[Photo Nicolas Richoffer, blog à découvrir]
Et nous fûmes cinq cents en arrivant au port mais deux cents cinquante d'après la police.
Ils n'ont parlé que de ça à la télévision. Il faut dire que les pauvres, ils avaient passé la journée dans des gares vides. Trois pauvres travailleurs contraints par l'absence de liberté laissée à l'employé d'exprimer sa légitime colère contre l'ignoble patronat qui l'exploite et obligés de répondre aux journalistes dépités :
_ Non, ils raison de faire grève. Bien sûr que ça nous gène mais j'approuve la grève.
Même pas un quai débordé par une horde de bosseurs énervés par tous les privilèges accordés à tort à ces fainéant de fonctionnaires qui les prennent en otage et les empêchent par là-même d'accéder au mérite qu'ils méritent [s'ils sont si méritants, c'est parce que le travail leurs vaut biens].
Même pas les sempiternels kilomètres de bouchons aux entrées et sorties des périphériques ni les dizaines d'automobilistes excédés parce qu'on entrave encore un peu plus leur libre liberté de circuler librement [Alors qu'avec tout ce qu'on paie comme impôt, on peut quand même avoir le droit de rouler tranquillement, non ?].
J'offre cette dernière phrase au bon plaisir de de nos amis réactionnaires.
Les journaux télévisés accentuent tellement les archétypes que cela devient comme un effet comique. Qu'il advienne qu'une prise d'otages ait lieu, tu peux tout à fait prévoir la nature des reportages qu'ils t'offriront en pâture. De quoi alimenter la curiosité qui t'ouvrira l'appétit.
Les enfants violés, les avions qui s'écrasent, le lâche attentat [ou bien l'acte héroïque suivant l'intensité de victimisation choisie], la petite théâtralité des édiles et le dernier chef d'œuvre qu'il faut absolument aller voir, ils ont dans leurs cartons un modèle pour chaque évènement. Et sinon, ils improvisent, ils adaptent. Un scénario de Dallas, par exemple, ça aurait pu coller au divorce, suivi de la rencontre, avant le mariage avec la belle carrosserie dessinée en Italie de Nicolas Sarkozy. Si on le leur avait permis…
La télévision a cessé depuis longtemps de raconter le monde. Elle se contente à présent de s'en fabriquer un vrai de vrai, un comme à la télé !
Et nous fûmes cinq cents en arrivant au port mais deux cents cinquante d'après la police.
Ils n'ont parlé que de ça à la télévision. Il faut dire que les pauvres, ils avaient passé la journée dans des gares vides. Trois pauvres travailleurs contraints par l'absence de liberté laissée à l'employé d'exprimer sa légitime colère contre l'ignoble patronat qui l'exploite et obligés de répondre aux journalistes dépités :
_ Non, ils raison de faire grève. Bien sûr que ça nous gène mais j'approuve la grève.
Même pas un quai débordé par une horde de bosseurs énervés par tous les privilèges accordés à tort à ces fainéant de fonctionnaires qui les prennent en otage et les empêchent par là-même d'accéder au mérite qu'ils méritent [s'ils sont si méritants, c'est parce que le travail leurs vaut biens].
[L'auteur de l'article tient à souligner au lecteur troplâche pour faire grèvedistrait que chaque personne salariée dispose, dans ce pays et pour l'instant, d'à peu près des mêmes droits de base qui comprennent celui de faire grève. Il suffirait de parler un peu plus à l'association des employés de l'entreprise [aussi nommé syndicat] pour comprendre comment ne pas perdre les droits qu'ont acquis et nous ont légués nos aïeux].
Même pas les sempiternels kilomètres de bouchons aux entrées et sorties des périphériques ni les dizaines d'automobilistes excédés parce qu'on entrave encore un peu plus leur libre liberté de circuler librement [Alors qu'avec tout ce qu'on paie comme impôt, on peut quand même avoir le droit de rouler tranquillement, non ?].
J'offre cette dernière phrase au bon plaisir de de nos amis réactionnaires.
Les journaux télévisés accentuent tellement les archétypes que cela devient comme un effet comique. Qu'il advienne qu'une prise d'otages ait lieu, tu peux tout à fait prévoir la nature des reportages qu'ils t'offriront en pâture. De quoi alimenter la curiosité qui t'ouvrira l'appétit.
Les enfants violés, les avions qui s'écrasent, le lâche attentat [ou bien l'acte héroïque suivant l'intensité de victimisation choisie], la petite théâtralité des édiles et le dernier chef d'œuvre qu'il faut absolument aller voir, ils ont dans leurs cartons un modèle pour chaque évènement. Et sinon, ils improvisent, ils adaptent. Un scénario de Dallas, par exemple, ça aurait pu coller au divorce, suivi de la rencontre, avant le mariage avec la belle carrosserie dessinée en Italie de Nicolas Sarkozy. Si on le leur avait permis…
La télévision a cessé depuis longtemps de raconter le monde. Elle se contente à présent de s'en fabriquer un vrai de vrai, un comme à la télé !
Avec sa belle italienne au bras, dites-moi,
il ne se prendrait pas un peu pour Berlusconi,
notre Nicolas Sarkozy national ?
[Si c'est tombé sur nous, c'est parce qu'on le vote bien !]
il ne se prendrait pas un peu pour Berlusconi,
notre Nicolas Sarkozy national ?
[Si c'est tombé sur nous, c'est parce qu'on le vote bien !]
Finalement, c'est peut-être l'effet pervers de la loi sur le service minimum dans les transports: il n'y a plus de personnes "prises en otages", donc le mouvement social est populaire, donc il se renforce!
RépondreSupprimerMais il reste Etienne Mougeotte: il est pris en otages par un bande de bolchéviks barbus qui veulent lui faire réciter du Karl Marx et lui faire bénir la photo de Fidel Castro! Et Ivan Rioufol s'arrache les cheveux: conclusion de son édito (que je n'ai pas lu!): Sarkozy est un marxiste. (je plaisante à peine: Time a fait sa couv sur Marx et explique que Sarkozy est un président qui adopte un discours de type marxiste! (Là, j'exagère à peine)
Eric : Mougeotte et Rioufol, ça vaut son pesant d'analyses non ?
RépondreSupprimerPour Sarkozy et le marxisme, ce n'est pas si faux dans sa manière de cliver le monde entre les riches qu'il faut préserver à tout prix et les autres !!! :-))
A propos de ton encadré : pas d'accord. Il n'est pas toujours possible de faire grève. Tout le monde ne bosse pas dans une grosse boîte et n'a pas nécessairement un syndicat sous la main.
RépondreSupprimerNicolas : le droit de grève fait partie du Droit du Travail et peut se pratiquer sans syndicat ! Cela dit, je visais ici tous ceux qui "snobent" les syndicats dans l'entreprise comme quelque chose de contagieux ! :-))
RépondreSupprimerPoireau,
RépondreSupprimerOui, c'est un droit. Par contre, le type qui bosse dans une petite boite ne peut pas faire réellement grève : il devrait s'asseoir sur sa prime, voire sur son boulot.
Et un barman ne peut moralement pas faire grève ! Ou irait-on picoler pendant les manifs ?
Nicolas : il peut toujours faire des glaçons ou grève du café pour manifester !!!
RépondreSupprimer:-)
Evidemment ,en dehors d'une guerre ouverte avec la direction, il n'y a pas de raison de forcer le mouvement. Il m'est arrivé, avec des potes, d'arrêter les machines pendant une heure, juste histoire de marquer le coup et que ça se passe bien avec les dirigeants ! :-))
Un monde en trompe l'œil pour amuser les gogos...
RépondreSupprimerSuper le lien. Surtout que c'est très difficile de photographier une manif. Merci.
RépondreSupprimerCéleste : et en plus, c'est en couleurs ! :-))
RépondreSupprimerMtislav : merci ! Pour info je précise que quand j'emprunte une photo de blog, je préviens le taulier et lui laisse la possibilité de refuser (même si c'est après coup). Ça n'est d'ailleurs jamais arrivé ! :-))
C'est vrai que les photos de manif, c'est toujours un peu pareil avec le côté troupeau assez déplaisant ! :-)
J'aime toujours autant tes textes. Qu'est-ce que ça fait du bien !
RépondreSupprimerJe rejoins Nicolas sur la possibilité de faire grève, qui est à relativiser dans certaines professions.
Mais qu'est-ce que ça fait du bien de vous lire ! Si on créait un journal "le Monde off", avec les billets de Coucou, Nicolas et toi à la une ?
Exact, c'est pas toujours facile de faire grève dans une petite boite. Par exemple, la mienne: la veille du 29 j'ai eu un difficile débat, face au miroir, avec nous-même. Moi, le patron, j'étais menaçant :«tu vas encore nous foutre en retard!». Moi, l'employé, je rétorquais : «rien à cirer de ton retard!»…
RépondreSupprimerC'est ma femme qui nous a départagés : «tu te reposes demain, ou j'appelle le samu!»
Marie-Georges Profonde : merci ! Il suffit de regarder la télé, hein ? :-)))
RépondreSupprimerLe Coucou : la sagesse des femmes nous sauvera !!! :-))
Comme tu le dis les français le votent bien et ce qui me flanque les foisses c'est de penser que si les italiens et les américains ont été assez cons pour récidiver, pourquoi serions-nous plus malins ? (Soupir...)
RépondreSupprimerLoïs de Murphy : mais… parce qu'Obama est arrivé !
RépondreSupprimerNon ?
Ah bon…
:-))
Je confirme les mots de Nicolas sur les "petites boîtes" voire pis "les très petites boîtes"... C'est effectivement "une croix sur la prime" et elle se manipule très aisément "cette prime" dans ces petites boîtes,elle prend différentes appellations et, plus simplement pour faciliter les choses, ne pas se compromettre sur les mots devant la loi.. eh bien : elle est liée aux bénéfices la prime et qui a accès aux résultats de l'entreprise si ce n'est celui (ou celle) qui manipulent les chiffres...
RépondreSupprimerOui aussi sur "la porte est en face de vous" c'est typique et qui peut se défendre contre un licenciement sur certains motifs fort bien étudiés d'ailleurs (je ne vais pas épiloguer la-dessus mais pourtant)
Bien sûr aussi que l'on peut s'affilier personnellement à un syndicat pour se défendre dans certains cas - ( même des cas concernant le consommateur)...
et OK sur le com de Marie-Georges profonde.
Bonne soirée.
Jeffane : Je sais bien ces pressions qu'ils exercent mais il y a par dessus des combats plus important. Il y a une limite à la colère qui fait que même perdre une prime devient accessoire… :-))
RépondreSupprimerMerci !!!
Bien sûr, monsieur Poireau, que perdre une prime dans certains cas, devient accessoire mais voilà : j'ai vu trop de misère, trop de tout, même d'abus dans les deux sens, dans le milieu où je travaillais pour ne pas comprendre certaines personnes. Me rappelle surtout "ces enfants" au moment de Noêl qui pleuraient derrière mon bureau parce que (un exemple parmi tant d'autres) papa n'avait pas payé la pension alimentaire et qu'ils n'avaient pas de sapin de Noël même pas un mini.... Vous me direz que la nourriture était plus essentielle...possible.. mais pour un enfant la lumière générée par les bougies ou autres, dans un sapin de Noël représentait l'espoir... et l'espoir c'est quelque chose pour un enfant...
RépondreSupprimerAlors, alors!!!!
Je ne crois pas que la maman, à cette période-là, aurait accepté volontiers qu'on lui sucre sa prime... encore moins son travail...
Comme je le précise, je ne me suis servie que d'un petit exemple, banal et courant, parmi tant d'autres... et je suis sûre que, comme moi, des pièces auraient traîné dans vos poches à cette période-là...
Il faut lutter, je suis d'accord, mais certaines personnes n'ont plus la force, c'est tout... et une journée de grève non payée, représente un énorme trou dans le porte-monnaie... un trou que l'on ne peut ravauder (comme on dit parfois)...
Bon, ceci n'engage que moi et n'était qu'une parenthèse en passant.