La scène se passe dans une pizzeria. Le décor est tout de gris, de noir, d'acier. C'est assez éloigné de ce qu'on imagine être la tradition du fin fond de l'Italie*, les rideaux rouges et verts engrisaillés par le temps tandis que sèche du linge propre aux fenêtre. Ici, au contraire, l'univers est froid comme un sou neuf. La voix off nous précise qu'il s'agit d'un repas d'affaire ce qui a peut-être un rapport.
Je ne sais pas vous mais moi, si mon patron* se met à nous réunir chez Pizza Hut, je me sens plus proche de la porte que de la promotion. Un peu comme les enfants à qui les parents offrent un anniversaire chez Mc Donald's. Il n'est pas précisé que ces gens autour de la table bossent ensemble, j'interprête*. Après tout, s'il s'agit de combler l'espoir d'une belle signature au bas d'un bon contrat, je n'imagine pas que ce soit le lieu adéquat.
Successivement, chacun des convives sera filmé de face, pendant qu'une personne* déclame un texte figurant ses pensées. Le premier songe avec soulagement à cette victoire qu'il vient de remporter et qui lui ouvre les portes de la carrière. On espère qu'il n'aura pas chassé l'un de nos aînés pendant qu'il y était encore*, ça ferait mauvais genre.
On sent que les personnages sont fortement couillus*. Il règne une atmosphère sévèrement burnée*, élevée aux hormones et marouflées à la testostérone*. Ce sont là des ambitieux équipés d'objectifs précis, de cibles, de lignes droites qui ne se brisent pas. Et tant pis qui s'écrase et tant pis qui se broie*.
Il y a aussi le vieux patron*. On sent qu'il en a vu d'autres et que ces blancs-becs*, tout au plus l'amusent. Peut-être pourrait-il y trouver le souvenir de ce qu'il fut s'il n'était tant occupé à protéger ses arrières. Il garde la conscience qu'un autre qui te lèche n'est pas acte d'amour. Le temps des allégences et le temps des poignards se confondent* si souvent.
Parmi les quatre attablés, il y a aussi la femme*. Un quart de féminité* dans le monde des affaires, c'est peut-être un quota qui m'aura échappé, je n'étais pas au courant. Propre sur elle, parfaitement coiffée, elle est du même niveau d'exigence esthétique que ses congénères masculin. Il y a bien qu'elle porte des lunettes mais nous laisserons, pour cette fois, la rime* à sa place.
Non, il y a que ce qu'elle pense, d'après la voix qui l'exprime, c'est : « entre le patron et moi, si vous saviez… » en se touchant* les cheveux.
Vous ne remarquez rien, il n'y a rien qui vous choque ? Trois hommes à la carrière bien garnie, trois loups* des grandes steppes glacées du commerce international, trois mâles occupés à dévorer le monde avant qu'il ne nous mange et elle, pauvre dinde, qui s'affaire à ses affaires de cœur. Elle qui ne songe qu'à se faire sauter* par le plus vieux lion du troupeau.
Dites donc, chez PizzaHut, personne n'a pensé à remettre le calendrier à l'heure ? On est en 2011, le monde a changé. On n'est plus obligé, pour réussir, de porter une belle tête de macho*.
Nota Benêt : ce n'est pas pour être désagréable
mais sincèrement, Pizza Hut,
c'est pas bon, si on aime la pizza !
La photo est de June Beetle*
——————————[Malgré mes recherches de quelques minutes acharnées, je n'ai pas trouvé la video de ce film publicitaire pour Pizza Hut que je raconte ci-dessus. S'il arrivait que vous le trouviez, n'hésitez pas à me le signaler !] ——————————
Je rajouterais que toutes leurs pubs sont nullisimes, avec toujours une connotation sexuelle même quand il y a des enfants à la table concernée.
RépondreSupprimerIl la saute ou pas ? Ils pourraient filmer la scène, ça donnerait un intérêt.
RépondreSupprimerAaaah j'le savais !! j'aurais du me méfier quand le patron me demandait quelle pizza j'voulais, vu qu'on allait finir tard ce soir ... :))
RépondreSupprimerMme A : on sauvera quelques pubs lorsque le réalisateur, au nez et à la barbe de l'annonceur, parvient à être subversif mais c'est rare. Pour l'ensemble du reste, on est d'accord ! :-))
RépondreSupprimerNicolas : la calzone de chez Pizza Hut est une pizza fourrée et épicée ! ;-)
kiwinini : règle n°1 : si ton patron veut t'inviter à déjeuner et que c'est chez Pizza Hut, il n'en vaut pas le coup ! :-))
Oh moi vous savez, les blogs des hommes... (j'ai dit ça en me tournant la mèche)
RépondreSupprimerZette : cela dit malheureusement, il y a quand même trop de blog féminin qui ne s'intéressent qu'à la mode ! :-)
RépondreSupprimer[Tu me regardais en te touchant la mèche ? ;-) ].
Me suis fait la même réflexion, et me suis dit qu'on pouvait la jouer "jeune beau mec" fantasmant sur sa patronne pour innover un peu ... (mais Pizza Hut, berk berk ...)
RépondreSupprimerDavanlo : je suis un peu plus "moderne" et j'ai imaginé pour ma part que le vieux lion de patron pourrait avoir une aventure avec l'un des deux jeunes gars pour changer un peu !
RépondreSupprimerJe suis pour que les hommes s'amusent pendant que les femmes bossent !
;-))
Pizza Hut, connais pas. À une époque lointaine, les éditeurs autour du quartier St Sulpice à Paris, nous invitaient volontiers dans une pizzeria de la rue des Canettes (elle a disparu depuis longtemps). C'était excellent, côté pizza. Il y avait notamment un gars (je ne sais plus comment on l'appelle), qui faisait de petites pizzas-tarte aux pommes pour le dessert, un régal.
RépondreSupprimerLe coucou : je troque tous les Pizza Hut du monde contre la pizzeria !
RépondreSupprimer(que je couche avec le patron ou pas... ;-)
JE COCHE PUTAINININNNN !!!
RépondreSupprimerLe Coucou : les "vraies" pizzeria, c'est souvent délicieux mais pas toujours. Le coup de la "pizza aux pommes", c'est une bonne idée, je vais tester ! :-))
RépondreSupprimerMademoiselle Ciguë : tu coches avec les patrons ? :-))
Monsieur Poireau : Avec le patron de ce blog ? Oh, après tout, si ça paye...
RépondreSupprimerEuh, c'est une vraie pub vraiment comme ça et qu'elle ne date pas des années 50 (du siècle d'avant) ?
RépondreSupprimer(et je peux même pas dire qu'ils viennent de perdre une cliente, j'y allais déjà pas)
Mademoiselle Ciguë : tu n'as aucune morale ! :-))
RépondreSupprimerGilda : oui, oui, c'est bien la pub de la saison 2011 ! Pour info, Pizza Hut fait partie d'une holding énorme aussi propriétaire de Pepsi et de quelques autres "petites" marques ! :-)
Cette pub me fait gerber. Tout comme les pizzas de Piazza The Hut. La prochaine fois, j'emporte mon sac à vomi Harry & Kate.
RépondreSupprimerLaurent Deschryver : il est sorti le sac à vomi ? Ça y est ? :-)
RépondreSupprimerC'est tout le mal que je nous souhaite. De toutes façons, j'ai encore des sacs à vomi Laurent & Mathilde. Hin, hin, hin.
RépondreSupprimerEnfin, Philippe. Pas Laurent. Moi et les tristes sires...
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