[source image]
New York, ce sont les rues gigantesques au pied des buildings immenses, les titans de bétons qui surplombent une armée de fourmis agitées d'une étrange manière, les longues avenues qui se croisent au carré, la cinquième qui étire son bitume jusqu'à Harlem en longeant Central Park. C'est le métro partout dont le bruit de tôle en vadrouille s'ajoute au capharnaüm sonore ambiant, un empilement de bruits tel un orchestre de jazz perpétuellement ivre de sa propre musique. C'est Manhattan qui s'offre d'amplifier encore cette exagération urbaine : les bâtiments les plus hauts, les foules les plus denses et la vie la plus chère.
Je connais l'opéra de Sydney pour son architecture de pavillons surnuméraires et Saint-Petersbourg pour son intacte magnifi- cence après ces décades mouvementées. Quelques malentendus seulement, quelques malentendus.
La solaire Argentine, le Brésil pour ses forêts et ses plages couvertes de mannequins luxuriants comme autant d'arbres aux formes élancées. Je sais le silencieux Japon et la bruyante Chine, les palais de Lhassa qu'un mandarin grignote et, au delà des mers, je sais les îles posées dans la paume d'un océan pacifique.
Je peux citer l'Anapurna, le kilimanjaro et épeler le nom de quelques grands sommets du monde. Je peux laisser ma langue, de vive voix, s'exercer à la poésie toponymique : Kuala Lumpur, Vladivostok, N'Djaména, Oulan-Bator ou bien Wrosław que la rime enseigne à bien prononcer suave.
J'imagine le Kenya, la steppe ou la toundra. Je voudrais parcourir les rives du lac Baïkal. Je pressens les déserts du monde comme autant de passages vers soi-même et les cités cosmopolites, des chemins vers les autres.
J'ai devant moi le spectacle du monde tel qu'il se joue dans le lointain. Les mappemondes, les planisphères et la cartographie de tous les déplacements. Je déplie dans mon crâne un millier de neurones pour figurer la transhumance et la trace discrète des grandes randonnées.
Or, je sais d'ores et déjà que ma vie manquera de la durée nécessaire pour accomplir autant de voyages…
mercredi 24 mars 2010
Dans le lointain [avant de partir…]
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Excellents liens. J'ai pensé à Cendrars en te lisant et la page de Céline, muy fuerte, muy moderna !
RépondreSupprimerBeau voyage !
RépondreSupprimerJe voyage aussi beaucoup dans les cartes, les mappemondes, ... et les outils Google...
Roger Waters...hmm...planant comme ce voyage en lisant ton beau texte...
RépondreSupprimer;^)
Merci!
Mais non, tu peux voyager sans bouger ! Google earth puis maps ou encore streets si vraiment tu as la curiosité intime :)
RépondreSupprimerTrès joli voyage!
:)
Mais non, tu peux voyager sans bouger ! Google earth puis maps ou encore streets si vraiment tu as la curiosité intime :)
RépondreSupprimerTrès joli voyage!
:)
Je suis de l'avis de Mtislav, il y a du Cendrars dans ce texte qui emporte le lecteur. Pourquoi tu n'aurais pas le temps de tout voir? Si tu pars tout de suite, tu auras encore le temps d'un voyage jusqu'à la Station spatiale internationale.
RépondreSupprimerJe trouve ton texte très touchant, peut être parce que je suis fascinée par tous les ailleurs. Et que même en partant souvent je me sens quand même frustrée. C'est idiot, je sais...
RépondreSupprimerje veux bien aller dans tous ces là-bas et aussi tous les ailleurs...
RépondreSupprimerP.S.: ne serait-ce pas franssoit en tuba ???
RépondreSupprimerMademoiselle Ciguë : il va falloir choisir, on risque de manquer de temps ! Le Japon m'attire…
RépondreSupprimerFranssoit ? Il est où d'ailleurs ? Encore parti plonger ? :-)))
Partir, partir, partir, le plus rapidement possible, et aussi loin qu'il sera possible d'aller sans être en train de revenir...
RépondreSupprimerOù cela se trouvera t-il sur la mappemonde ? Au beau milieu de l'océan, si ça se trouve.
Maudlin : ah oui ! Ne pas penser qu'il faut revenir après, ne pas penser tout court !
RépondreSupprimer:-))