A un moment on t'a parlé de ces soixante-huitards* qui s'accrochent à leur pouvoir. On t'a dit que c'était à cause d'eux que les gamins ne pouvaient pas entrer dans la carrière. Et tu l'as cru !
Ceux qui te parlaient étaient pourtant les mêmes que ceux qui avaient, il y a peu, déplacé les usines vers des pays où les ouvriers sont moins onéreux. Ce n'est pas tellement que la modique somme de ton salaire soit pour beaucoup dans le prix total d'une machine à laver. C'est surtout qu'en fabricant moins cher ton lave-linge et en te le vendant à un prix raisonnable, l'industriel a augmenté son bénéfice.
Il n'a plus à te rémunérer et tu te jettes encore sur ses produits. Elle est pas belle, la vie ?
Pourtant, tu devrais les remercier les beatniks et toute la clique, ils ont tout obtenu de ce qu'ils exigeaient ! Par exemple, des femmes* libres de leur corps et qui prennent la pilule. Par exemple, des pédés qui peuvent aimer des pédés sans qu'on pense à allumer un bûcher. Par exemple, l'avortement. Par exemple, des enfants qu'on laisse s'épanouir selon leur personnalité. Par exemple, le droit à la parole et la majorité à 18 ans.
Tous ces changements dans nos mœurs sont, à mes yeux, les ondes sismiques de 1968*. En dégageant l'ordre établi, le mouvement aura ouvert toute la société. Les verrous de l'ancien monde ont sauté les uns après les autres. Toutes leurs demandes d'évolution et de libération ont abouti.
Et pendant que nous nous battions pour ce desserrement général de l'ordre social, une revendication, discrètement, semble avoir été oubliée. Quelqu'un l'aura glissée sous un tapis et l'on aura perdu sa trace. Pendant que tu mettais toute ton énergie à aérer cette société, les riches* ont continué de s'enrichir.
Si 1968 a été une réussite sur le plan des mœurs, ses idées n'ont pas encore infusé la classe des possédants. En 2013, jamais l'écart* entre les plus riches et les plus démunis n'a été aussi important…
[Inspiré par l'interview de Hanif Kureichi sur France 5*].
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Dans cet entretien, Kureichi
définit la vie comme amère
ET terriblement comique.
Je suis tout à fait d'accord.
Ouais. L'échec de 68. Et on continue...
RépondreSupprimerSocialement c'est un échec. Pour les mœurs, c'est une réussite ! :)
Supprimer68 c'était bien ... En fait 68 ne fut pas un échec ... En 68 les gens étaient prêts à pleins de changements ,mais les politiques chiaient dans leur froc ... En 68 la France était plus écologiste qu'aujourd'hui , plus tolérante , plus imaginative ...... On faisait des expériences sociales qui échouaient ou réussissaient parfois , mais on essayait ... Alors oui , on avait un côté "bisounours" mais c'était au moins sympa , et c'est important ............ La France de 2014 est réactionnaire , dépressive , poussive , haineuse .... On croirait la France des années 50 avec la résurrection de toute cette idéologie de culs bénis tendance OAS ....... En 68 les catholiques étaient tolérants et pour le progrès social ... En 2014 on a des cathos haineux , intégristes , réacs , puant la peur de tout ce qui n'est pas eux ........ En 68 on se défonçait avec des drogues bizarres mais sympas ........ En 2014 les gamins se défoncent la gueule aux alcool forts et avec des drogues de synthèse de plus en plus toxiques ....... Vive l'esprit de 68 ! ......
RépondreSupprimerStéphanie : merci de ce témoignage ! Je n'avais pas vu le côté "les gens voulaient expérimenter mais les politiciens, non !". En effet, nous sommes devenus conformistes… Merci !
SupprimerOuaih ! Aujourd'hui il y a tout un tas de gens haineux qui manifestent pour leur droit à la haine décomplexée .....
SupprimerEn 68 les gens manifestaient joyeusement très souvent et il y avait beaucoup de rigolades ...... On manifestait contre la haine ...... Quand je vois ces manifestants "culs bénis" haineux , négationnistes qui osent se réclamer du Christianisme ! ........ En 68 le Pape s'appelait Jean XXIII et bouleversait complétement l'église catholique ....... C'était un vrai progressiste ........ Bon , bien sûr il y a eu de la violence en 68 , mais c'était surtout la fête et la tolérance ........ Mais hélas , en 68 les politiciens ont tout fait pour casser cet esprit de renouveau ........
Paraitrait même que l'écart entre les plus démunis du cerveau et les possédants serait encore plus grand. Et c'est bien plus grave.
RépondreSupprimer« En 2013, jamais l'écart* entre les plus riches et les plus démunis n'a été aussi important… »
RépondreSupprimerÇa, c'est ce que les perroquets de gauche répètent en boucle depuis des décennies. Or, n'importe quel historien vous dira que c'est totalement faux. Mais ce n'est pas grave : continuons à le dire quand même…
1968 les jeunes avaient de l'espoir, que leur reste t- il aujourd'hui comme espoir ?
RépondreSupprimerTravailler jusqu'à 70 ans , pour obtenir une maigre retraite, la fin des CDI,une société intolérante...pendant qqes années nous avons vécu dans un monde d'idées , aujourd'hui je ne vois aucun progrès social se profiler à l'horizon, seule l'anxiété domine.
Les vendeurs de bonheur chimiques ont de beaux jours devant eux.
Anonyme : l'espoir ne vient pas de l'extérieur, il est en soi, il se fabrique ! :-)
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