630ème article sur ce blog
Les Hommes ont quatre ou cinq ans d'éternité insouciante. Après quoi, ils découvrent un jour, un oisillon crashé du nid, un chat écrabouillé sur la route ou une mamie grise et froide dans un lit. Ils prennent connaissance de la mort indépassable et passent le reste de leur vie à courir à la recherche de cette innocence désormais en fuite.
Qu'ils allongent ensuite le pas du père ou qu'ils s'épuisent à en briser une par une les statues, ça les occupent toujours assez. Des étendues de jours et d'heures à ne pas dialoguer avec soi-même. La colère intime, ça fait un de ces boucans, on ne s'entend plus penser. Des tempêtes à couvrir sa voix intérieur.
Vieillir c'est la croiser de plus en plus souvent, pouvoir compter ses victimes au delà d'un nombre exprimé en doigts. Une liste de prénoms dont certains n'ont même plus de visage. La mémoire est un labyrinthe où règnent en nombre les ombres. Tu deviens trop vieux le jour où tu n'arrives plus à remettre de l'ordre.
Je sais pourtant que je l'ai conservé quelque part, ce moment, sur la grand route, où elle a pris ma main. Où l'ai-je rangé ? Dans quelle pile et au fond de quelle boîte ? Je pensais qu'il était là.
C'est comme décider de mettre le nez dans une armoire où les strates se sont trop longtemps empilées les unes par dessus les autres. On finit par y retrouver ce qu'on ne cherchait pas, voire surtout pas. Et l'après-midi s'écoule du spleen au regret, des sourires aux larmes. Les Hommes ont quatre ou cinq ans d'éternité insouciante. Ensuite ils découvrent la nostalgie tombée du nid…
Image : miror of memories*
Je sais pourtant que je l'ai conservé quelque part, ce moment, sur la grand route, où elle a pris ma main. Où l'ai-je rangé ? Dans quelle pile et au fond de quelle boîte ? Je pensais qu'il était là.
C'est comme décider de mettre le nez dans une armoire où les strates se sont trop longtemps empilées les unes par dessus les autres. On finit par y retrouver ce qu'on ne cherchait pas, voire surtout pas. Et l'après-midi s'écoule du spleen au regret, des sourires aux larmes. Les Hommes ont quatre ou cinq ans d'éternité insouciante. Ensuite ils découvrent la nostalgie tombée du nid…
Image : miror of memories*
Bobiyé.
RépondreSupprimerRécemment on célébrait les 30 ans de la mort de Romy Schneider. Elle avait 43 ans. Ca m'a foutu un coup de savoir que je suis "plus vieux" qu'elle l'était...
(je ne dis pas ça pour te foutre un coup de bourdon à l'approche du 7 juin !)
RépondreSupprimerMoi, je suis toujours jeune... Enfin, je crois.
RépondreSupprimerDire que j'aime et que ça me touche ben c'est plat...donc, merde, t'écris super bien! Voilà
RépondreSupprimerNicolas : j'ai parfois du mal à croire que j'ai 45 ans comme avaient 45 ans ceux que je voyais étant plus jeune. C'est assez bizarre. Je me sens bien à mon âge mais tu as raison, c'est étrange…
RépondreSupprimer:-))
[Bordel, je vais avoir 46 ! :-) ].
Bembelly : A toi de voir mais il me semble que oui, anéfé ! :-)
Frayer : merci. Tu ne sais comme c'est important de signaler ton émotion, justement. Je n'écris pas pour moi ! :-)) #Merci.
Poireau,
SupprimerSi tu veux déprimer cherche l'âge de la mort de Coluche...
Nicolas : ah non ! Déjà que Coluche est mort ! :-))
SupprimerAh merde ! Je savais pas qu'il était malade. Très bien ta photo de Giscard en illustration.
SupprimerBizarre! Faut croire que l'age ingrat, c'est la quarantaine ! J'ai 68 ans et je ne me pose pas tes questions !
RépondreSupprimerCeci dit , il y a un vrai écrivain en toi, mais tu ne le prends pas au sérieux! Hélas, pour nous !
Nicolas : :-D
RépondreSupprimerould : merci de voir la plume. Je reviens à la littérature en ce moment, justement ! :-)
Vieillir est difficile, voir partir ceux qu'on aime surtout quand ils sont plus jeunes que vous est déchirant. Certains ont paraît-il la vieillesse "radieuse" Moi, je n'en connais pas. J'aime beaucoup ce que tu (vous ?) écris.
RépondreSupprimerMolinia : vieillir n'est pas difficile, il suffit de laisser faire le temps ! Pourquoi serait-ce difficile ?
RépondreSupprimerLa mort des autres, oui, c'est un fardeau d'ombres qu'on tire après soi…
Merci ! On fait ce qu'on peut avec un clavier. Dur dur en ce moment, la mécanique est un peu rouillée ! :-)
Étant à l'aube de mes 40 ans, ce texte... Ouais. Ta gueule. Ne ponds pas un com inutile... Donc, disais-je. C'est juste beau. Com inutile ? (P.S. : eh bé... La mécanique est rouillée ? Ah bon ? Vivement qu'elle se dérouille alors ! Modeste légume, va !)
RépondreSupprimerTu me fais parfois rire en blogueur politique (parfois tu l'énerfff aussi ... passons) mais tu m'émeus en blogueur littéraire ! Continue à huiler la mécanique, ça en vaut vraiment la peine ! Je ne suis pas la seule à le dire !! ;-)
RépondreSupprimer(D'ailleurs, tu m'énerfff aussi quand tu écris si bien ;-)))
Stéphane : merci. Ton com n'est surtout pas inutile. Rouillée parce que je me suis un peu occupé d'écrire d'autres choses et que je cherche de nouveau le chemin de la littérature de fiction, la structure du roman, toussa… Un grand merci ! :-)
RépondreSupprimerMademoiselle Ciguë : Merci. Je ne suis pas encore prêt à reprendre le paquet de feuilles A4 à remplir mais ça mûrit; ça mûrit ! :-)