Toute sa vie sans rien, les mains dans les poches, le nez en l'air à regarder passer le vent, les nuages. Apercevoir le ciel sans y chercher rien.
Ou bien ramasser des cailloux sur la plage. Dans un sachet plastique, des coquillages qui s'en iront dormir au fond d'une armoire. Des babioles, des bibelots, de tous petits objets qui contiennent notre magie personnelle. Le nounours que t'a offert grand-mère, cette tasse hideuse emplie d'un pot-pourri de souvenirs, une vieille pièce que t'avait donnée ton papa, une montre arrêtée, une fleur séchée, nos gris-gris sont des breloques.
De la thaumaturgie de pacotille qui nous permet de ranger nos pensées, de tenir en ordre nos émotions. Cette boîte sur ma bibliothèque a toute une histoire. Il me suffit de la regarder pour en retrouver la trace. Les sentes herbeuses où tu courais, ta jupe claire et légère dans le soleil de plein midi. La mèche de tes cheveux entre mes phalanges. La perle de sueur au-dessus de ta lèvre.
Nous érigeons peu à peu nos musées, nos mausolées. Hors de l'église Catholique et des préceptes en cours, nous gardons dans nos cerveaux païens, cet attachement aux choses. Objets inanimés que nous chargeons de l'âme des moments disparus. Des amulettes et des objets comme des passages magiques entre nous et nos douleurs antérieures. Du matériel chargé de l'énergie des absents. Un simple caillou, une clef hors d'usage, une boucle d'oreille sans sa jumelle, des petits riens insignifiants à qui l'on trouve un sens.
Source photo : c'est moi qui l'ai faite*
Nous érigeons peu à peu nos musées, nos mausolées. Hors de l'église Catholique et des préceptes en cours, nous gardons dans nos cerveaux païens, cet attachement aux choses. Objets inanimés que nous chargeons de l'âme des moments disparus. Des amulettes et des objets comme des passages magiques entre nous et nos douleurs antérieures. Du matériel chargé de l'énergie des absents. Un simple caillou, une clef hors d'usage, une boucle d'oreille sans sa jumelle, des petits riens insignifiants à qui l'on trouve un sens.
Source photo : c'est moi qui l'ai faite*
Je suis un "païen total" : je n'ai "aucun objet"...
RépondreSupprimerNicolas : c'est vrai ? Même pas une vieille montre, un vieux bouquin ? Rien ? Etonnant ! :-)
RépondreSupprimerRien. Je garde un tas d'objet parce qu'on ne peut pas les jeter, comme la chevalière que m'avait offerte ma grand mère pour les 18 ans. Il y en a certains que je regarde avec une espèce de tendresse parce qu'ils me rappellent quelques souvenirs. Il y a des trucs que je vois au quotidien qui m'évoquent des choses, comme mon radio réveil que m'avait offert la même grand mère le jour où j'ai quitté la résidence familiale ou la télé (qui ne fonctionne plus mais que je conserve...) que m'avait offerte mon autre grand mère, mais je ne suis attaché à rien.
SupprimerL'autre jour, j'ai failli faire un billet à propos de mon balai à chiottes qui m'accompagne fidèlement depuis 18 ans... Probablement une des premières acquisitions quand j'ai acheté l'appartement...
Bonjour,
RépondreSupprimerL'attachement aux objets c'est mon vice !
"Objet inanimés avez-vous donc une âme"
Hé, oui.
Nicolas : et bien voilà, tu possèdes des objets qui ont une âme ! Ce ne sont plus de simples objets, déjà ! :-))
RépondreSupprimerMolinia : on est tous un peu sur cette pente tu sais ? Oui, ils ont une âme puisqu'on la leur accorde ! :-)
J'ai dans mon porte monnaie une boucle d'oreille seule depuis longtemps.......ce que j'aime chez vous c'est votre bienveillance. Merci
RépondreSupprimerOrdumetro
Ordumetro : Et c'est quoi l'âme d cette boucle ?
RépondreSupprimerBienveillant ? C'est gentil ! Les gens ne sont pas méchants, ils se protègent seulement ! :-)
Et lorsqu'on s'en va, que deviennent ces objets ? Qui saura les décrypter... J'amasse, je conserve, je ne sais pas me séparer de ces petits riens et inversement j'ai reçu en héritage des objets dont je n'ai pas la clé... c'est perturbant je trouve
RépondreSupprimerVenise : c'est triste de devoir trier les objets d'une personne décédée. On devine que tout cela a un sens mais qui nous échappe. :-/
RépondreSupprimersurtout lorsque tu as vu cette personne à peu près trois fois dans ta vie et que pourtant tu te retrouves le dépositaire de ses menus trésors... je cherche le sens encore et toujours
RépondreSupprimerJ'ai un petit couteau de cuisine, d'une banalité crasse, que j'utilise régulièrement. Il ne coupe plus très bien, son manche est tout passé. Je couperai les deux mains à qui le jettera. Ma grand-mère l'utilisait tous les jours et c'est elle qui m'a, entre autre, appris à cuisiner...
RépondreSupprimerJ'aime ce que tu dis sur les objets et ces petits riens. "Des amulettes et des objets comme des passages magiques entre nous et nos douleurs antérieures" bon sang tu sais écrire si juste. Ils sont comme des balises de la mémoire émotionnelle, autant de "clés USB" de moments de notre vie.
Venise : merci. Tu vas devoir accepter de trier ! :-)
RépondreSupprimerFrayer : merci. J'observe, c'est là sous nos yeux. Garde précieusement ce couteau !
[L'Europe était une terre païenne peuplée de croyances multiples et de d.ieux hétéroclites avant que les crétins de monothéistes viennent violemment brûler nos sorcières. Je cherche les traces de ces croyances qui perdurent en nous, profondément ancrées ! :-) ].
Il y a beaucoup de tendresse dans ton billet, j'aime.
RépondreSupprimerEt je suis de celles qui entassent de minuscules témoins de vie dont, je l'espère, mes fils sauront se débarrasser sans trop d'états d'âme !!!
Solveig : peut-être qu'ils accrocheront à ces menus objets un autre sens, va savoir ! :-)) #Merci
RépondreSupprimerJe me reconnais dans tes lignes . Merci, très belle Plume.
RépondreSupprimerJe suis tant attachée à mes petits riens..!
Anonyme : ce serait bien de signer d'un pseudo que je sache à qui répondre. Néanmoins, merci !
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