mercredi 3 septembre 2008
Portishead - Third
Photo Pirlouittt [source]
Alors, il est comment le dernier Portishead ?
Il y a quelques semaines encore, je n'aurais hésité à répondre. J'aurais habilement esquivé en détournant la conversation d'un passing-shot linguistique ; tant cette musique est dure, métallique, industrielle ; ou plutôt de ce que deviendraient les sons d'une industrie dans un monde d'après quelque chose qui n'est pas précisé.
Mais quand après 10 années de silence, on sort un album titré «third» alors que ce n'est même pas le troisième, on peut aussi se permettre d'être exigeant envers l'auditeur, non ?
Et puis, quand on accepte enfin, quand l'oreille, trop endormie par des années de mélodies sirupeuses à souhait, s'autorise à s'extirper de sa torpeur, on se met à entendre. Au milieu des crissements et des rythmes syncopés, perdue parmi les ruines d'une musique qui aurait tout digéré des épisodes antérieurs, il y a la voix déchirante et limpide de Beth Gibbons.
Terriblement humaine dans ses déchirements. Le souffle et le timbre dont vous vibrez vous-mêmes à l'instant où la magie sonore a lieu.
C'est expérimental comme pouvait l'être la grande période créative du Pink Floyd [note pour l'auteur : tiens voilà un sujet d'article qu'il est bon !], c'est étrangement beau comme une friche abandonnée ré-envahie de nature. Cela sort des limites pour toucher aux mystères du hasard, cela déchire et cela tinte, cela bouge et même parfois en claudiquant, bref, cela vit d'émotions.
A consommer : le soir et fort au casque.
Conservation : une bonne dizaine d'année.
Accompagnement : Pink Floyd, The Cure, Depeche Mode, Radiohead
Cuisiné par
Le_M_Poireau
servi à
19:48
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PFFF je n'ai même pas écouté le dernier portishead. Avant j'aimais bien, vraiment (je les avais vus en concert ! bon c'était pas la joie mais bon)
RépondreSupprimermais en réécoutant les chansons des anciens albums je trouve maintenant cette musique...glauque..
bon je vais faire un effort et écouter le dernier alors...
T'as oublié de mettre quelque chose entre crochets dans le titre. Le lecteur est perdu.
RépondreSupprimerfranssoit a raison!... I'm lost!... je sais même plus si c'est moi qui vous parle...
RépondreSupprimer;-)
Je le qualifierai de sombre et neurasthénique.
RépondreSupprimerJe suis on ne peut plus d'accord, Beth Gibbons a l'âme dans les crodes vocales, c'en est parfois limite soutenable. Il y a des disques que je ne peux pas vraiment écouter. "Dummy" de Portishead en fait partie ; un disque aussi d'un mec qui s'appelle Bim Sherman et le "Lady In Satin" de Billie Holliday ; y a des trucs qui te font de trop profondes incisions...
RépondreSupprimerHelene : je crois que la musique est fonction de nos états d'âme ! :-))
RépondreSupprimerFranssoit : J'avoue, je n'ai pas trouvé de titre "à deux étages" sur cet article... :-)
Fab-fab : du coup, je ne sais à qui je réponds ! :-)
Vogelsong : Ca depend, tu le compares avec quoi ? C'est sûr que c'est du trip-hop plutôt trip que hop ! :-))
Dorham : Je ne connais pas Bim Sherman, je note...
Pour Beth Gibbons, je la trouve incroyable !
Je l'ai vue en concert (elle seule, veux-je dire) et elle est d'une modestie très étonnante, très humainement touchante en plus ! :-)
Tiens, voilà des crochets : []
RépondreSupprimerCe matin, j'ai vibré en entendant "The Rip" sur Nova ... ah non, en fait, c'est le tramway qui vibrait en s'ébranlant ...
RépondreSupprimerPour ma part, j'accroche franchement bien au dernier PJ Harvey 'White Chalk'. Un album piano-voix mais avec son incomparable révolte désespérément dépressive...
RépondreSupprimerSuis fan!
comment un article qui parle de Pink Floyd et Balmeyer n'est pas là ?!
RépondreSupprimerEt bien...
RépondreSupprimerQue dire, si ce n'est que la grâce Portishead m'a saisi il y'a assez longtemps maintenant, et ne m'a plus quitté depuis.
Ce dernier album (le seul cd acheté depuis des années : je n'ai jamais eu l'oreille bien musicale en dehors de quelques bons rock et du classique), ce dernier album, donc, m'a plu , d'emblée, dans ce qu'il avait de plus industriel et de plus dur ("Machine Gun") comme dans ses moments de douceur ennivrante ("The Rip").
Bref, faut l'avouer, j'aime ce groupe! (le seul, avec Muse, que j'irai voir en concert n'importe ou et quand et à quel prix)
Et, bon sang, vous faites des articles d'une telle délicatesse et d'une telle justesse sur la musique, pourquoi diable parlez-vous à tout travers de politique??
Lady Ada
Lady Ada : je n'ai pas précisé mais je l'ai acheté aussi (enfin on me l'a offert mais je l'aurais acheté sinon...).
RépondreSupprimerJ'essaie de parler de tout sur ce blog, y compris de politique ! :-)))
Merci !
Je n'avais jamais accroché à Portishead jusque là ; me voilà contraint de reconnaître, à mes tympans défendant, que cet album-ci est magnifique.
RépondreSupprimerFiso : ah j'ai bien dit qu'il fallait du temps pour y entrer ! Un peu comme le tramway, au bout d'un moment, ça devient un "bruit" harmonieux ! :-)))
RépondreSupprimeriyhel : ah ! Merci ! J'ai cru avoir fait un article inutile mais non ! :-)))