mardi 30 août 2011

Le poème [éphémère…




J'ai écrit un poème magnifique. Il est composé de vers d'une telle finesse que sa rythmique verbale imite le son d'une eau de source qui s'écoule entre les rochers. Par endroit*, le ciel s'y reflète.

Je l'ai pensé en français mais pour chanter le monde, j'y ai semé ici ou là quelques mots de langues exotiques comme le flamand, le polonais* ou le russe. J'avoue y avoir glissé d'un peu d'américain comme on jette une poignée d'étoile pour faire briller les yeux.

Les mots sont tissés de telle sorte que, s'ils sont prononcés à haute voix, ils se répondent et résonnent les uns parmi les autres*. Leur sens accolés s'amplifient, s'additionnent s'extrapolent mais parviennent dans le même temps à se contenir entièrement dans ce léger débordement sonore.

Ses sonnets sont d'une longueur raisonnable. Ils évoquent aussi bien la vie dans sa partie de plein soleil que les douleurs que cette chienne laisse profondément dans nos chairs. Comme dans la magie du vivant* s'y répondent un soleil flamboyant et ceux qu'il pousse à vivre perpétuellement dans l'ombre.
 
Je crois modestement qu'on n'a pas entendu une telle ode depuis longtemps et je porte la fierté de lui avoir donnée vie. Malheureusement, cette prose se termine par l'infinie tristesse de la mort qui est inéluctable. Après avoir décrit toutes les beautés de ce monde, de cette planète et du bienfait d'y avoir séjourné, je tenais à souligner que l'auteur n'est pas naïf. Je ne pouvais que conclure par son horrible fin.

La magnificence du bruit de l'herbe sous le vent. La musique de l'eau claire qui tombe sur un rocher de granit recouvert d'une mousse rendue quasi fluorescente. Le sentiment de cette complétude du corps dans la langueur du désir. Les yeux des enfants, le regard des chats, le goût du vin blanc des rives de Loire, la beauté des lacs en été. La rencontre du vent et de l'épiderme, la pierre* contre la paume, le tremblement d'une pupille adolescente, la chemin froid de la sueur le long de la colonne vertébrale à la fin du concert où ne fut qu'une foule musicale. L'expérience de la légèreté, le temporaire et le durable.

Rien ne dure. Rien ne reste, toute cette histoire n'est que transitoire. Je conserve ainsi ce poème dans ma tête. Certains soirs je me le récite pour moi-même au creux des nuits. Ma langue s'émerveille de ses sonorités, même chuchotées. Toute la beauté* du monde en quelques phrases. Je le révise, je le retravaille parfois, je le complète au gré de mes humeurs.

Et puisque rien ne dure, et puisque rien ne reste, je n'écris ce poème nulle part. Je ne le note sur aucun papier, ne le tape à aucun clavier. Je garde ces vers en moi et je les emporterai…


Image de Andrew Kaiser* empruntée sur Tumblr*

dimanche 28 août 2011

Sonder [Profondément ?]

Evolution de l'opinion comparée pour les candidats a, b, c et d*



C'est énervant ce petit jeu médiatique qui consiste à laisser croire que seuls François Hollande et, à la limite, Martine Aubry* puissent gagner la primaire du Parti Socialiste. D'autant plus étonnant que c'est une élection inédite, ouverte à tous les citoyens français qui se sentent le cœur à gauche et que chacun d'entre nous ignore, pour l'heure, qui se rendra aux urnes*.

J'ai lu dans la presse qu'à un million d'électeurs, ce serait une réussite mais que s'ils étaient trois millions à se déplacer, nous pourrions parler d'un véritable succès. Autant vous dire que la méthode des quotas* dont usent habituellement les enquêteurs a du soucis à se faire pour sa réputation.

Cela n'empêche en rien Brice Teinturier, Dominique Reynié* et autres compteurs de pattes de mouches de venir nous vendre leurs boniments sur l'opinion des français. Ce sera François Hollande, les autres ne sont là que pour faire bonne figure. Nous sommes déjà prévenus que néanmoins, chacun pourra sauver son honneur. Sauf Manuel Vals* mais il n'avait qu'à pas se tromper d'orientation scolaire.

Comment font donc ces spécialistes de ce que pense ta belle-mère pour prévoir le résultat de la Primaire socialiste ? Comment, sans avoir de définition mesurable du votant moyen*, ni sans avoir de population distinctement définie tant sociologiquement que quantitativement, parviennent-ils à t'annoncer qu'untel ou l'autre sortira vainqueur du scrutin ?

Ils le jouent aux dés* ? Ils le lisent dans des intestins de poulet ? Ils observent le fond bizarre des tasses de thé ? Ils comptent sur leurs doigts ? Ne reculant devant aucun sacrifice, la rédaction peut d'ores et déjà vous révéler ce que sera la réaction des instituts après que les résultats seront connus : « c'est à cause des électeurs qui ont voté de manière irrationnelle ».

jeudi 25 août 2011

Au courant [Les flux financiers !]




J'ai un peu écouté François Fillon le ci-devant premier ministre. Il y a une chose qui me chagrine fortement dans son discours, c'est l'impossibilité de comprendre pourquoi il n'était pas au courant de la dette. Je veux dire, c'est un gars qu'on paie plutôt pas mal pour s'occuper de nos affaires, non ?

Il est installé à Matignon* depuis le 17 mai 2007. Avant cela, il avait tâté du Chirac et du Balladur dans plusieurs palais ministériels. Je vous passe les détails jusqu'au jour bénit où il parie sur le maire de Neuilly-sur-Seine, mais ça vaut le coup de suivre le lien*, ce gars a une carrière. Comme on dit chez les énarques.

C'est un homme à qui je pensais pouvoir faire confiance. Propre sur lui, bien coiffé et la raie impeccable*, il avait tout d'un respectable responsable (ou l'inverse). Mais quand il a décidé du bouclier fiscal et de la réforme des retraites, il était pourtant déjà au courant, non ?

Je suis très embêté avec cette idée*. Soit il savait pour la disparition de la cassette* nationale et il a choisi de laisser faire le Président au mépris de la santé financière du pays. Soit il ignorait tout et dans ce cas, nous serions en droit de nous interroger sur ses réelles capacités à gouverner le pays.

Bon en même temps, je reconnais qu'avec le nabot au volant, ce ne doit pas être chose aisée que de reprendre la main*. Peut-être a-t-il été simplement intimidé lorsqu'est venu son moment d'apporter son opinion sur les réformes à mettr en place pour "la France d'après".

Ah ! Vous aussi vous vous souvenez* du "Imaginez La France d'après" ?

Vous avez vu le résultat ?


Nota Benêt : j'ai comme l'intuition
que si l'autre est réélu, Fillon va ENCORE
se retrouver premier Ministre !


Photo "Lendemain de meeting" © Eric Franceschi Empruntée à L'Internaute*
 

mardi 23 août 2011

Le geste [la guilde !]

Mais comme c'est beau ce grand mouvement des riches* pour nous venir en aide ! Ces messieurs sont trop bons de réclamer ainsi qu'on puise un peu dans leur bas de laine ! Tout ça parce qu'on a mal dépensé. Ils comprennent, ce n'est pas notre faute.

C'est quand même gentil de proposer*, il faut le reconnaître. On ne s'attendait pas à un tel geste de leur part. Ils sont quand même tous plus connus pour étrangler le petit commerce que pour sauver les enfants dans le monde*. Autant de générosité soudaine, ça impressionne.

Si tu réfléchis un tout petit peu*, de toute façon, une seule vie ne leur suffira pas pour tout dépenser. Même en exagérant sur les petits plaisirs de la vie, même en possédant une villa dans chaque port, même en gardant une femme dans chaque villa, même en disposant élégamment toute la verroterie du monde sur chacune des mains de chacune des femmes* dans chacune des villas dans chacun des ports*, ça ne suffirait pas.

Même en ajoutant tous les oiseaux, tous les bateaux, tous les soleils*.

Tu parles qu'ils sont ravis de nous en refiler un peu*. Si ça pouvait juste nous faire oublier de réviser la fiscalité…

Edit du 24 août - 20h28 : une taxe sera donc instituée annonce François Fillon. Si j'en crois Twitter, les ultras riches souffriront d'un impôt supplémentaire de 0,018 %. Nous avons une pensée pour leur famille et leurs proches.


J'ai piqué l'image chez Amazon où le tee-shirt est en vente*

lundi 22 août 2011

Marital [à Venise ?]




En fait, si tu réfléchis bien, le mariage n'a absolument rien à voir avec l'amour.

Un jour, tu croises une coquette qui t'asticote les neurones, le cœur et les bas morceaux. Tu l'abordes, et tu la fais rire. Ce n'est pas difficile, c'est un moment où, par un mystère que la science n'a pas encore élucidé, tu te retrouves avec une moitié de cerveau de Raymond Devos et l'autre de Jean Roucas*. Une vanne sur deux est donc pourrie, au lait, mais comme de son côté elle vient d'atteindre le Q.I. d'une dinde, elle glousse à tous tes jeux de mots, même les plus laids.

Si tout cela fonctionne, si tu ne te montres pas trop empressé, ou alors si parce que parfois il le faut, les femmes* sont compliquées, si tu sais écouter et répondre à sa demande, vous vous retrouvez bientôt tous les deux à manipuler jour après jour, autant de viande qu'un stagiaire* dans une boucherie artisanale !

Ce qu'on peut s'envoyer en l'air dans les premiers temps d'une relation ! C'est à croire que les rencontres, c'est encore le truc le plus efficace contre la migraine* et les sécheresses vaginales. Ou alors en version lectorat féminin : C'est à croire que les rencontres, c'est encore le truc le plus efficace contre le grattage de scrotum et l'éjaculation précoce.

C'est que, même si on habille tout ça d'une jolie culture moderne* et de rites anciens, les couples se choisissent avant tout pour se reproduire. La pilule est une invention bien trop récente pour qu'elle ait pu, déjà, influencer notre instinct primaire. La femelle cherche un inséminateur qui lui garantira de conserver intacte la portée* jusqu'à sa maturité tandis que le mâle cherche à glisser ses gamètes dans tous les endroits - ou pas loin - capables de les amener à germination.

Et dans la plupart des cas, chacun trouve sa chacune et ils vécurent heureux avec tout plein d'enfants*.

Bon mais une fois que les moufflets* ont fini de démouler, on fait quoi ? On continue à partager* le même fauteuil pour suivre la centième nouvelle émission de Michel Drucker ? On feuillette ensemble des dizaines de catalogues à la recherche du camping-car de nos rêves ?

Si l'idée de départ de cette union officielle était de garantir à Monsieur l'exclusivité des ovules de Madame*, aujourd'hui, au temps de l'ADN décrypté, à quoi sert-il de se marier ? Même le concept de perpétuation du patronyme du pater familias* est désormais caduque ! Alors quoi ?

Le divorce ayant dissout tous les rêves d'engagement jusqu'à ce que la mort vous sépare, quel intérêt peut-il y avoir à se déclarer auprès de l'administration* comme partageant vos fluides entre vous et d'un commun accord ? A quoi cela sert-il de mettre l'Autorité au courant de vos épanchement sexuels désormais partagés ?

Et puisqu'il y a déjà les allocations familiales prévues pour t'aider à fournir aux enfants selon leurs besoins, de quel droit des couples mariés profitent-ils d'une fiscalité farcie de privilèges ? De quel mérite l'État les honorent-ils systématiquement ? Les concubins ne sont pas des ménages*, ne fondent pas de famille ?

Cette fiscalité est-elle encore représentative de notre manière commune de vivre ?


Nota benêt : si avec ça je n'ai pas
du troll réac en commentaire,
c'est à désespérer des regretteurs d'hier.


La joulie illustration*

dimanche 21 août 2011

L'héritage [c'était mieux avant !]




Fais donc lire cet article à ta mamie* :


Là, ça va encore parce qu'il y a nos parents. Même quand ils ont vécu petitement*, ils nous laissent quand même un petit peu d'héritage. Ils ont donc tout de même pu faire quelques économies.

Mais nous, pour la suite, nous laisserons quoi à nos enfants ? Quand nous aurons fini de payer leurs études, leurs appartements, leurs coups durs et l'électricité* de temps en temps ?

Et eux, à leurs petits-enfants ?


Illustration empruntée*

samedi 20 août 2011

Les dieux [et je retiens un !]




Tout au long de son histoire, l'humanité a inventé un tas de croyances incroyables. Je ne sais pas pourquoi on voudrait nous convaincre que l'éternité et la chrétienté* copulent ensemble depuis la nuit des temps. Le mystère de la foi, c'est surtout pourquoi avoir choisi ce dieu-ci plutôt que tous la pléthore précédente* ?

L'esprit de la nature, des arbres, les divinités animales, celles de l'alcool et des plaisirs, sans parler des déesses de l'amour et de la fornication*. Le dieu des victuailles, de la boustifailles, des belles semailles et des épousailles mais aussi le dieu de l'orage, de la maladie et celui qui connait par cœur le chemin de la mort pour passer dans l'autre monde*.

C'est assez crétin d'avoir retenu comme unique candidate, une idole qui limite autant les plaisirs* d'ici-bas. Tu ne convoiteras pas la femme de ton voisin et pas de booggie-booggie avant la prière du soir, quel ennui ! Les esprits anciens* se saoulaient la gueule, se battaient entre eux, se cocufiaient les uns les autres et devenaient parfois humains* si ça les arrangeaient.

Ils n'étaient ni du genre à envoyer leur fils mourir à leur place ni de purs esprits éloignés de la réalité humaine*. Ils partageaient un peu de notre sort. Ils n'étaient pas prétentieux au point de rester assis là-haut sur ciel et la mer sans même nous faire un petit signe* de temps en temps. Toute l'éternité pour en user si peu, était-ce bien raisonnable ?

C'est à cause de ce crétin de Clovis que tout a commencé. Quand le petit ambitieux s'est rendu compte que partager la foi de ses voisins lui permettrait d'augmenter le périmètre de son royaume, il a jeté Wodan et tout son Walhalla*. La Chrétienté venait d'épouser le pouvoir et l'argent pour améliorer sa pénétration* du marché.

Outre les conversions obtenues par les coups et la destruction des lieux de culte, ce qui a bien marché, ce sont les funérailles. Là où les barbares laissaient au mort tout son attirail personnel, les chrétiens ne demandaient rien. Poussière tu fus, poussière tu seras mais ta fortune, tu la légueras aux fruits de tes entrailles. L'Église a compris bien avant les autres que retirer du monde autant de richesses*, ça embêtait un petit peu toute la piétaille.

C'est donc en encourageant la cupidité que l'ère chrétienne a envahi toute l'Europe…



Illsutration : Giulio Romano, Les Dieux*

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Merci à Arte* pour l'inspiration

vendredi 19 août 2011

La règle d'or [sans les mains !]




Apparemment, Nicolas Sarkozy voudrait qu'on grave dans le marbre :

« il ne faut pas dépenser plus que ce que l'on gagne ».

Il a peut-être un problème et il a besoin d'un aide-mémoire, je ne sais pas. Ou bien il était absent à tous les cours d'économie domestique* à l'école. Une règle d'or ! C'est bien sûr quand l'action baisse que Sarkozy choisit le métal précieux comme refuge !

Le voilà qui court partout en Europe avec son nouveau mot. Après le travailler plus, il a trouvé sa nouvelle incantation, son mantra* pour 2012, la règle d'Or. Non, pas un double décimètre en métal précieux, imbécile, une Loi qui interdirait d'emprunter exagérément. 

Sérieusement, c'est une telle évidence que ce n'est pas utile d'en rajouter*. Ce serait comme exiger d'apposer des pancartes « On ne touche pas le ballon avec les mains » aux abords de tous les terrains de football du pays.

Et puis, je vous rappelle qu'avec notre accord*, la France a signé le Traité de Maastricht* qui intègre déjà ce principe. Ecrit en noir sur blanc, c'est peut-être moins impressionnant, mais on profite d'une marge de trois pour cent ce qui est assez aimable de leur part.

Ce qui m'inquiète c'est que depuis quatre ans qu'il porte le costume, il n'a cessé d'organiser la quiétude fiscale de nos amis les ultras-riches* et que même quand ceux-ci le demandent publiquement et avec insistance, il refuse de les taxer.

En clair, si aucun impôt supplémentaire* ne vient pour rééquilibrer les comptes et qu'on interdit à l'Etat de s'engager dans quelque investissement que ce soit, j'ai comme l'impression que c'est encore les pauvres qui vont trinquer.


Nota benêt : ne pas confondre "double décimètre en métal précieux" et bite en or.


Source image*



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Message de service : à la demande de @Jegoun*, cet article est une improvisation, presque sans retouches.

Godasses [Modasse…]



Vous avez, vu comment Yves* Saint-Laurent a perdu face à Louboutin. Oui, je suis au courant qu'il a, au contraire, obtenu du juge le droit de coller des semelles rouges aux godasses de la marque. Vous allez me soutenir que factuellement, je dis n'importe quoi. D'une part, ce ne serait pas la première fois et par ailleurs, calmez-vous, je vais vous expliquer.

Ce qui restera de cette affaire, c'est d'abord que le grand groupe international de la mode* s'en est pris à plus petit que lui. Je ne sais pas vous mais ça me donne à moi la très sérieuse envie de défendre le pot de terre. C'est à se demander si quelqu'un chez Yves Saint-Laurent ne s'est pas un tout petit peu vexé qu'un gars ait eu une idée avant eux.

Ils ont gagné le procès en propriété de marque mais le résultat c'est bien qu'Yves Saint-Laurent, LE créateur* de la Mode obtient de copier légalement un concurrent.

Désormais, chaque fois que la maison sortira une chaussure à semelle rouge, tout le monde saura que c'est la marque de fabrique de Louboutin*. Il a fallu un jugement pour que le groupe obtienne le droit de se l'attribuer. Tout le monde aura une pensée à propos de cette absence de créativité dans cette maison autrefois internationalement connue. Et tout le monde aura d'autant plus de la sympathie pour la marque Louboutin et pour son créateur*.


Comme quoi, gagner un procès n'est pas tout !

Emprunt d'image*

lundi 15 août 2011

La Royal [Le je de l'oie ?]




Ségolène Royal a donné une interview à Frédéric Gerschel et Rosalie Lucas pour Le Parisien. Je vous invite à la lire. Si vous n'avez pas le temps, ce n'est pas bien grave. Pour répondre aux questions de nos deux journalistes, la candidate socialiste de 2007 avance quelques pistes de solutions qui pourraient, d'après sa vision, fonctionner pour le pays*.

Pour la dette et la crise bancaire du moment, la présidente de la Région Poitou-Charente souligne que nous nous prenons dans les dents* les répliques du séisme financier de 2008 qui n'a donné lieu à aucune mesure concrète de la part de ce gouvernement à part le déversement de quelques milliards d'euros dans la poche des banquiers qui nous le reprochent à présent.

Elle rappelle et détaille les erreurs commises par Nicolas Sarkozy. Elle dénonce la responsabilité présidentielle dans son absence de réactions et dans sa politique fiscale en faveur de nos amis les très riches. Pour elle, les conséquences actuelles sont clairement le fruit des choix faits par l'UMP au pouvoir. Elle préconise toute une série de solutions politiques basées sur la démocratie participative et l'engagement citoyen*.

Si vous n'y croyez pas, ce n'est pas bien grave mais sachez que cela existe. Elle présente l'une des alternatives* possibles pour mener la gauche socialiste aux commandes pour l'élection présidentielle de 2012, il est sain de le savoir pour choisir correctement.

Mais ce qui m'énerve, ce n'est pas le propos, c'est la manière* dont le canard a choisi de titrer cet entretien. Je sais que le métier de journaliste est fait de renoncements mais, parmi toutes les petits phrases à mettre en exergue :

«Ce n’est pas qu'une crise financière,
mais aussi une crise de civilisation»

ou

«Dans les pays qui contrôlent le système bancaire,
la croissance est au rendez-vous»

ou


«Je demande à l’Autorité des marchés
de publier la liste des organismes financiers
qui ont spéculé contre les Etats»

ou

«Soyons aussi sévères contre la fraude fiscale
des grandes fortunes choyées par ce pouvoir !»

ou

«Certains veulent rester dans le confort des sondages…
La démocratie ce n’est pas ça»

ou

«Plus personne ne m’abaissera
car je n’ai jamais manqué de respect a quiconque»

Pourquoi le rédacteur en chef a-t-il choisi de titrer :

« Je vais prouver que je suis la plus forte » ?

Ce n'est pas un tout petit peu orienté avec la volonté de la rendre ridicule ? Je me demande…

Image du blog BriCréatif*


dimanche 14 août 2011

La bourse [dans l'ordre !]




Personnellement, je ne comprend rien à la Bourse. Côté finance internationale, je me suis arrêté à l'observation* des pièces d'euro de tous les pays du truc. L'autre jour, j'ai découvert dix centimes slovène au fond du porte-monnaie. C'est comme ça que j'ai appris qu'ils étaient entrés au Conseil d'Administration.

C'est vous dire si toutes ces choses m'intéressent.

Je croyais bêtement* qu'à la Bourse, les gens achetaient des parts de capital de certaines entreprises en espérant que celles-ci réussissent suffisamment sur leur marché pour augmenter leur valeur de départ. Une sorte de club qui organiserait les rencontres entre des gens qui ont du pognon et d'autres gens qui aiment travailler.

C'est un peu le principe du tiercé où vous pariez votre argent sur le cheval que vous pensez le meilleur. Vous croisez les doigts pour qu'il gagne et la plupart du temps, le bourrin n'avance pas et c'est à cause du terrain, de l'herbe* trop verte ou parce que finalement, il n'est pas du tout du matin. 

Bien sûr, tous les parieurs professionnels vont vous jargonner qu'il y a des méthodes pour assurer la chance. Des martingales, des danses magiques, des gris-gris*, des talismans ou des algorithmes, puisqu'il s'agit ici de "science", qui permettent de comprendre le système. Comme si tout y était absolument prévisible ! Mais il est vrai que les turfistes préfèrent l'ordre.

Mais c'est en réalité bien plus compliqué que le réglement de jeu du PMU*. Si vous êtes réellement joueur, vous pouvez tout à fait prendre des paris sur les pertes éventuelles. Vous misez de l'argent sur un tocard, il perd la course et vous raflez la mise à la fin. Ou pire, vous affaiblissez volontairement un champion pour engraisser un peu plus votre razzia. Il n'y a pas quelque chose de pourri en ce monde ?

Personnellement, je ne comprends rien à la Bourse. Je me demande juste si elle sert un tout petit peu l'économie réelle. Oui, le monde du travail, quoi !

Source image*

mercredi 10 août 2011

E.T. [R.I.P.]




Finalement, le problème de l'existence ou non d'une civilisation extra-terrestre n'est plus tellement une histoire de lieu*. En une grosse vingtaine d'années, nous sommes passés du petit système solaire tout seul dans son coin à une flopée de galaxies contenant des milliards d'étoiles autour desquelles tournent des nuées de planètes*.

Si dans le tas, il n'y en a pas une qui rassemble les conditions nécessaires à l'évolution de la vie, c'est que vraiment on a eu du bol au départ. Non, le problème maintenant, c'est plutôt le temps. Si vous réfléchissez [et comme tu es venue lire ce blog, je sais que toi aussi tu aimes quand je te titille le neurone], notre bon vieux soleil a cinq milliards d'années* et il lui en reste pile autant avant d'avoir terminé la combustion complète de son stock d'hydrogène.

En gros, il aura fallu cinq milliards d'années pour amener les quelques connes d'amibes* du début à un niveau d'intelligence suffisant pour choisir entre détruire définitivement leur planète ou survivre jusqu'à ce que tout se mette à cramer autour d'elles.

Nous recherchons des civilisations extraterrestres* à travers l'infini et il y a de grande chance que nous ne puissions qu'en retrouver les traces archéologiques. L'échelle du temps de l'univers n'est pas de notre dimension finie.


Nota benêt : pour éviter toute polémique,
je présente mes excuses au syndicat général des amibes.

Illustration : 36 types d'extraterrestres*

lundi 8 août 2011

De gauche [je les plains…]




Je préfère être de gauche. Mais alors, clairement. J'ai des valeurs qui tournent plus ou moins autour de l'importance donnée à l'humain plutôt qu'à toute autre chose. Disons que quand il s'agit de prendre soin des autres, ma pensée ne va pas immédiatement vers la création d'une entreprise qui hébergerait les malades pour un maximum de rentabilité*.

Je suis tout à fait d'accord avec le principe des bénéfices. Je sais qu'il y en a parmi vous qui, si on leur parle de "gauche", pensent immédiatement à Staline* ou au Parti Communiste Chinois. Rassurez-vous, je ne suis pas favorable à la planification de l'économie, seulement à une meilleure répartition des richesses*.

Si tu y réfléchis, un gars avec onze milliards d'euros, tu lui laisses un milliard d'euros, il a encore un très bon niveau de vie. Et l'argent récolté sert à refinancer l'économie réelle pendant que les banques* sont parties au marché.

Je plains les gens de droite. Les gaullistes par exemple, quand ils voient que Nicolas Sarkozy a finalement vendu la France à l'Otan et réaligné le pays en pro-israelien*. Les traditionalistes quand le Président est un homme divorcé qui épouse et engrosse une femme aux mœurs plus que légères*. Les libéraux quand ils découvrent horrifiés que le Chef de l'Etat va jusqu'à sauver des entreprises du secteur bancaire plutôt que de laisser le marché faire le ménage…

Nota benêt : La main invisible du marché, dans la culotte du zouave…

Emprunt d'image*
 

samedi 6 août 2011

Jean-François Copé [la plume joyeuse !]



Moi qu'il pleuve ou que je bande mou, c'est de lire du Jean-François Copé qui me remonte le moral. Depuis que je me suis abonné à la «lettre de nouvelles» diffusé par courriel par l'UMP*, ma vie est beaucoup plus belle. Je suis radieux, j'ai retrouvé la ligne et mêmes mes amis me trouvent plus sympathiques.

Ainsi, à découvrir la dernière fournée* née de la plume du Secrétaire Général du Parti National, ou Secrétaire National du Parti Général, je ne sais plus, mon cœur a eu quelques palpitations. Ça m'a presqu'ému tellement c'est beau. D'un côté, le monde qui va mal : l'Espagne qui croule sous le chômage, la Grèce en faillite et même les États-Unis, le pays des cow-boys et des grands espaces indomptables, rongés par la dette et de l'autre : la frânce* qui va moins pire que tous.

Et comme l'écrit Jean-François* : «Tout cela, nous le devons à la réactivité du Président de la République et à la politique courageuse que nous avons conduite». En quatre années, je découvre qu'ils ont sauvé tout le monde : les banques, l'argent des épargnants, les entreprises et des milliers d'emplois. Plus de cinq millions de foyers ont même bénéficié d'une réduction d'impôts.

Comme le disait déjà Christine Lagarde avant qu'une mission de niveau mondial autant qu'international ne l'éloigne du pays : «le pire est derrière nous». J'en trouve la confirmation dans cette phrase : «Le G20 a été institué grâce à la détermination de Nicolas Sarkozy et a permis de réguler l’économie et de faire reculer les paradis fiscaux».

J'en répète chaque mot comme un petit morceau de sucre posé sur ma langue : grâce, détermination, Sarkozy, réguler, économie. Il n'y a que sur "faire reculer les paradis fiscaux" que j'ai un doute. Ils auraient discrètement déplacé les îles Caïmans* et le Luxembourg ? 

Nota benêt :
non, je n'ai pas de problèmes d'érections.
Ceci est une fiction.

Emprunt d'image* 

mardi 2 août 2011

Primaire citoyenne [ces six socialistes…]


On avance, on avance et je me rends compte que je ne vous ai pas encore parlé des primaires du Parti Socialiste. Laissons un peu nos amis belges s'entre-déchirer pour des histoires de fric

François Hollande : Je l'aime bien, je ne sais pas trop pourquoi. Il a un côté tellement provincial qu'il a l'air d'avoir fait "bon sens" en seconde langue au lycée. Mais j'ai des réserves. Par exemple, je le trouve exagérément raisonnable dans sa vision des évolutions possibles du pays. A la limite, il reste tellement dans les clous, il manque tellement d'audace, que tu te demandes s'il ne confond avec la candidature au titre de Préfet de la Corrèze. Au moins on est sûr d'avoir un candidat qui connait le folklore du pays

Et puis, François Hollande a déjà eu tous les honneurs. On peut se demander s'il n'est pas simplement candidat pour terminer sa collection de médailles et trophées. Son ultime combat, la cerise sur le gâteau d'une carrière parfaitement lisse*. Et si une fois élu, il se contentait de tirer ses cinq ans paisiblement ? Une sorte de Chirac II, le retour.

Pour l'instant, il fait une campagne habile bien qu'un peu trop bucolique* à mon goût. Je dirais qu'en bon mitterrandien, il a retenu du maître qu'une élection se gagne en rassemblant sa gauche pour aller vers le centre.

Manuel Valls : comme son nom l'indique, une fois à gauche*, une fois à droite. Je me demande s'il n'est pas candidat uniquement parce qu'il n'a pas réussi à devenir ministre de Nicolas Sarkozy. Ça donne une bonne échelle pour mesurer ses ambitions personnelles.

Ségolène Royal : Non, je le reconnais, elle ne dit pas que des conneries. Mais elle les dit d'une telle manière que ça m'est désagréable. En 2007, elle était le meilleur choix possible et vous retrouverez facilement les articles enflammés que j'ai pu pondre sur le thème. Si vous n'en étiez pas convaincu à l'époque, c'est que vous n'aviez pas lu mon blog*. J'espère que cette fois, vous réfléchirez AVANT de refermer l'enveloppe électorale.

Mais les temps ont changé et je n'y crois plus. Je crains qu'elle ne soit candidate comme pour rattraper une faute qu'elle aurait commise, un affront qu'elle aurait subi. Un truc impossible à excuser. Si elle devait gagner les primaires, je la soutiendrai mais sans être convaincu qu'elle soit la meilleure candidate possible.

[Alors qu'elle serait une géniale premier(e) ministre !].

Martine Aubry : sérieusement, je la vois bien diriger le pays. Ça me plairait de dire "eh t'as vu, c'est ma présidente". En tout cas bien plus que pour Ségolène Royale. La différence entre les deux femmes est au moins de deux octaves sur l'échelle de Richter. Pendant que l'une s'égosille à pérorer de toutes ses convictions*, l'autre pèse ses mots. On sent bien qu'en cas d'accident nucléaire, c'est pas celle des deux qui fera une crise de nerfs. Je me demande d'ailleurs si cette funeste situation devait arriver, je ne préférerais pas l'avoir elle comme responsable plutôt que François Hollande.

Jean-Michel Baylet : président du Parti Radical de Gauche*, c'est un homme respecté à Toulouse. Comme il est propriétaire de la Dépêche du Midi, il a beaucoup d'amis. Mais tout de même pas au point de pouvoir obtenir la majorité dans le parti du voisin !

Arnaud Montebourg : j'ai gardé le meilleur pour la fin, bien entendu. Déjà, le type qui se lance dans la primaire face aux trois poids lourds du Parti, il faut qu'il en ait envie. Ou qu'il soit inconscient ce qui ne serait pas tant que ça une mauvaise nouvelle. Quoi ! tu n'en as pas marre, toi, des hommes politiques dépourvus d'utopie ? Tu sais, cette part de rêve qui fait le plus produit*. et qui manque à nos représentants aujourd'hui.

Dans une période où l'on étouffe sous l'économisme généralisé, dans un monde où tout se mesure en coûts, dépenses et de marchandise monnayable, j'aime bien ce gars qui commence par nous parler des institutions. Comme si ce n'était pas l'évidence que pour rendre au politique sa fonction de régulation du monde, il faut d'abord régler le problème de la distribution des pouvoirs.

Et puis un candidat qui s'engage, s'il advenait qu'il fut élu — ce que je souhaite — à fortement limiter ses propres pouvoirs, je trouve ça très sain. Ce n'est jamais en appliquant les règles gestionnaires de la droite que la gauche offre de faire avancer le progrès social. C'est en innovant constamment dans le fonctionnement de la Cité qu'elle le rend simplement possible…

Image empruntée à Wikipedia*

lundi 1 août 2011

Si tu crois [chacun la sienne !]



Le Front National, ce sont des gens qui te font croire que les banlieues c'est terrible. Surtout avec à peine mille* euros par mois alors qu'eux mêmes habitent dans les quartiers résidentiels et palpent suffisamment d'oseille pour te rappeler que «classe sociale», ça ne concerne pas seulement les beaux gosses* des quartiers difficiles. Si tu crois que ceux-là t'aideront une fois au pouvoir…

L'UMP, ce sont des gens qui te font croire que Nicolas Sarkozy, c'est un type comme toi*. Il s'arrange comme il peut avec le français que dont auquel on cause et il hésite pas à dire du mal des très très riches quand ils exagèrent dans leur attitude. Millionnaire ou pas, on reste poli avec le petit personnel. Alors qu'il était avocat d'affaire et maire de la commune des plus riches de France. Pas du genre à te serrer la main dans la file d'attente de la boucherie* du coin. Si tu crois que ceux-là t'aideront s'ils restent au pouvoir…

Tu imagines, 2012, Nicolas Sarkozy réélu. Et il choisit François Fillon* comme premier ministre afin de poursuivre plus profondément les réformes. Un cauchemar en boucle… 
Photo Pascal Rossignol / Reuters empruntée sur Rue89*