. Mais, visiblement, il y a quand même une bonne partie des encartés qui n'étaient pas non plus au courant. Ou ils avaient inopinément brûlé leur carte, ou ils n'ont rien à faire de ce qui se passe là-haut.

En même temps, c'est vrai que ce n'était pas très bandant, ils avaient le choix entre A, B, C, D ou E. Même au scrabble, il n'y a pas de quoi se mettre en joie le cervelet. A tout casser, tu peux caser un ABC dans un coin et garder le DE. Avec un peu de chance, à la prochaine pioche, tu auras de l' A I D E. Ou si non, un S U I C I D E .

Il semble qu'en conclusion du scrutin, Royal est en tête, suivie de Aubry, Delannoe et Hamon. Il parait que Bertrand fait la gueule à cause de son petit score tandis que Benoît, qui a pourtant fait moins, se réjouit. Ce que c'est que l'ambition, tout de même…

Les adhérents ont voté pour des idées, une équipe, un groupe. Ils ont choisi une orientation politique qu'ils jugeaient importante dans le contexte de leur propre vie. C'est un processus collectif et pourtant, les médias nous sortent à nouveau les conflits de personne : Untel contre Machin, Bidule contre l'Autre, il se dit que l'Un est isolé. Aucune analyse de sens, aucune réflexion de fond. De la stratégie de comptoir pour remplir les colonnes journalistiques.

En vérité, ce n'est pas le Parti Socialiste qui est perdu. Il débat, propose, s'oppose et [parfois] se rallie autour d'un front commun. C'est bien l'image qu'on en donne qui est erronée. Quoi de plus sain qu'un parti qui s'exprime, qui cherche, qui réfléchit, qui ne s'aligne pas en une seule ligne derrière l'avis du chef du moment.

Mais c'est tellement plus vendeur, cette pipolisation. C'est «Plus belle, la vie !» pour le côté scénario simplifié et rembourré aux rebondissements [100% naturels]. Entre deux pages de pub, ça permet plus sûrement de captiver le client de passage devant la vitrine. La sociale Démocratie a-t-elle du plomb dans ses ailes de géant qui l'empêchent de voler ? Vous le saurez en suivant notre prochaine épisode…

Il pourrait être utile à l'auditeur
de savoir
si Jean-François Kahn,
quand il répète ses sempiternelles analyses
sur tous les plateaux télé
de France et de navrant, le fait
en tant qu'ex-journaliste
ou bien comme néo candidat du Modem.
Ça change tout, non ?

dimanche 2 novembre 2008

La crise [depuis quand ?]

Tu as entendu les infos ces jours-ci mon garçon ? Tu as vu ?

C'est la crise !

Nous voilà dans de beaux draps. Des banquiers à bretelles ont perdu leur chemise sur un tapis vert et, pour éviter qu'ils se retrouvent sur la paille, voilà qu'il te faut te serrer la ceinture. Plastron à tous les étages et toi, tout en bas du bastringue, qui va payer tes fringues ?

Remarque que, question crise, tu as un peu d'entraînement. Vingt-cinq ans de parcours, vingt-cinq ans que tu cours de petit boulot en petit boulot. Salaire en promo et chomage à tout âge. Avec la dèche et la précarité en compagnes, l'ascenceur social est en panne, vingt-cinq ans d'escaliers à gravir, tu te demandes comment ça pourrait s'aggraver, comment ça pourrait être pire.

Pas un sou de côté, que veux-tu qu'on t'enlève ?

Pas de berline, pas de piscine, même pas de toit où t'es chez toi. Un quart de siècle que tu crois sans grandir à tout ce qu'on t'embobine. A chaque petit déjeuner, on te tartine du discours de la veille. De la phrase qui émerveille de la part d'un candidat à l'une ou l'autre des élections [elles sont devenues permanentes pour que ça décoiffe et réitère les espoirs]. Tu es bonne poire. On est tous frères sur la Terre et il fera beau demain sur l'ensemble du pays, en route pour la joie et l'embellie planétaire.

Vingt-cinq ans de tribunes, de tribuns, de parlote pour en arriver là : la crise est morte, vive la crise !

Comme si la veille du jour de la catastrophe financière, ils avaient déjà tout réglé et qu'on vivait heureux. Comme si l'eden et le palais des délices avaient force de Lois dans nos vies avant cela. Comme si nous étions heureux avant que les banques ne nous volent un peu plus...

vendredi 31 octobre 2008

Les groupes [par exemple !]

Les gens, c'est toujours mieux quand on les connait un par un.
Dès qu'il y a groupe, il y a déperdition quant à la qualité.
Exemple : d'un côté les Charlots et de l'autre, Charlie Chaplin…

mercredi 29 octobre 2008

Le parcours [C'est pas si long !]


[source]


Impressions du déménagement :


Passer la nuit, coincé sur l'emplacement du milieu entre les sièges du chauffeur et de la chauffeuse mais dans le froid et les pieds sertis dans le bas du tableau de bord, c'est assez sympa. Il y a moyen de dormir pour qui, comme moi, a la capacité de trouver le sommeil assez facilement. Bien entendu, il ne s'agit que de pioncer en pointillés tandis qu'une partie du cerveau reste tout à fait consciente de la route qui s'étire et des kilomètres qu'on digère.

Les villes défilent qui semblaient pourtant poches sur les cartes routières et les heures s'entassent comme indifférentes à nos efforts pour les franchir.

Il y a parmi le désert sombre de la nuit autoroutière, des oasis de lumière qui vous aveuglent comme les insectes dans les halos trompeurs. Chacun recroquevillé sur son gobelet de boisson bienfaisante à défaut d'être gouteuse, nous mimons bonne figure et bonne humeur tandis que les visages se creusent et s'étirent de fatigue. Les jambes rechignent à se remettre en ordre de marche, renaclent à nous tenir debout, nous marchons un peu voutés des genoux comme des qui trop longtemps se seraient égarés dans le nulle part.

La nuit n'est pas une chose uniforme. Le ciel se meut et la lumière mue constamment, glissant mollement vers le jour suivant dont les premières lueurs s'imiscent vers quatre heures du matin. On gagne en acuité et les nuages reprennent de la blancheur, leurs détails d'épaisseur réapparaissent.

Peu à peu, les cones de lumières retrouvent leur nature de véhicules motorisés et on s'étonne soudain de ne plus être si naufragés que cela. Il en sort de partout et de toutes sortes par les bretelles ou aux gares de péage et qui se pressent à l'assaut du bitume. Cela clignote, cela vrombit, cela avance dare-dare vers son destin lancé à vive allure.

La pluie cingle les valeureux et noie de ses flèches glacées leurs ambitions de capitaines.


Les heures dans leur mollesse emplissent les horloges.

Un camion, trop harassé de son parcours, a choisi de se coucher dans le virage d'accès à l'autoroute. Venu mourir d'épuisement à cet endroit où la route s'ouvre depuis le périphérique parisien vers Metz-Nancy-Lille, nous serons des milliers de véhicules à nous présenter au ralenti face à lui pour un dernier hommage. Magnifique cérémonie de funérailles d'une ampleur telle qu'elle durera deux heures avant que le corps du suicidé soit enlevé.

Je n'ai presque rien vu du trajet entre les deux capitales et ce n'est que sur la rocade bruxelloise que j'ai rouvert les yeux comme au petit matin. Il était quelque chose comme le début de l'après-midi. Il est quasiment impossible de conserver la notion exacte du temps dans ces conditions et, tandis que la vie suit son cours habituel pour l'ensemble des vivants, on se retrouve dans un calendrier parallèle où une journée complète fut absorbée sans qu'on en ait conscience.


Le temps que la police intervienne pour dégager les véhicules stationnés aux emplacements réservés, puis le temps que le monte-charge prévu pour nous éviter les trois étages d'escaliers à angle droit, j'ai enfin pu libérer Pixelle de sa boîte de transport. Sédatée pour le voyage, elle est aussi froissée que nous, le poil désordonné, l'oeil ahuri et la narine aux aguets.

Elle arrive en territoire inconnu, l'appartement étant déjà le logis d'une grosse chatte rousse [mots-clés] auprès de laquelle il est nécessaire de se faire accepter. Après quelques croquettes pour se retaper, les félins se rencontrent. Elles s'observent, grognent, feulent, soufflent, se hérissent de surprise coléreuse. Elles s'évitent soigneusement et gardent leurs distances.

A force de caresses à l'une et l'autre, Pastis et Pixelle s'amadouent. Il faut de la patience et du doigté pour que les chattes acceptent l'intromission de l'inconnue dans leur espace intime. Après quelques heures, elles commencent à se tolérer mais restent distantes, démontrant de la manière la plus sonore leur durable refus d'une plus grande proximité.

J'ai commencé à défaire les cartons et à remonter l'ordinateur encore épars (j'écris cet article sur le PC portable de Mag). Je suis allé prendre rendez-vous à la Maison Communale [mairie locale] afin de signaler mon statut d'étranger en ces terres et j'y ai reçu, en retour, un "Bienvenu chez nous" aimable et souriant. Ici, les fonctionnaires ont des noms, des prénoms et des e-mails qu'on peut contacter !

Encore quelques jours, quelques semaines pour trouver ma place et mon rythme. Juste le temps de me mettre en route...