GrandMa photo par Saetina
De temps en temps, la vieille dame se réveille.
Elle était là, assise péniblement près de la fenêtre à observer les voisins. Ce n'est pas tant qu'elle s'y intéresse mais que cela lui donne l'occasion de voir les choses comme elles bougent au dehors. Et elle profite de l'épaisseur des carreaux pour ne pas entendre la bande-son.
Elle peut facilement se perdre dans ses souvenirs.
Cela dure des heures durant lesquelles nous pourrions l'imaginer morte asphyxiée ; elle a cessé de nager, noyée aux mailles de sa mémoire millénaire. Elle s'immobilise, dans son fauteuil, semble s'éteindre de l'intérieur, absorbée par les images de ses jeunesses. Elle était tantôt colérique, tantôt passionnée, à moins que l'une est l'autre de ses faces ne soit finalement la même. Acharnée et volontaire, têtue mais tellement fragile. Elle s'égare ainsi parfois pendant des siècles.
Grain à grain occupée à trier en deux tas distincts, les lentilles de la mélancolie des gravillons du regret. Il faut éviter de s'y casser le peu de dents qu'il reste pendues à sa mâchoire.
Et puis, sans que personne ne l'ait prévu, elle se réveille. Elle précède de bien peu, les cris du peuple qui commence à gronder. Elle secoue de son vieux châle, les poussières accumulées du temps, réajuste ses lunettes et se trouve soudain la joue rose, à ce reflet du miroir. Elle a débuté canon mais elle reste de mêche à son âge canonique. Elle se recoiffe, se redresse.
Voilà, elle a mille ans et se remet debout…Pas trouvé mieux pour le titre, désolé…
"Pas trouvé mieux pour le titre, désolé…"
RépondreSupprimerTu as un contrat avec tes lecteurs pour les titres : tu dois mettre des conneries dans des crochets.
Nicolas : oui mais des fois non ! Ici, je n'ai vraiment pas de deuxième niveau… Une idée ? :-))
RépondreSupprimerBelle photo et très bel écrit! Tu serais pas auteur toi des fois???
RépondreSupprimerJ'aime bien le titre. C'est d'ailleurs ce qui m'a attirée dans la blog roll de Didier. Et j'ai bien aimé lire aussi.
RépondreSupprimerTout simplement, Monsieur Poireau, je vous (tu je ne sais plus) remercie pour ce précieux cadeau, la vieillesse c'est un devenir, si le destin le permet, non que j'ai vingt ans mais je me sens toujours jeune au fond de moi, question d'état d'esprit??? je ne vais quand même pas me décrire... vous paraîtrais-je farfelue si c'était le cas.... allez, allez... répondez-moi franchement....
RépondreSupprimerMonsieur Poireau merci, pour ce texte que je perçois comme un cadeau - je vous l'ai dit - je l'ai développé comme tel, enlevant délicatement les rubans et le joli papier qui l'entouraient...
un cadeau de noël ... sans ambiguité quant au titre n'est-ce pas l'essentiel.
Superbe texte !
RépondreSupprimerTiens j'ai pensé à toi hier soir, en coupant un... poireau.
Balmeyer : merci !!! Un compliment venant de toi...
RépondreSupprimerCela dit, je ne suis pas sûr que l'objectif de l'auteur, parler de la république soit vraiment compréhensible !!! :-))
[J'ai relu avec recul !].
Jeffane : merci aussi… mais en retard !!! :-)
Balmeyer : cesse de torturer ces poireaux !!! :-))
RépondreSupprimerOui, ça se comprend, pas expressément la République, mais quelque chose dans le genre, un "esprit républicain", si tu veux.
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