Tu te souviens des téléphones d'avant, ceux qui avaient un fil à la patte, qu'on posait dans le couloir de l'entrée, souvent sur un napperon de coton macramé et qui possédaient un cadran rotatif ? Les gens devaient introduire leur doigt ou n'importe quel objet faisant office, dans la cavité proposée juste en face du chiffre désiré pour ensuite faire pivoter l'ensemble autour de son axe jusqu'à la butée prévue.
Une fois atteinte cette extrémité, il fallait relâcher l'engin et attendre que le cadran, grâce au retour de force d'un ressort tendu lors de l'opération précédente, regagne sa position initiale. Pendant ce temps, dans le combiné collé contre l'oreille, on pouvait entendre le codage numérique résultant de l'opération, une série de claquements sourds et électriques pour indiquer à une machine située à l'autre bout du pays, qu'on venait de composer le 7.
Le jour où les numéros de téléphone sont passés à dix chiffres, il y a eu des suicides face à tant d'ennui.
Constatant que selon la science, le présent n'a pas changé son rythme de battement, je me demande ce qui nous pousse ainsi à ne plus supporter aujourd'hui la moindre attente, la moindre durée sans évènement. Où sont passées notre patience et l'épaisseur du temps ?
Ce n'est pas notre environnement qui nous pousse à la vitesse, c'est nous qui trouvons trop lente la normalité temporelle. L'ascenseur à qui l'on a commandé d'arriver sur l'instant semble se traîner en chemin, ce train pensé pour la très grande vitesse s'étire à 160 km/h à travers le paysage d'une campagne monotone, le colis qui devait être livré hier sans faute arrivera insupportablement plus tard et l'amour que l'on espère, il s'est encore perdu en chemin….
—————————
Source Image*
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimer