Ce besoin qu'ont certaines personnes de prendre soin de toi. De savoir si tu manges correctement, si ton poids n'est pas exagérément dans la maigreur. Ils t'interrogent, s'il arrive que tu les croises ici ou là, sur la manière dont tu organises ton existence*. Ils traquent la toute petite faille dans laquelle ils pourront glisser leur argument.
Alors que tu expliques combien tes journées sont longues dans cette volonté qui est la tienne de les consacrer pleinement aux études*. Alors que tu insistes sur ton acharnement à tenir bon, malgré la fatigue accumulée qui te pèse comme un linge humide et froid à ta chair. Ils attirent ton regard avec leurs yeux et te disent : «Il faut penser à sortir un peu. Tu sais que rester enfermé trop longtemps, ce n'est pas bon».
Ils ont toujours sous la main, eux qui oublient tout le reste, le souvenir d'un oncle qui avait eu ce type de comportement*, il y a des années. Comment s'appelait-il déjà ? Celui dont ils ont égaré le prénom est, la plupart du temps décédé, parfois après une terrible agonie, durant laquelle il avait horriblement maigri.
L'exemple basé sur leur longue expérience de la vie. Le personnage à tout moment, à portée de mémoire, qui servira de passeur à leur propre message*. Ce besoin qu'ont certaines personnes de leurrer leur angoisse en prenant soin des autres. Leur anxiété tenue en respect par cette préoccupation d'autrui.
Il faut qu'autour d'eux, tout soit en ordre. Que le facteur passe à l'heure, que le cachet soit avalé, que les amoureux s'aiment et se choisissent, que le chien aboie et que la caravane* passe. Ils ne peuvent être heureux qu'au prix de ce léger surcroît d'inquiétude. Ce n'est pas rose tous les jours, si tu les côtoies.
Il faut accepter de répondre à côté, de maquiller très légèrement la réalité. Il faut admettre qu'avoir raison, n'est pas nécessairement d'une telle importance. Sauf à aimer couper les cheveux* en quatre à des mouches sodomites, tu relativises. Tu comprends que là se cache leur nécessaire de survie. Que ce léger excédent d'attention à l'autre n'est que la preuve que de leur absolue nécessité d'avoir des relations…
Source illustration*
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Pour rester dans l'ironie de ton post : tu nous ferais pas une p'tite déprime ? Prends soin de toi ;-)
RépondreSupprimerQuel bel article malgré la mélancolie. Rester enfermé, pourquoi pas ? Est-mieux de courir partout sans but parce qu'on ne supporte pas d'être seul ? La photo me fait froid dans le dos. Elle est trop réaliste pour moi.
RépondreSupprimerMadison : de l'ironie ? Si tu en lis, elle n'est pas intentionnelle ! :-) Je prends soin de moi ! :-) #Merci
RépondreSupprimerMolinia : Le mieux, c'est de parvenir à trouver une forme d'équilibre ! :-))
Mais si, elle est là l'ironie : "Ce besoin qu'ont certaines personnes de leurrer leur angoisse en prenant soin des autres." et dans le fait que les gens projette sur l'autre ce qui leur ait propre. Mais personne ne le perçoit en général, c'est l'ironie de la psyché humaine ;-)
RépondreSupprimerTu philosophes, pour Pâques ?
RépondreSupprimerMadison : d'acord. En ce sens, d'accord pour l'ironie. :-)
RépondreSupprimerNicolas : Philisophe de Pâques, excellent ! Je reviens un peu à ce que je faisais comme blogueur avant de faire trop de politique. Envie de varier un peu les plaisirs ! :-))
Il y a cela (je n'y avais jamais pensé en ces termes là et j'aime beaucoup ta manière de le dire "leurrer leur angoisse en prenant soin des autres"...est-ce à défaut de pouvoir prendre soin d'eux? A défaut que quelqu'un prenne soin d'eux?) et il peut aussi y avoir une manière détournée de te dire "tu comptes pour moi","je t'aime", sans le dire vraiment...
RépondreSupprimerOui, j'aime beaucoup ton texte
Frayer : merci ! Je dirais que ça n'a rien à voir avec prendre soin de soi, c'est sur un autre plan. Montrer de l'attention aux autres, même de manière trop critique, c'est se permettre d'exister ! :-)
RépondreSupprimerC'est bien justement que d'avoir des gens qui veulent l'harmonie d'autrui
RépondreSupprimerA propos, regarde moi, toi ... t'es sûr que tu manges assez ?
RépondreSupprimerIl te faut 5 fruits et légumes par jour et 3 produits laitiers !!!
(j'aime faire le bonheur des gens malgré eux ...)
Romain Blachier : oui, c'est bien, jusqu'à la limite qui est la tienne d'être couvé à l'excès ! :-)
RépondreSupprimerSolveig : je m'efforce de lutter contre ma nature d'obèse, je vais bien ! Sois rassurée ! :-))