C'est parce que leurs parents avaient connu la guerre que la génération de 1968 avait besoin d'un truc puissant pour se fabriquer ses propres rêves. Ils ont pensé basculer le vieux monde cul par dessus tête. Ils ont commencé en retirant les pavés des rues et en dévergondant les filles. Voyant la menace, on leur a fait un peu de place. Et on leur a donné un peu plus la parole. En échange de quelques trucs financiers pour se faire un max de blé, ils ont laissé troqué l'herbe et le patchouli. Ils ont reconverti leur goût du voyage initiatique en concept d'agences de voyage et en ouverture à la mondialisation.
C'est parce que leurs parents avaient inventé les Rolling Stones et les Pink Floyd que la génération 78 avait besoin d'un truc sévèrement burné pour électrifier ses propres rêves. Ils ont pensé pisser à la face du vieux monde. Ils ont lancé le riff de guitare sans riff, le morceau sans mélodie et les lendemains sans futur. Voyant leurs crêtes et leurs gesticulations, on leur a fait un peu de place. A condition qu'ils se recoiffent. The punk is not dead, je veux bien mais c'est quand même Jean-Louis David qui fait fortune.
Chaque génération semble se nourrir de la nostalgie de la précédente. Nous, on n'a pas connu la guerre. Nous, on n'a pas la chance d'avoir connu Coluche de son vivant. Le «nous on n'a pas» est le terreau sur lequel s'enracine l'avenir du monde.
La blague à laquelle vous avez échappé : le no-futur, c'est maintenant !
Image* : le film «Le grand soir» n'a rien à voir avec l'article mais caser Poelevoorde en punk, c'était tentant. A ses côté, Didier Wampas et Albert Dupontel.
On est donc tous réacs ?
RépondreSupprimerNicolas : non, les réacs veulent reconstruire le monde perdu des parents. Ici les générations inventent leurs propre mythes ! :-))
RépondreSupprimer(merci de ta fidélité !).
Toujours !
RépondreSupprimerEst-ce que c'est pour cela que l'on accepte sans broncher la société actuelle, et qu'il faut des événements vraiment forts (je pense au Québec) pour qu'un semblant de révolte apparaisse? Je me pose souvent cette question... Je veux dire, j'ai 20 ans, et beaucoup de mes pairs avalent sans se remettre en question toutes les conneries qu'on leur balance, de l'iPhone à Facebook, de Secret Story à l'idée que les peuples doivent payer la crise économique. Je ne prétends pas être parfaite, mais au moins je remets les choses en question.
RépondreSupprimerEt si nous avions atteint un point de non-retour?
Je ne suis pas sûre que la jeune génération actuelle se nourrisse de la précédente. C'est pire. Ils sont presque absents.
RépondreSupprimerPergelisol : je n'ai pas la réponse. Je suis un peu plus âgé et je pense qu'on rejette trop la faute aux autres, que c'est à chacun de suivre la route qu'il pense devoir suivre. Tant pis si ça n'entraîne pas toute une génération. C'est déjà ça.
RépondreSupprimerLa société acutelle n'est ni bonne ni mauvaise, elle manque simplement de sens, or c'est de sens dont nous manquons ! :-) #Merci.
Molinia : je ne l'ai pas écrit mais j'ai dans un coin de ma tête cette réflexion : chaque génération se nourrit de la nostalgie de celle de ses parents sauf en ce moment où les 'djeuns' reviennent aux années 70 visiblement. Quelque chose est cassé ou bien, est ce simplement qu'ils y trouvent quelque chose de signifiant ? Je n'ai pas la réponse, j'observe.
Merci.
:-)
Ils se cherchent, je crois.
SupprimerLes 1ers besoins de l'Homme sont les besoins vitaux : boire, manger, dormir... Après, il y a le besoin de sécurité, d'amour... Et le dernier besoin des Hommes est la reconnaissance. Quel enfant n'a pas essayer de rendre fier ses parents ?
RépondreSupprimerLuc : c'est une vision un peu linéaire et légèrement erroné mais bon… admettons. Je n'ai pas envie d'en discuter là tout de suite ! :-)
RépondreSupprimer(j'avais raté celui-là...)
RépondreSupprimerC'est fort ce que tu écris et ça me parle bien...il y a une part de lucidité et un soupçon de désabusé. Inventer aujourd'hui voire demain, c'est une tâche immense. Faut-il qu'elle soit collective massivement ou bien "les petits ruisseaux font les grandes rivières" suffira-t-il?
Je crois que "nous, on est..." est le terreau sur lequel j'ai envie d'enraciner quelque chose...
Pour ma part, j'essaye d'"occulter" le(s) reste(s) du monde. Je n'y comprend pas grand chose. J'essaye de suivre mon chemin, selon mes valeurs (qui sont sommes toutes assez proches des valeurs universelles générales).
RépondreSupprimerJe vois évoluer mes amis, ma famille. Je me vois évoluer. Ça me suffit. Le monde est trop lourd à porter...
(je le redis, tu m'énerfff ! ;-)
Frayer : merci ! Blogger n'envoie plus les commentaires par mail, faut tout faire soi-même. Je n'ai pas toutes les réponse, je trouve des questions, c'est déjà ça. Enfin… il me semble ! :-)))
RépondreSupprimerMademoiselle Ciguë : Peux-tu définir "le monde" ?
En fait, tes amis, tes proches, ta famille, c'est le monde que tu portes. Chacun incarne la fourmi et le fardeau ! :-D
Merci, j'ai bien t'énerffer ! :-)