La démocratie, telle que nous la pratiquons aujourd'hui est arrivée en fin de course. Il y a d'abord les partis bien en place qui empêchent par leur accaparement des financements publics, tout autant que par la manière dont ils choisissent leurs candidats (la reproduction des élites), toute irruption d'un chien dans le jeu de quilles. Il y a ensuite les industriels et les banquiers qui œuvrent dans la coulisse, qui sont reçus et écoutés au Château et dans les allées du pouvoir, qui signent des amendements prêts à voter pour expliquer et contrer le danger qu'il y aurait à modifier des règles qui leur profitent.
Tu peux bien voter pour A ou pour B, selon tes convictions ou parce que tu auras été séduit par un discours nouveau chantant haut et clair ce que tu reconnais comme tes revendications et tes espoirs d'une société meilleure, ça ne peut rien changer. Puisque A et B sont issus de ces partis qui sont eux-mêmes une pièce du puzzle, qui ne souhaitent pas transformer une organisation qui justifie leur existence. Les partis du système présentent des candidats du système pour maintenir le système.
Il y a enfin, par dessus tout cela, l'Europe. Ce machin si peu démocratique au-dessus des Etats qui les empêche de tenter des expériences, qui érige des normes en dehors desquelles il n'est pas permis d'aller. L'Europe qui impose au long cours de soutenir son libéralisme de naissance puisqu'elle s'est tout d'abord bâtie en tant que marché unique et que cela reste son seul objectif. Son seul ADN héréditaire est le commerce, pas le soutien aux populations. Elle s’affaire à son unique objet : que l'argent circule entre commerçants et nullement à ce que les pauvres puissent se nourrir.
L'Europe enfin qui, même si elle se réformait pour modifier son objectif politique, même si elle décidait finalement de devenir un organe de la représentation du peuple, agit à un tel niveau, à une telle échelle, qu'elle reste matériellement trop éloigné du citoyen. L'Europe, cette dilution excessive de la démocratie* où ton bulletin compte pour une part infinitésimale à la sortie des urnes. La masse du nombre d'électeurs et les règles de la représentation empêchent l'émergence rapide d'une force contradictoire, d'une opposition légitime à cette forme d'Europe.
En construisant cette union européenne supra-nationale, les libéraux ont rendu l'Etat inopérant, étouffé dans ses prérogatives par une cage réglementaire infranchissable et par un contrôle continu de ses finances*. Ils ont dilué l'expression démocratique, imposé comme seuls critères d'appréciation les richesses produites et jamais le bien-être des populations.
Tu crois que j'exagère alors que tu as sous les yeux l'exemple de Syriza*. Comment l'Europe traite ce mouvement légitimement issu des urnes, de la volonté du peuple grec afin de rétablir le pouvoir politique et de s'opposer aux forces de l'argent, comment elle tente d'étouffer chez eux toute velléité de tenir la promesse faite aux électeurs. Il suffit de voir avec l'exemple de Syriza, combien l'Europe s'oppose à ce pouvoir électoral qui est le nôtre pour maintenir vaille que vaille, le système en l'état. Or, il nous faudrait réformer ce système arrivé en fin de course…
Nota benêt : nos élus ne sont plus
nos représentant, ils sont en représentation
nos représentant, ils sont en représentation
[Source de l'image*]
"Or, il nous faudrait réformer ce système arrivé en fin de course…"
RépondreSupprimeravec quels sous ? ceux des banques , non ?
Elle est amusante ta réponse, elle démontre tout le sens de mon article ! :-)
SupprimerNe pas mettre tous les maux sur l'Europe !
RépondreSupprimerJe ne jette pas l'Europe mais cette version-ci, j'ai voté contre.
SupprimerTu as voté contre et le non a gagné. Donc ce n'est pas cette Europe qui est en place. Nous n'avons pas la constitution qui aurait pu faire bouger les choses. Du coup Sarko nous a refilé de force ce qui était mauvais.
SupprimerOui et je ne sens pas la volonté chez nos élus de respecter le vote des citoyens.
SupprimerIls le respectent : ils ne cherchent plus à faire de Constitution puisque les citoyens n'en voulaient pas. Désolé d'être pointilleux mais je lis tellement de conneries (pas chez toi, hein !), que le sujet m'énerve.
SupprimerOn s'est fait entubés par Mitterrand en 1992 mais il ne faut pas le dire. Et tout ce qui a été fait pour tenter d'améliorer Maastricht a été refusé au prétexte que Maastricht était mauvais : toutes les campagnes contre les traités ultérieurs portaient contre Maastricht, pas contre le contenu des traités.
Les mecs gueulent contre les 3%, par exemple, mais c'était dans Maastricht. Des pays se mettent d'accord pour faire une monnaie commune et sortent une condition : que des pays ne puissent pas jouer avec (et faire marcher la planche à billets).
J'ai voté blanc à Maastricht. J'avais essayé de lire le truc et c'était absolument incompréhensible. J'ai considéré qu'un texte aussi compliqué ne pouvait pas être choisi par un OUI/NON simpliste. J'avais bien fait.
SupprimerPour l'Europe, elle a du mal à édicter des normes sociales et s'occupe essentiellement des machins financiers. Comme je le dis dans l'article mon reproche essentiel à l'Europe et qu'elle ne permet quasiment pas d'expérimenter. Il n'y a qu'une seule voie possible, c'est regrettable quand on connait la fiabilité de nos joyeux économistes de tout poil ! :-)
Filaplomb !
RépondreSupprimerUne information qui devrait te faire un peu rager.
Tisséo a piqué ton projet : http://www.tisseo.fr/info-tisseo/tisseo-polar
c'est la preuve que tu étais un précurseur, dans le vent, dans le vrai depuis longtemps.
N'abandonne pas ton projet.