J'ai demandé à quitter ce climat de poudre grise, ce ciel de draps salis, pour retrouver de la chaleur. J'ai demandé à laisser derrière moi cette pluie qui succède aux averses entre deux orages*. Je suis étendu au bord d'une piscine dont le clapotis compose une musique d'accompagnement au soleil* de l'Andalousie.
J'ai beaucoup maigri des suites d'une longue maladie. Je souris en pensant que j'ai enfin atteint le poids* après lequel j'ai couru toute ma vie. Moi qui ai toujours détesté courir voilà qu'on annonce la ligne d'arrivée.
J'ai beaucoup attendu, branché au bout d'une aiguille, qu'un goutte à goutte* écoule sa marchandise pendant que je twittais des bêtises en haut-débit. J'ai beaucoup patienté dans des salles* plus ou moins prévues pour cela.
Je trompe le temps qui file en additionnant les carreaux sur le sol puis le nombre des anneaux du rideau. Compter me permet de laisser passer le temps pendant que je regarde ailleurs*. La piscine a les bords lisses et le ciel au-dessus de moi reste sans tache.
J'ai beaucoup usé du son à fond sur le mp3, revisité mes classiques d'Alain Bashung* en passant par Roger Waters*. Et quelques autres qui m'ont fait bouger les orteils. C'est amusant la manière dont s'articule un pied, les différents mouvements qu'il est capable de produire.
J'ai refait le tour de la propriété, visité les recoins*, les hectares de mes vies antérieures. J'ai désherbé ici ou là, reprécisé certains massifs dans leurs détails. J'ai moi-même parcouru toute cette route et choisi seul tous ces chemins qui arrivaient ici. A quoi bon regretter ce qui ne peut être recommencé ? Je suis sans regrets, parvenu au présent.
L'endroit où l'on ampute la conjugaison.
Je suis paisible sous le soleil d'Andalousie*. Il fait chaud, mon corps se met à fondre, à se liquéfier. Je pèse soudain beaucoup plus lourd. Mais c'est un poids bienfaisant, comme celui d'un édredon lorsque la chambre tout autour est emplie d'un air glacé indésirable. Ma Lou est là qui me sourit…
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Je ne sais plus qui avait lancé cette chaine de blog à propos de notre propre mort. Peut-être Sarkofrance* mais je ne suis plus très sûr. C'est en tout cas ma contribution au sujet. Pour la fin, ça peut attendre par contre, dès aujourd'hui, j'veux du soleil !
Photo de cubn6, tout droit réservé.
C'est bien de maigrir avant de mourir : faut penser aux gars qui vont porter le cercueil.
RépondreSupprimerNicolas : je suis de gauche, je pense toujours au petit personnel ! :-))
RépondreSupprimerTiens moi, c'est mon combat de tous les jours : le poids. Mais je suis une femme c'est normal !!!...
RépondreSupprimer#Nicolas : A quand les cercueils en PVC ?...
On s'y croirait… D'un autre côté, je me demande si ça change vraiment quelque chose, disons à la dernière heure, de clamser au soleil ? J'ai cru observer qu'on ne voit plus grand chose —mais c'est facile de parler à la place d'un autre, hein !
RépondreSupprimer(Minijupe, le vrai progrès c'est le cercueil en contreplaqué, ou mieux : en carton avec port prépayé, qui s'achèterait à la Poste, ou chez Casto…)
Minijupe : en tant qu'homme et obèse par la joie de la génétique, je lutte aussi (pour) (contre) mon poids. Ce n'est pas réservé aux dames ! :-)
RépondreSupprimerLeCoucou : c'est un peu "la mort serait moins pénible au soleil", peut-être ! Il y a aussi que passé de Toulouse à Bruxelles, le soleil me manque. Difficile ici de trouver cette chaleur bienfaisante !
LeCoucou et Minijupe : je suis passé récemment de la volonté d'être incinéré à finalement l'envie d'être enterré. J'aime beaucoup l'idée des cercueils dits écolos. Ils sont fait d'une matière biodégradable et contiennent des graines qui s'alimentent et croissent par la dégradation du corps ! Finir recyclé en arbre, ça me plait bien !
:-))
Un poireau qui se rêve finir en arbre... :)
RépondreSupprimerNouvel habillage hivernal du blog ?
captainhaka : tu es pollen et tu finiras pollen comme disait l'autre !
RépondreSupprimerOui, j'en avais assez des couleurs saturées. Un peu de noir et blanc avant le prochain changement, en 2011 ! :-))
Bon, on va tout de suite mettre les choses au clair ! Tu n'es EN AUCUN CAS autorisé à mourir !
RépondreSupprimerMademoiselle Ciguë : on fait c'qu'on peut ! :-)
RépondreSupprimerJ'imaginais pas la Belgique comme ça ?...
RépondreSupprimerMinijupe : euh… tu as lu l'article ? J'ai comme un doute ! :-)
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