mercredi 1 octobre 2008

Les gestionnaires [ils ne sont pas qualifiés !]


Costume de sumo gonflable [en vente ici]


Ces types, ils sont tellement forts, tu comprends pourquoi ils sont ministres !


Jusqu'à ces derniers jours, tout allait bien, ils avançaient droit en avant, la réforme à la main et ils traçaient à grands coups de lame, la belle route droite de l'ultralibéralisme. Ils marchaient fièrement à travers le fouillis que les acquis corsent et ne laissaient derrière eux ce qu'ils appellent liberté et que, pour notre part, nous nommons dénuement.

Jusqu'à ce que Nicolas Sarkozy, après un très long silence médiatique, ne s'accorde à noircir le tableau.

Soudain, nous sommes passés de la grisaille d'un gouvernement en échec complet à la noirceur d'une crise de 1929. Tous les superlatifs sont sortis des placards pour l'occasion et c'est à celui qui fera le meilleur mot : un tsunami s'abat sur la bourse, un 11 septembre de la finance, une quasi fin du monde s'étend sur la corbeille.

[Personne ne parle de bévue, de boulette, de sabordage, de hold-up mondialisé. Il s'agit, pour la plupart des qualificatifs, de phénomènes naturels imprévisibles].

Et voilà que même Christine Lagarde commence à parler de la crise, c'est vous dire combien ils tiennent à ce que nous y croyions. Tu parles, les types, après avoir réussi à complètement vider le peu qu'il restait dans les caisses de l'Etat, il faut bien qu'ils sortent un évènement gravissime pour justifier qu'ils grattent les fonds de tiroir.

Tranquillement, voilà que l'argent pépère des épargnants est prié de se mobiliser. Le coquet magot pour le petit fils, ça lui paiera le permis s'il a son bac du premier coup, réquisitionné ! L'argent de la marraine pour son neveu s'il trouve enfin à marier, au rapport ! Les petites sommes des petites gens amassées patiemment, sous les drapeaux ! C'est qu'il s'agit d'unité nationale, messieurs-dames : tous doivent participer.

On ne parle plus ici de la gestion en bon père de famille dont ils nous ont rebattu les oreilles en d'autres temps. Du temps où il était question que les socialistes au pouvoir allaient ruiner la France. On ne parle plus non plus des richesses promises en échange de la perte de nos droits acquis et qui, pour le moins, tardent à poindre. On ne parle plus surtout de laisser au marché sa liberté suprême [sa liberté de dinde]. Fini l'ordre naturel et le chaos fécond, la création destructrice et la main invisible du marché dans la culotte du zouave. Maintenant qu'ils ont asséché le marigot, il leur faut liquider nos économies.

Comment ils ont, depuis dix ans, laissé faire les banquiers. Une décade qu'aucun argent ne s'investissait dans l'économie réelle et le plus souvent locale. Il faut voir, pour cette défaillance,
le succès de l'Adie qui pourtant vend son aide aux plus pauvres à sept pour cent d'intérêts. Une décade que les argentiers nous dépècent sous la protection de chacun de nos élus.

Et ce serait à nous aujourd'hui de fournir aux PME, le bel argent finalement évaporé sur les marchés ? A nous de renoncer à plus de logement sociaux, d'appartements pour ceux qui gagnent moins en travaillant autant, pour aider le banquier à terminer de régler le leasing de la Mercedes toute neuve qu'il vient d'acquérir ?

Ne dites pas le prix, c'est vulgaire.

Tu te souviens, lecteur, comment ils t'ont vendu la fin du code du travail parce que «des règles établies à l'échelon national ne sauraient s'adapter à chaque cas particulier». Le contre-poids du sur-mesure pour démoder le tissu social, c'était une belle saison. Et maintenant qu'ils viennent avec leur gueule de parfait spécialiste de l'ennui nous dire qu'ils vont «encadrer les parachutes dorés».

Pas interdire, pas supprimer, juste encadrer.

Maintenant qu'ils ont les clés du coffre, voyez comme ils renoncent à réguler. Voyez ces mensonges étalés sur leur visage. Ils ne montrent aucune gène à, d'un jour à l'autre, changer d'opinion et défendre soudain un point de vue contraire. Ces types là sont tellement forts, tu comprends pourquoi ils sont ministres.

Aux Etats-Unis, c'est dommage,
la proximité des élections empêche
les élus de voter en faveur
du cadeau fait aux marchés.
C'est chiant la démocratie !

15 commentaires:

  1. Elle est constipée la madame?

    ...

    (En général, c'est de chez Nicolas que je sors. Je fais une exception...)

    Je sors.

    RépondreSupprimer
  2. rrrrâââh c'est proprement révoltant. Je viens partager ton amertume : berk !
    Personne y veut faire une manif ?
    Non à cette gestion pourrie de nos trois sous !
    (Et si on faisait une manif de blogueurs ? Faut bien commencer quelque part...)

    RépondreSupprimer
  3. Mademoiselle Ciguë : je ne sais pas mais elle est gonflée ! :-)

    Marie-Georges Profonde : je suis POUR une manif débutée par les blogueurs, 1000 fois pour ! :-)))

    RépondreSupprimer
  4. Ah, j'aime beaucoup, le costume de sumo gonflable ! J'en veux un !!!

    RépondreSupprimer
  5. Poireau,

    Pour Goux, il n'y aura pas besoin de mettre beaucoup d'air dans le machin pour qu'il retrouve la même forme que sur la photo.

    RépondreSupprimer
  6. Didier Goux : n'est ce pas un peu voyant comme costume ? :-))

    Nicolas : je ne sais pas encore ! :-))

    RépondreSupprimer
  7. Si j'ai bien compris, tu sauras samedi.

    RépondreSupprimer
  8. lagarde de problème de tuyauterie... Nuance, cher ami !

    RépondreSupprimer
  9. lagarde parle de problème de tuyauterie... Nuance, cher ami !

    RépondreSupprimer
  10. En tout cas, même s'ils se cachent derrière leurs excuses de phénomène imprévisible, quand ils disent taxer les épargnes, ils ne font pas les malins. Tiens, j'ai une idée: taxons les plus riches ! On a jamais fait, ça !

    RépondreSupprimer
  11. Nicolas : oui, apparemment, c'est pour samedi ! :-))

    Homer : Bonne idée ! :-)

    RépondreSupprimer
  12. Une manif, tout le monde en costume de sumo gonflable : cortège plus imposant, et protection contre les coups de matraque assurée.

    RépondreSupprimer
  13. Aussi, opn se disait: si Nicolas Sarkozy n'arrive pas à résoudre un problème, c'est qu'il y a anguille sous roche.
    Il a résolu le problème du climat (Grenelle), de la pauvreté (Hirsch), ses problèmes de couple (Carla). Et pour la finance internationale, des petits malins s'amusent à l'empêcher de résoudre le problème.

    RépondreSupprimer